Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Assad accuse Israël de chercher à déstabiliser la Syrie

Le Premier ministre turc accuse Israël de se livrer à un "terrorisme d'Etat".

Le président syrien Bachar el-Assad et le secrétaire du conseil à la sécurité nationale de l'Iran Saeed Jalili à Damas le 3 février 2013. AFP/SANA

Le président syrien Bachar el-Assad a accusé dimanche Israël de vouloir "déstabiliser" le pays déjà miné par un conflit meurtrier opposant ses troupes aux rebelles, après un raid aérien en Syrie implicitement reconnu dimanche par l'Etat hébreu.

 

L'agression israélienne contre un complexe de recherche scientifique à Jomraya dans la province de Damas "dévoile le véritable rôle joué par Israël, en collaboration avec les forces étrangères ennemies et leurs agents sur le sol syrien, pour déstabiliser la syrie et l'affaiblir", a-t-il estimé cité par l'agence officielle Sana.

(Lire aussi : Le Hezbollah pourrait obtenir des armes grâce au "chaos" en Syrie, avertit Washington)


Un peu plus tôt, à Munich, où se terminait dimanche une Conférence annuelle sur la sécurité, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a indirectement admis que le raidaérien mené mercredi était le fait des forces israéliennes.

"Ce qui s'est passé il y a quelques jours (...) montre que quand nous disons quelque chose, nous nous y tenons. Nous avons dit que nous ne pensons pas qu'il doit être permis que des systèmes d'arme perfectionnés soient transférés au Liban", a-t-il dit, en allusion au parti chiite Hezbollah allié de Damas et bête noire d'Israël.

(Lire aussi: Israël proclame l’état d’alerte maximum à sa frontière avec le Liban)

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé Israël dimanche de se livrer à un "terrorisme d'Etat" en condamnant un raid aérien en syrie qu'il a estimé être une violation inacceptable du droit international.

"Ceux qui traitent Israël comme un enfant gâté doivent s'attendre à n'importe quoi n'importe quand de sa part", a affirmé M. Erdogan. "Comme je l'ai dit et le répète, Israël a la mentalité de celui qui pratique le terrorisme d'Etat. Actuellement, on ne peut pas savoir ce ce qu'il pourrait faire ni où il pourrait le faire" a-t-il déclaré à la presse.


"Nous ne pouvons pas considérer comme acceptable la violation de l'espace aérien d'un pays. Ce qu'Israël a fait est totalement opposé au droit international", a ajouté M. Erdogan. "Je suis préoccupé par le fait que dans ce type de situation, on peut s'attendre à l'avenir à n'importe quel scénario", a-t-il poursuivi.

M. Erdogan a estimé que la justification avancée par Israël de transports d'armes par la syrie vers le Liban n'était qu'un "prétexte".


Réactions mitigées après les rencontres de Munich
Samedi également à Munich, l'opposition syrienne a mené pour la première fois des contacts avec les deux principaux alliés de Damas, la Russie et l'Iran, qui ont tous deux salué la volonté de la Coalition de mener un dialogue, sous conditions, avec le régime syrien.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a salué la volonté du chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, de dialoguer, sous conditions, avec le régime.

La veille, son homologue russe Sergueï Lavrov, qui a également rencontré M. Khatib pour la première fois, avait qualifié l'initiative de ce dernier de "pas très important" et promis des "contacts réguliers" avec l'opposition.

Moscou refuse toujours un changement de régime par la force, principale divergence avec Washington qui réclame le départ de Bachar el-Assad du pouvoir.

Damas n'a pas réagi officiellement à ces rencontres, mais le quotidien officiel as-Saoura en a minimisé l'impact, affirmant que la position russe à l'égard de Damas n'avait pas changé.

L'initiative surprise de M. Khatib a fait grincer des dents parmi les opposants qui refusent catégoriquement tout dialogue avec Damas, mais dimanche, le porte-parole de la Coalition a affirmé que "la majorité" de ce rassemblement soutenait cette voie.

