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Nos Lecteurs ont la Parole

Le droit à la vie et l’égalité homme/femme

Christian JEANBART
Dans son entretien du 11 janvier 2013 avec L’Orient-Le Jour (p. 5), Robert Badinter, grand défenseur des droits de l’homme depuis 1981, plaide pour la suppression universelle de la peine capitale. Tel qu’il l’explique: «L’homme tue, mais nous ne devons pas le tuer, ..., l’abolition de la peine de mort est, en terme moral, une victoire de l’homme sur lui-même. Car, avec ou sans abolition, il y aura toujours de grands criminels. » Sans entrer dans les détails de certains crimes abjects, du droit irrécupérable des victimes à la vie, du préjudice moral irréparable causé à leurs familles, des moyens de prévention et de dissuasion, il faut reconnaître que le combat de l’humaniste est très appréciable. Il a d’ailleurs déjà obtenu beaucoup de succès puisque, depuis une trentaine d’années, quelque 100 pays ont renoncé à la peine capitale et une cinquantaine d’autres n’exécutent plus de telles sentences. Quel responsable, normalement constitué, amené par les circonstances à signer un pareil décret, le ferait sans répugnance?
Élisabeth Badinter, pour sa part, «estime que les grandes religions monothéistes ont toujours été très dures à l’égard des femmes, (que) l’inégalité entre l’homme et la femme est inscrite dans la Bible (...), (que) l’émancipation des femmes, leur droit à l’avortement, les principes mêmes d’égalité ont été combattus par les Églises». (ibid. p.5).
Cette affirmation de Mme Badinter mérite réflexion.
Premièrement; si le criminel a le droit de vivre, le bébé, lui, otage des entrailles de la femme qui devrait être sa mère, n’a-t-il pas ce même droit? À méditer, bien sûr...
Deuxièmement; conclure que l’inégalité entre l’homme et la femme est inscrite dans la Bible est trop hâtif. Car pour la Bible, la Vierge Marie elle-même est «bénie entre les femmes et béni (est) le fruit de (son) sein» (Luc 1, 42), et à ce titre, elle devient à jamais, selon la Bible la Première Dame du monde , et ce depuis la Visitation; d’autant plus qu’à partir de ce moment-là, «toutes les générations (lui) diront bienheureuse» (Luc 1, 48). En fait, bien avant les Évangiles, l’égalité entre l’homme et la femme est consacrée dès la Genèse: «Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa (...) l’homme quitte son père et sa mère, et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.» (Gn 1, 27 et 2, 24) Et comment pourraient-ils être inégaux s’il les a créés à son image et s’ils deviennent une seule chair?
Troisièmement, à propos du fait que l’émancipation des femmes et que les principes d’égalité auraient été combattus par les Églises, admettons que le cas de la Vierge est unique (et il l’est en effet, mais de manière à être la contre-preuve de la prétendue inégalité, comme nous l’avons montré plus haut), il n’en reste pas moins que, pour les Églises, l’homme et la femme sont égaux. Chez les catholiques par exemple, la profession de la foi dispose, entre autres, textuellement ce qui suit:
«L’homme et la femme sont créés, c’est-à-dire ils sont voulus par Dieu: dans une parfaite égalité en tant que personnes humaines, d’une part, et d’autre part dans leur être respectif d’homme et de femme. “Être homme”, “être femme” est une réalité bonne et voulue par Dieu: l’homme et la femme ont une dignité inamissible qui leur vient immédiatement de Dieu leur créateur. L’homme et la femme sont, avec une même dignité, “à l’image de Dieu”. Dans leur “être homme” et leur “être femme”, ils reflètent la sagesse et la bonté du Créateur.»
«Dieu n’est aucunement à l’image de l’homme. Il n’est ni homme ni femme. Dieu est pur esprit en lequel il n’y a pas de place pour la différence des sexes. Mais les “perfections” de l’homme et de la femme reflètent quelque chose de l’infinie perfection de Dieu : celles d’une mère et celles d’un père et époux.» (Catéchisme de l’Église catholique, première partie, La Profession de la foi, deuxième section, chapitre premier, Article 1, paragraphe 6, III).

Christian JEANBART
Dans son entretien du 11 janvier 2013 avec L’Orient-Le Jour (p. 5), Robert Badinter, grand défenseur des droits de l’homme depuis 1981, plaide pour la suppression universelle de la peine capitale. Tel qu’il l’explique: «L’homme tue, mais nous ne devons pas le tuer, ..., l’abolition de la peine de mort est, en terme moral, une victoire de l’homme sur lui-même. Car, avec ou sans...

commentaires (1)

J'ai envie d'applaudir...et j'applaudis...magnifique,simple,et vrai...bravo,et merci.

GEDEON Christian

05 h 05, le 05 février 2013

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Commentaires (1)

  • J'ai envie d'applaudir...et j'applaudis...magnifique,simple,et vrai...bravo,et merci.

    GEDEON Christian

    05 h 05, le 05 février 2013

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