Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Moscou dénonce l’« obsession » à renverser Assad

Au moins 21 tués hier ; plus de 650 000 Syriens ont quitté leur pays.

Deux rebelles syriens se réchauffent devant un feu, à Alep. Mauricio Morales/AFP

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé hier « l’obsession » de l’opposition syrienne à renverser le régime du président Bachar el-Assad, estimant qu’elle empêche le règlement politique du conflit. « Tant que cette position irréconciliable restera en vigueur, il ne se passera rien de bon. Les combats vont se poursuivre, les gens vont continuer à mourir », a-t-il poursuivi.


M. Lavrov a aussi regretté le manque de bonne volonté de la part des pays occidentaux à convaincre les opposants à dialoguer avec le pouvoir. « Certains pays occidentaux et certains pays du Proche-Orient ont salué la création de la coalition de l’opposition. À la question de savoir pourquoi nos partenaires encourageaient une approche consistant à renoncer au dialogue, on nous a expliqué que l’essentiel était de réunir l’opposition avant de la convaincre de prendre une position plus constructive. Mais ensuite, il n’y a pas eu de tentatives de mettre les parties en conflit à la table des négociations. Seulement, nous et nos partenaires chinois, l’émissaire de l’ONU Kofi Annan et son successeur Lakhdar Brahimi ont tenté de le faire, a-t-il ainsi ajouté. Notre priorité n’est pas d’atteindre un but géopolitique comme le renversement du régime d’Assad, mais la stabilisation de la situation et l’arrêt rapide de l’effusion de sang pour sauver la vie de Syriens. »

Homs, bis repetita
Sur le terrain, les violences ont encore ensanglanté le pays, selon un premier bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 21 personnes ont péri hier dans les bombardements et les combats, dont un couple et ses trois enfants à Alep.


Homs, la capitale de la révolution, revenue au cœur des combats, a continué d’être sous le feu de l’artillerie de l’armée qui assiège depuis plus de six mois plusieurs quartiers où sont retranché s les rebelles, provoquant une grave crise humanitaire. Dans le Nord-Ouest, des habitants du village d’al-Hamama ont par ailleurs trouvé refuge dans des grottes creusées naturellement dans des falaises pour échapper aux raids incessants de l’aviation du régime. « Certains obus ont atterri tout près de ma maison, faisant exploser les fenêtres, et ont brisé la porte. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’emmener ma famille et de vivre dans cette grotte », raconte Abdallah Bedaoui, 32 ans. Il y est installé avec les quinze membres de sa famille.


Plus au sud, l’armée a bombardé la périphérie de Damas, tandis que de violents combats opposaient soldats et rebelles dans les régions de Deraa et d’Idleb, les protagonistes tentant chacun de prendre du terrain et de défendre ses positions.


La guerre qui a dévasté de nombreuses régions a en outre porté un énorme coup à la production agricole, a indiqué l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en appelant à secourir d’urgence ce secteur qui fait vivre huit millions de Syriens.


Déclenché par la répression d’une révolte populaire contre le régime Assad en mars 2011, le conflit s’est transformé en guerre civile avec plus de 60 000 morts en 22 mois selon l’ONU. Plus de 650 000 Syriens ont quitté leur pays depuis mars 2011, selon la responsable des opérations humanitaires de l’ONU Valerie Amos. « L’afflux de ces réfugiés dans les pays voisins provoque des questions chez la population locale, qui se demande combien de personnes vont encore arriver. »

Rebelles pillards ?
Parallèlement, des soldats allemands récemment arrivés en Turquie pour y servir deux batteries de missiles sol-air Patriot dans le cadre d’une mission de l’OTAN ont été agressés mardi soir dans le sud du pays par des manifestants nationalistes turcs. Selon le lieutenant-colonel allemand Frank Sarak, un groupe de cinq soldats de la Bundeswehr a été pris à partie par des manifestants du Collectif de la jeunesse turque (TGB), un groupuscule nationaliste, alors qu’ils faisaient des achats dans un marché à Iskenderun (Sud). « Nous pensons que les manifestants ont confondu les soldats allemands avec les GI américains », a précisé l’officier, soulignant qu’aucun n’avait été blessé.
Les premiers missiles Patriot doivent être opérationnels « ce week-end » et le système totalement en place « à la fin du mois », a précisé un responsable de l’Alliance atlantique à Bruxelles.


Enfin, Human Rights Watch (HRW) a accusé hier des groupes rebelles d’avoir délibérément pillé deux églises et détruit un lieu de culte chiite dans des villages où coexistent plusieurs communautés religieuses, dans le Nord-Ouest.

 

Reportage

Les amazones de Bachar...

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé hier « l’obsession » de l’opposition syrienne à renverser le régime du président Bachar el-Assad, estimant qu’elle empêche le règlement politique du conflit. « Tant que cette position irréconciliable restera en vigueur, il ne se passera rien de bon. Les combats vont se poursuivre, les gens vont continuer à...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut