Rechercher
Rechercher

Liban

Robert Serry devant le Conseil de sécurité : « Nous espérons un large consensus sur une nouvelle loi électorale »

Devant le Conseil de sécurité réuni hier au Palais de Verre pour discuter de la situation du Moyen-Orient, le coordonnateur spécial de Ban Ki-moon pour le processus de paix a relevé que « la situation au Liban a été relativement calme depuis le briefing du mois dernier, en dépit de tensions persistantes liées à la poursuite du conflit en Syrie ». Il s’exprimait en présence du ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad al-Maliki, et de l’ambassadeur d’Israël, Ron Prosor.


Après avoir mis en relief les événements en cours au Moyen-Orient qui pourraient influer sur le processus de paix, Robert Serry a aussi rappelé qu’ « Israël a organisé des élections hier (mardi) et la Jordanie en a fait de même aujourd’hui (mercredi). L’administration américaine a également commencé un second mandat cette semaine », a-t-il poursuivi. Le coordonnateur onusien a prévenu : « Ce n’est pas un temps pour le repos. Nous entrons dans une période critique à venir. Une action concertée sera essentielle si nous voulons sauver la solution à deux États », un israélien et un palestinien.

Dialogue national et nouvelle loi électorale
Exposant la situation au pays du Cèdre, Robert Serry a indiqué devant le Conseil qu’à Tripoli les forces armées libanaises ont continué à maintenir le calme entre les communautés sunnites et alaouites de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen. Il a rappelé l’attaque du 18 janvier contre le convoi du ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, qui avait fait 11 blessés, avant d’ajouter que le mauvais temps et la neige abondante dans la région frontalière ont « contribué à une diminution de la violence et de la contrebande » entre le Liban et la Syrie.
Quant aux neuf pèlerins qui restent sous la garde des forces de l’opposition syrienne depuis mai 2012, « ils n’ont toujours pas été libérés, » a-t-il noté. Il a rappelé le rapatriement des corps des dix combattants tués dans l’incident de Tell Kalakh le 30 novembre dernier, précisant qu’ « au moins un combattant libanais est censé être détenu par les forces gouvernementales syriennes ».

 

(Lire aussi : Loi électorale : au dernier jour des palabres, la commission se saborde)


Le coordonnateur de l’ONU a par ailleurs souligné qu’en raison de l’impasse politique persistante entre les deux principaux blocs politiques au Liban, la conférence nationale de dialogue, qui était prévue pour le 7 janvier, avait été reportée sine die par le président Sleiman « qui continue cependant à tenir des consultations avec toutes les parties ».
Commentant les réunions de la sous-commission parlementaire autour de la loi électorale, Robert Serry y a vu un « développement positif » dans la mesure où les différentes parties libanaises œuvrent ensemble « d’une manière constructive » pour dégager une formule de loi électorale. « Nous espérons qu’un large consensus se dégagera. Il est important que les élections se déroulent dans les délais, conformément à la Constitution et aux exigences de stabilité dans le pays », a-t-il affirmé.
Il a conclu en indiquant que la situation dans la zone d’opérations de la Finul « est restée généralement calme et stable. Les violations israéliennes de l’espace aérien libanais se sont poursuivies sur une base fréquente ».

Gérard Araud : « Respect de l’intégrité et de la souveraineté du Liban »
Prenant ensuite la parole, le représentant permanent de la France, Gérard Araud, a mis l’accent sur les risques que la crise syrienne n’affecte les États voisins, notamment le Liban. « La sécurité et la stabilité régionales dépendent d’une transition rapide en Syrie », a-t-il souligné. « Les déplacements de populations et les tensions socio-économiques qui résultent de la crise syrienne dans les pays voisins, la radicalisation de la violence, comme les tentations d’exportation de cette crise par le régime de Damas constituent autant de facteurs de déstabilisation. Nous rappelons une fois de plus le régime syrien à ses obligations en matière de respect de l’intégrité territoriale des États voisins, et en premier lieu celles du Liban et de la Turquie », a-t-il martelé.


« Face à ces risques, la France apporte son soutien aux pays qui accueillent généreusement les réfugiés », a-t-il assuré. « Nous rappelons également notre solidarité avec la Turquie et l’attachement du Conseil à la fin de l’impunité au Liban, le respect de son intégrité et de sa souveraineté. La France continuera d’apporter son soutien aux efforts des autorités libanaises pour préserver l’unité et la stabilité du pays et encourage tous les acteurs politiques libanais à prendre une part constructive aux consultations menées par le président Sleiman à cet effet », a-t-il fait valoir.

Susan Rice « félicite » le Liban
La représentante permanente des États-Unis auprès de l’ONU, Susan Rice, a pour sa part accueilli favorablement la tenue de la Conférence des donateurs, le 30 janvier au Koweït, tout en rappelant que l’administration américaine poursuit ses efforts pour « aider les voisins de la Syrie, notamment le Liban, la Turquie, l’Irak et la Jordanie à répondre à l’afflux de réfugiés. Nous les remercions de leur générosité puisqu’ils offrent des abris et des services à près de 630 000 réfugiés. Le nombre risque d’augmenter tant que les forces d’Assad continuent leur assaut », a-t-elle prévenu. Elle n’a pas manqué de « saluer l’approbation récente du gouvernement libanais d’un plan d’intervention pour les réfugiés » et encouragé les gouvernements des pays voisins de la Syrie à « maintenir les frontières ouvertes devant ceux qui fuient la brutalité du président syrien ». « Des jours difficiles nous attendent. Nous continuerons à chercher les précieuses contributions de la communauté internationale pour les surmonter », a-t-elle souligné.

 

Lire aussi

Loi électorale : ne surtout pas se tromper de bataille ni d’adversaire

Devant le Conseil de sécurité réuni hier au Palais de Verre pour discuter de la situation du Moyen-Orient, le coordonnateur spécial de Ban Ki-moon pour le processus de paix a relevé que « la situation au Liban a été relativement calme depuis le briefing du mois dernier, en dépit de tensions persistantes liées à la poursuite du conflit en Syrie ». Il s’exprimait en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut