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Liban

Ancien prisonnier des geôles syriennes, Ali Abou Dehn témoigne dans un livre

« Revenu de l’enfer, souvenirs de Tadmor et d’autres prisons », tel est le titre d’un ouvrage écrit par Ali Abou Dehn, un Libanais ayant passé treize ans dans les geôles du régime syrien.
Ali Abou Dehn est le président de l’association des prisonniers politiques libanais dans les geôles syriennes. Libéré en 2000, après avoir passé treize ans de détention en Syrie, il vient de publier un livre relatant sa triste expérience : Revenu de l’enfer, souvenirs de Tadmor et d’autres prisons. L’ouvrage est comme un journal intime où l’ancien prisonnier parle de son quotidien de détenu.
L’auteur évoque ses camarades de cellule et la solidarité entre prisonniers. Il détaille la torture, se penche sur les conditions inhumaines de détention, décrit sa relation avec ses geôliers, relate la première visite de son épouse.
« Mon numéro était le 13. Dans les cellules, nous sommes tellement déshumanisés que l’on n’est plus appelé par notre nom ou notre prénom. Ils désignent chaque prisonnier par un numéro », dit-il.
Ali Abou Dehn relate sa joie quand il avait pris connaissance, alors qu’il était au fond du cachot, de l’appel du patriarche maronite Nasrallah Sfeir, en septembre 2000, qui mettait l’accent sur la libération des détenus libanais dans les geôles syriennes. « Je me laissais mourir en mangeant à peine, mais quand j’ai su, j’ai senti que j’allais être libéré et je me suis remis à manger pour reprendre des forces », se souvient-il.
« Depuis que j’avais été relaxé le 15 décembre 2000, j’ai pensé à écrire ce livre. À l’époque Kamal el-Batal, militant et défenseur des droits de l’homme et de la non-violence, décédé en juin 2011, m’avait beaucoup aidé et je tiens à lui rendre hommage. Il m’avait même amené avec lui à une conférence à Washington et ne s’était jamais arrêté de m’encourager pour écrire ce livre », dit-il.
« Cet ouvrage n’est pas uniquement mon histoire, c’est aussi celle de mes camarades, mes compagnons de cellule. Ceux qui ont été libérés et ceux qui sont toujours en prison », poursuit-il.
Ali Abou Dehn croit dur comme fer qu’il y a toujours des prisonniers libanais dans les geôles du régime syrien. « Quand j’avais été libéré, il y avait encore dans ma cellule sept autres Libanais, dont l’un est un cheikh originaire de ma ville de Hasbaya, dans la Békaa-Ouest », raconte-t-il.
Évoquant l’association qu’il a fondée, il précise qu’elle regroupe 248 anciens détenus libanais ayant séjourné dans les prisons syriennes durant les années 80 et 90. « Nous sommes tous fichés par les autorités libanaises comme ayant fait de la prison en Syrie », indique-t-il.
« Nous étions 54 à avoir été libérés en 2000. Avant nous, il y avait un groupe de 121 détenus. Il y avait aussi des prisonniers libérés discrètement plus tôt ou plus tard », ajoute-t-il par souci de précision.
L’ancien détenu aspire à faire entendre sa voix et celle de ses camarades. « Jusqu’à présent l’État libanais ne nous a pas réhabilités. Les anciens détenus en Israël bénéficient de la sécurité sociale et sont aidés dans la scolarité de leurs enfants. Ce n’est pas notre cas. Un projet de loi a été présenté au Parlement, mais il a fini dans le tiroir d’une commission », souligne-t-il.
Ali Abou Dehn travaille aujourd’hui dans un laboratoire dentaire. C’est sûr que sa situation psychologique et physique s’est améliorée depuis sa libération. Mais il fait toujours des cauchemars la nuit : « Je me suis vu hier dans une cellule et un geôlier m’interrogeait. Je me suis réveillé en sursaut. Il était 3 heures », raconte-t-il.
Revenu de l’enfer, souvenirs de Tadmor et d’autres prisons est actuellement disponible en librairie en arabe. L’auteur l’a traduit en français et il est à la recherche d’une maison d’édition pour le publier.
Ali Abou Dehn est le président de l’association des prisonniers politiques libanais dans les geôles syriennes. Libéré en 2000, après avoir passé treize ans de détention en Syrie, il vient de publier un livre relatant sa triste expérience : Revenu de l’enfer, souvenirs de Tadmor et d’autres prisons. L’ouvrage est comme un journal intime où l’ancien prisonnier parle...

commentaires (2)

Bizarre ! Chaque jour il pousse des " écrivains " " illéttrés " d'un côté et de l'autre... Tout est préparé ! Ils n'ont qu'à empocher et donner leur nom...

SAKR LEBNAN

03 h 16, le 14 février 2013

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Commentaires (2)

  • Bizarre ! Chaque jour il pousse des " écrivains " " illéttrés " d'un côté et de l'autre... Tout est préparé ! Ils n'ont qu'à empocher et donner leur nom...

    SAKR LEBNAN

    03 h 16, le 14 février 2013

  • Avoir été emprisonné en Israël est un titre de gloire et absout tous les crimes (même l'assassinat d'une fillette de quatre ans), tandis qu'un séjour dans les geôles syriennes est un sujet d’opprobre. Pourquoi?

    Yves Prevost

    00 h 41, le 14 février 2013

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