Walid al-Bounni a affirmé à l'AFP que la Coalition "espérait" que Moscou fasse pression sur son allié syrien. "La balle est désormais dans le camp de la Russie", a-t-il dit appelant Moscou à penser "à ses véritables intérêts futurs dans la région".


De son côté, la Turquie, un des principaux soutiens de l'opposition, a affiché son scepticisme, le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, estimant qu'un dialogue entre le régime et ses adversaires ne permettrait pas de trouver une solution au conflit qui a coûté la vie à plus de 60.000 personnes selon l'ONU.

Un tel dialogue "est une voie erronée", a lancé le ministre à la conférence de Munich.

La veille, M. Davutoglu, cité par le quotidien turc Hurriyet, s'est étonné de l'absence de réaction syrienne à la frappe israélienne.

"Pourquoi l'armée syrienne, qui bombarde son peuple innocent et l'attaque avec des tanks et des avions depuis 22 mois, n'a-t-elle pas riposté à cette opération israélienne?" s'était-il demandé.

 

(Analyse : Deraa, berceau du soulèvement et clé du conflit)


Les violences se poursuivent
A Alep, la deuxième ville de syrie, l'armée a lancé une attaque aux roquettes sur le quartier al-Ansari (sud-ouest), détruisant un immeuble de cinq étages et faisant au moins 15 morts, dont une femme et cinq enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Des habitants sont encore ensevelis encore sous les décombres", d'après l'ONG qui a un large réseau de militants, médecins et avocats dans le pays.

La télévision officielle syrienne a rapporté par ailleurs l'assassinat dans cette ville d'un ancien député, Ibrahim Azzouz, avec sa femme et ses deux filles.

Reportage

Dans la Syrie de 1982, le massacre "silencieux" de Hama


Lire aussi

Baas Airlines, l'éditorial de Issa Goraieb

 

Le raid israélien aurait-il pour effet de faciliter un rapprochement américano-russe sur la Syrie ?, le commentaire d'Emile Khoury
Le président syrien Bachar el-Assad a accusé dimanche Israël de vouloir "déstabiliser" le pays déjà miné par un conflit meurtrier opposant ses troupes aux rebelles, après un raid aérien en Syrie implicitement reconnu dimanche par l'Etat hébreu.
 
L'agression israélienne contre un complexe de recherche scientifique à Jomraya dans la province de Damas "dévoile le véritable rôle...

commentaires (3)

Après 21 mois de guerre civile et 65 000 morts ...c'est maintenant la faute à israel ...moi je je veux bien ! pourquoi pas.. ! mais je crois surtout que l'oculiste criminogène doit changer de lunettes... pour que nous libanais tant abusé par la dynastie des Assad ... puissions voir éventuellement un peu plus clair dans cette magouille finale ....!

M.V.

11 h 06, le 03 février 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Après 21 mois de guerre civile et 65 000 morts ...c'est maintenant la faute à israel ...moi je je veux bien ! pourquoi pas.. ! mais je crois surtout que l'oculiste criminogène doit changer de lunettes... pour que nous libanais tant abusé par la dynastie des Assad ... puissions voir éventuellement un peu plus clair dans cette magouille finale ....!

    M.V.

    11 h 06, le 03 février 2013

  • Si ce criminel perdant de barak pense qu'il peut arrêter quoi que soit avec un raid qu'il finira, je pense, par payer, il se fourre un doigt dans l'œil jusqu'au vide qu'il a derrière. Il s'agit certainement d'un leurre et je pense très fortement qu'il est tôt pour savoir qui a leurrer qui dans cette affaire. Les criminels sionistes ont perdus la partie il y a déjà longtemps dans le jeu de "qui est plus dupe" devant le hezb, l'Iran et la Syrie.. Ce n'est que du foin que ces occupants criminels balancent à leurs congénères de bas rang auxquels ils ont promis de la bonne pâture en Palestine.

    Ali Farhat

    10 h 00, le 03 février 2013

  • Déstabilisée ainsi la Syrie semble un pays de plus en plus dangereux pour la paix au Moyen Orient . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 38, le 03 février 2013

Retour en haut