On se targue fièrement de l’incroyable mosaïque confessionnelle de notre pays, dont nous louons le caractère exceptionnel. Dix-huit communautés différentes cohabitant dans un si petit pays! Un exemple pour la région, pour le monde... Sauf que, voilà, penchons-nous un peu sur la situation réelle, et le constat est beaucoup moins idyllique. Quinze ans de guerre civile où les communautés se sont entre-tuées et entre-déchirées, une séparation territoriale (quartiers chrétiens, quartiers musulmans), et voilà que maintenant ils veulent diviser les électeurs en fonction de leur religion ! Le symbole même de cet échec de la cohabitation est l’impossibilité d’union entre deux Libanais de confessions différentes. L’État libanais, juridiquement, ne permet pas cette cohabitation des communautés.
La cohabitation, ce n’est pas le fait d’être bien représenté au Parlement, c’est vivre ensemble en tant que citoyens, en tant qu’humains.
Certes, la réponse instinctive aux tensions communautaires de la région et de l’époque, c’est l’isolationnisme. Mais se replier sur sa propre communauté, cela revient à se retrancher derrière des fortifications, en attendant que l’ennemi s’approche pour le repousser ou tout au moins pouvoir lui résister le plus longtemps possible.
Se couper des autres communautés, c’est la pire des solutions. Plus de relations, plus de liens, plus de solidarité. Une société ne peut pas survivre dans ces conditions. Il vaut mieux prévenir les tensions que de les subir.
Pour pouvoir lutter contre la tentation des tensions communautaires, quoi de mieux que de mélanger les communautés ? Il faut apprendre à connaître l’autre, ses peurs, ses interrogations, ses envies : considérer l’autre comme un des siens.
Et quoi de plus symbolique que les liens d’amour? Le mariage entre chrétiens et musulmans doit être le symbole même de la cohabitation des communautés au Liban. Ce n’est plus chacun pour soi, mais les uns avec les autres, main dans la main.
Reconnaître le mariage civil, c’est corriger une erreur historique. C’est œuvrer pour la solidarité de la société libanaise. C’est œuvrer pour le futur du Liban.
Alexandre REVERDI
commentaires (2)
MIN AL NOUFOUS KABLAL NOUSSOUS ! SAGES PAROLES que celles du Grand Cardinal et Grand Patriarche SFEIR ! De l'école et de la maison... c'est de là qu'on commence... tout le reste, des paroles en L'AIR...
SAKR LEBNAN
10 h 43, le 12 février 2013