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Moyen Orient et Monde - Reportage

Les amazones de Bachar...

Des « fedaïyate », âgées de 18 à 50 ans, ont constitué à Homs la première unité féminine des Forces de défense nationale, une milice destinée à aider l’armée dans sa lutte contre les rebelles.

La première unité féminine des Forces de défense nationale compte 450 combattantes. Leur engagement est volontaire et bénévole. Beaucoup de ces « fedaïyate » confient avoir été encouragées par leur époux. Anwar Amro/AFP

Abir Ramadan, technicienne dans un laboratoire de radiologie à Homs, vient de s’engager à 40 ans dans les Forces de défense nationale, pour devenir l’une des amazones ayant juré fidélité au président syrien Bachar el-Assad.
En treillis et casquette, dans un stade à l’entrée sud de Homs, elle marche au pas, levant le poing en scandant : « Allah, Souriya, Bachar wou bass » (Dieu, la Syrie, Bachar et c’est tout), le cri de ralliement des partisans du chef de l’État.

 

Les entrées sont gardées par des femmes armées de kalachnikovs alors que d’autres, à l’extérieur, fouillent les voitures à un barrage. Elles se présentent comme des « fedaïyate », qui signifie littéralement celles qui se sacrifient en arabe. « Mon mari m’a encouragée à m’engager et j’ai aimé l’idée. Je me suis présentée au centre de recrutement et on m’a prise facilement », explique Abir Ramadan de la 3e section. « Avant je ne savais pas manier une arme et je n’osais pas rester seule chez moi par peur d’être attaquée. Je voulais apprendre et aider. Je me suis portée volontaire car ma patrie est blessée », assure-t-elle.

 

Photo Anwar Amro/AFP

 


La première unité féminine des Forces de défense nationale, une force paramilitaire destinée à aider l’armée dans sa lutte contre les rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), compte 450 combattantes de 18 à 50 ans. Pourquoi a-t-elle été constituée d’abord à Homs ?


« En raison des circonstances tragiques qu’a connues la ville. Ce n’est pas une guerre normale, elle ne ressemble en rien à celle d’Octobre (de 1973 contre Israël), ce n’est pas l’ennemi que nous avons connu », répond la commandante à la retraite Nada Jahjah, qui supervise l’entraînement. « Cette fois l’ennemi est issu de notre famille, de nos voisins et des pays voisins qui fournissent des armes et diffusent la pensée intégriste. Ils tuent et égorgent les Syriens. C’est une guerre sauvage », dit-elle.

 

Photo Anwar Amro/AFP


La révolte lancée en mars 2011 s’est militarisée face à la répression menée par le régime Assad, qui affirme se défendre face à des « groupes terroristes » proches d’el-Qaëda, armés et financés par l’étranger. Baptisée « capitale de la révolution » par les rebelles, Homs a été la première à verser dans la lutte armée avant que les soldats n’en reprennent en très grande partie le contrôle. Mais c’est aussi dans cette agglomération de 1,5 million d’habitants, sunnites, chrétiens et alaouites, que les violences confessionnelles ont atteint leur paroxysme. La mention du quartier sur la carte d’identité y fut d’ailleurs souvent mortelle, car désignant quasiment la religion des individus. D’ailleurs, aucune des « fedaïyate » ne veut révéler où elle habite. Les sunnites, qui représentent 80 % de la population, ont en majorité soutenu la révolte, alors que les alaouites, confession de M. Assad, (10 %) et les chrétiens (5 %) ont rallié le pouvoir.

