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À La Une - L’éclairage

Le CPL et le Hezbollah chercheraient à reporter les élections afin de préserver leurs acquis

Les milieux politiques proches du président du Parlement ont écarté la possibilité de voir les élections se tenir à la date prévue, à moins que ne surviennent des développements inattendus qui aboutiraient au respect de cette échéance.
Selon ces milieux, les conditions actuelles ne sont pas encourageantes, d’autant que les divergences entre les protagonistes sont profondes. Certaines forces politiques n’ont d’ailleurs pas manqué de faire allusion à un éventuel report du scrutin, prenant pour exemple les troubles qui ont eu lieu à Ersal dernièrement, une preuve, selon les tenants de cet avis, que la situation sécuritaire n’est pas favorable à la consultation populaire.


Si l’on passe en revue les positions exprimées par les différentes forces politiques en présence, il apparaît clairement qu’elles sont d’accord sur une seule et unique question, à savoir le refus de la loi de 1960, un texte dont le chef de l’État a déjà annoncé la mort lorsqu’il a exhorté le ministre de l’Intérieur à mettre les bouchées doubles et à œuvrer en vue de l’adoption d’une nouvelle loi électorale au plus tôt, insistant sur la nécessité de recourir à la proportionnelle dans la mesure où il estime qu’elle assure la meilleure représentation.


D’autre part, il est utile de rappeler que le courant du Futur, le député Walid Joumblatt et les chrétiens indépendants du 14 Mars ont rejeté le projet du Rassemblement orthodoxe. La surprise est venue toutefois du courant haririen qui, après avoir constamment refusé la proportionnelle, a fini par présenter lui-même, via son député Ahmad Fatfat, une proposition se fondant sur un régime mixte, soit un mélange de la proportionnelle (30 %) et du scrutin majoritaire (70 %).


Une initiative que le président de l’Assemblée Nabih Berry n’a pas manqué de saluer, se demandant toutefois s’il ne s’agit pas d’une manœuvre politique, surtout que le courant du Futur avait répété à l’envi qu’il n’accepterait la proportionnelle qu’une fois que le Hezbollah aurait renoncé à ses armes.


Après l’échec des différents projets débattus au sein de la sous-commission en charge du dossier de la loi électorale, aucun des projets suggérés n’a pu recueillir une majorité de voix, et maintenant que le courant du Futur a admis, même partiellement, le principe de la proportionnelle, la tendance générale serait à l’acceptation du projet gouvernemental, à condition que la proportionnelle soit adaptée à des circonscriptions moyennes ou petites, ou aux cazas.


Une chose est sûre : le chef de l’État n’acceptera ni un report des élections ni le renouvellement du mandat du Parlement, et par conséquent du sien, comme l’avaient suggéré certains dans le cadre d’un package deal. Il l’a dit et redit à plusieurs occasions : à la fin de son mandat, le 24 mai 2014, il aspire à rentrer chez lui.


Par contre, c’est au général Aoun – qui bénéficie d’une part de 10 portefeuilles au sein du gouvernement, soit le plus grand bloc ministériel depuis des décennies – que profiterait le statu quo, dans la mesure où l’échéance électorale risque de menacer ces acquis et son contrôle de l’exécutif, dit-on dans les milieux de l’opposition. En dépit des tensions qui marquent l’action de ce gouvernement et des divergences multiples qui sont apparues en son sein, l’annulation des élections profite également au Hezbollah qui s’accroche aussi à la prolongation du mandat de l’équipe actuelle.


La situation qui prévaut en ce moment est plutôt favorable au parti chiite qui a intérêt à ce qu’elle se prolonge jusqu’à ce que des développements positifs le poussent à y renoncer. Tant que la Syrie reste encerclée, et dans la mesure où les négociations américano-iraniennes n’ont pas encore abouti, le parti chiite restera attaché au gouvernement de Nagib Mikati.


Preuve en est, les contacts entrepris par certains responsables du parti avec le Premier ministre, lorsqu’un conflit est apparu entre ce dernier et le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui.
Ou encore, la manière dont le parti s’acharne à voler au secours du gouvernement toutes les fois que le Premier ministre brandit la menace de la démission, comme l’ont laissé entendre ses proches dernièrement après la crise des données téléphoniques.


Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, continue d’assurer que le gouvernement restera en place pour superviser la tenue des élections qui, selon les milieux diplomatiques, reste incontournable afin de paver la voie à la prochaine phase et permettre au Liban de se préparer à accompagner les changements dans la région.

 

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