Assir appelle à inspecter les appartements à Abra, « habités par les brigades de la Résistance »

Des partisans armés du cheikh salafiste Ahmad el-Assir se sont brièvement déployés hier dans l’après-midi autour de la mosquée Bilal ben Rabah, à Abra, dans la ville de Saïda, selon des informations de l’Agence nationale d’information, qui a fait état d’un déploiement parallèle de l’armée et des Forces de sécurité intérieure dans la ville, dans le but de contrer de possibles affrontements entre les partisans de l’imam de la mosquée, cheikh el-Assir, et les éléments du Hezbollah, ou « brigades de la Résistance » (Saraya al-Moukawama), que le cheikh accuse de le traquer. Si des heurts armés se sont déjà produits il y a quelques mois à Saïda, entre les partisans du cheikh el-Assir et des éléments armés du parti chiite, le déploiement des salafistes armés ne semblait pas près de se dénouer sans violence.
En effet, cheikh Assir, qui est passé lui-même aux armes hier, comme en attestent des images de lui arborant une mitraillette, est allé jusqu’à appeler ses partisans à « se préparer au martyre ». Cette mobilisation aurait été provoquée par la présence de « jeunes appartenant aux brigades de la Résistance, accompagnés de membres du “parti d’Iran” (en allusion au Hezbollah, NDLR), qui ont patrouillé aux alentours de la mosquée en brandissant des armes de manière provocatrice », toujours selon Assir.
Mercredi, ce dernier avait déjà accusé « le Hezbollah d’avoir loué des appartements à Abra, à proximité de la mosquée, et d’avoir mobilisé des miliciens armés pour surveiller ses faits et gestes ».
Dans ce cadre, un porte-parole du cheikh, cité par la radio Voix du Liban (VDL), a indiqué hier que Ahmad el-Assir refuse que des éléments du Hezbollah continuent de le surveiller. « Nous condamnons les attaques répétées à notre encontre », a lancé ce porte-parole. Le directeur du bureau d’el-Assir, cheikh Ahmad Hariri, interrogé par le site d’information nowlebanon, a affirmé que « les chabbiha de (Hassan) Nasrallah (secrétaire général du Hezbollah) préparent une opération militaire contre nous ».
Le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a, quant à lui, affirmé à la chaîne de télévision al-Jadeed que les forces de sécurité ont ordre de tirer sur « toute personne armée ». M. Charbel a également démenti que le Hezbollah ait mis en place une cellule pour la surveillance de cheikh Assir. Interrogé par la LBCI en soirée, ce dernier a réitéré ses accusations contre le Hezbollah, dont « les éléments armés habitent des appartements résidentiels situés aux environs de la mosquée, où ils se tiennent prêts à attaquer sur ordre de leur parti ». Le cheikh salafiste a flétri les propos du ministre Charbel qui avait démenti la présence d’armes hostiles au cheikh autour de la mosquée. « Les appartements en question sont habités par seize familles qui vivent dans la constante crainte d’attaques et qui ont adressé une pétition faisant état de leur situation au mohafez du Sud », a affirmé cheikh Assir. « Il y en a qui ne dorment pas de la nuit à cause du bruit produit par l’usage des réseaux de communication », a-t-il ajouté, avant de lancer aux autorités concernées : « Que les services dignes de notre confiance inspectent d’eux-mêmes ces appartements ! »
Enfin, le secrétaire général des nassériens, Oussama Saad, après avoir contacté hier le commandant en chef de l’armée, a dénoncé dans un communiqué « la présence des partisans armés de cheikh Ahmad el-Assir à Abra, qui empêchent de consolider la stabilité dans la ville ».
Enfin, sur un tout autre plan, un cheikh salafiste membre du comité de suivi de l’affaire des détenus islamistes à Roumieh a appelé à un sit-in dimanche à la place des Martyrs pour réclamer la libération des prisonniers. Le cheikh, cité par nowlebanon, a refusé de révéler son nom.