 

Photo Anwar Amro/AFP


L’engagement dans les Forces de défense nationale est volontaire et bénévole, et se fait selon deux horaires pour permettre aux combattantes de continuer à travailler : de 08h00 à 12h00 ou de 12h00 à 16h00. « L’entraînement comprend le tir à la kalachnikov, à la mitrailleuse BKC, le maniement des grenades, l’attaque des barrages adverses et le contrôle de nos points de contrôle, les perquisitions et des cours de tactique militaire », explique la commandante Jahjah. Itidal Hamad, une fonctionnaire de 34 ans et mère de trois filles, confie que son mari l’a encouragée mais qu’elle s’est engagée il y a trois mois « emportée par son désir de soutenir l’armée et défendre la patrie ».
Et durant le défilé marquant la fin de la formation, les « fedaïyate » crient à pleins poumons : « Par notre sang et par notre âme, nous nous sacrifierons pour toi, Bachar ! »

 

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commentaires (9)

Pauvres femmes ! Que sont-elles allées faire dans cete galère d'atrocité, de sauvagerie, de mort qui sont les marques exculsives de la tyrannie fasciste de Damas ?

Halim Abou Chacra

11 h 48, le 23 janvier 2013

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Commentaires (9)

  • Pauvres femmes ! Que sont-elles allées faire dans cete galère d'atrocité, de sauvagerie, de mort qui sont les marques exculsives de la tyrannie fasciste de Damas ?

    Halim Abou Chacra

    11 h 48, le 23 janvier 2013

  • Les Amazones tuaient leurs enfants mâles et coupaient le sein droit de leurs filles pour qu'elles tirent bien à l'arc... aujourd'hui au fusil...

    SAKR LEBNAN

    11 h 12, le 23 janvier 2013

  • Rires. Elles sont marrantes ces fedaïyât-chabbihât.

    Robert Malek

    10 h 04, le 23 janvier 2013

  • C;est tellement ridicule que ca devient risible....les propagndistes du regime sont tellement ignares ..que c'est presque hallucinatoire...une guerre n'est pas un defile de mode...c'est une oeuvre repugante...sauvage...desesperee...un cauchemar...alors toutes ces conneries..par le sang...par le machin....n'y changeront rien

    Houri Ziad

    09 h 28, le 23 janvier 2013

  • C'est curieux...on dirait que peu de gens comprennent qu'effectivement le régime syrien peut encore mobiliser des tas de gens...c'est pourtant inscrit dans le génome syrien,en quelque sorte...tout le monde le sait et personne ne veut vraiment le dire...curieux,non?le malheur est que comme tout Libanais digne de ce nom,je considère que la Syrie n'est pas,et n' a jamais été notre amie,puisqu'elle ne nous a jamais reconnu,sauf du bout des lèvres,et encore...mais je pense vraiment que çà suffit comme çà...assez de morts..assez de souffrance...ce que vous nous avez infligé,vous le connaissez maintenant chez vous.Pas vraiment agréable,hein?Moralité....faut pas toucher au Liban,çà se retourne toujours contre ceux qui y touchent...

    GEDEON Christian

    06 h 14, le 23 janvier 2013

  • Ah oui surtout sacrifiez vous pour ce Bachar et surtout pas pour votre pays.

    carlos achkar

    05 h 39, le 23 janvier 2013

  • Ça sent la fin de règne ...un peu comme hitler qui recruté des enfants de 15 ans pour défendre ,ce qui n'était plus défendable ...il lui reste une chance tout de même ..., c'est que les russes lui offrent les Pussy Riot...

    M.V.

    05 h 35, le 23 janvier 2013

  • Ça rappelle yâ harâm les "Amazones-Ânesses" de Kadhafi ! Le Monde Entier connait déjà la suite et Fin....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 29, le 23 janvier 2013

  • La vérité est que quand on écoute l'occident , Bashar est à "2 semaines ( lol )" de tomber, mais quand on va sur le terrain on se rend compte que beaucoup tomberont avant Bashar. Les mercenaires démasqués ne passeront pas , même au prix des sommes colossales qataro salafo wahabites bensaoudiques, qui n'auront servies qu'à remplir les poches des quelques opposants à la solde des occidentaux.

    Jaber Kamel

    04 h 57, le 23 janvier 2013

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