Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche signant leur contrat de « mariage civil » au Liban, le 10 novembre 2012. Photo tirée du site Now Lebanon
« Par notre consentement et sans aucune contrainte, égaux devant la loi, conformément au préambule de la Constitution et son attachement à la Déclaration universelle des droits de l’homme, notamment l’article 16, nous déclarons que l’homme a accepté la femme comme épouse et que la femme a accepté l’homme comme époux... »
C’est par ces termes, figurant dans leur contrat de mariage, que Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche ont scellé leur union civile. À l’instar de tous les couples qui optent pour le mariage civil, Khouloud et Nidal auraient dû se rendre à Chypre. Les circonstances en ont voulu autrement. Khouloud Succariyeh a en fait rencontré une militante pour les droits de l’homme qui lui a proposé d’organiser son mariage civil au Liban afin que celui-ci soit le coup d’envoi de telles unions dans le pays.
« J’assistais à une conférence sur la photographie, raconte la jeune femme au site d’information en ligne Now Lebanon. En attendant Nidal, j’ai été attirée par une affiche qui prône le mariage civil et sur laquelle on pouvait lire “Familiarisons-nous avec le mariage civil et la laïcité avant qu’ils nous entraînent au confessionnalisme”. »
Khouloud Succariyeh confie qu’une militante s’est alors dirigée vers elle, lui expliquant que « la laïcité n’est pas contre la religion ». « Je lui ai répondu que j’étais consciente de cela et le fait que je sois voilée ne signifie pas que j’étais opposée à la laïcité, poursuit Khouloud Succariyeh. Pour le lui prouver, je lui ai annoncé que mon fiancé et moi préparions nos papiers pour aller à Chypre où nous devrions avoir un mariage civil. Elle m’a alors fait part de la tentative de la société civile d’organiser le premier “mariage civil” au Liban. J’en ai discuté avec Nidal et finalement nous avons décidé de nous marier au Liban. Nous avons annoncé la nouvelle à la militante et lui avons demandé de garder ce mariage confidentiel de peur que nos parents ne refusent l’idée. Nous avons alors rencontré Talal Husseini, qui est à l’origine du projet. »
Lorsque ce dernier s’est assuré que le couple était prêt à franchir le pas, les préparatifs de la cérémonie ont commencé. Entre-temps, Khouloud Succariyeh est parvenu à un accord avec ses parents. Elle a ainsi accepté d’avoir un mariage religieux de pure forme sans toutefois l’inscrire au tribunal chérié.
Plusieurs procédures légales ont été entreprises pour permettre l’organisation du « mariage civil » au Liban, comme le fait, à titre d’exemple, de « rayer la mention de la communauté ».
Ayant franchi tous les obstacles, Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche ont finalement scellé leur union le 10 novembre 2012. Ils forment le premier couple à avoir eu un « mariage civil » au Liban. Le contrat de mariage est aujourd’hui aux mains de l’autorité consultative au ministère de l’Intérieur dans l’attente de le proclamer officiellement.
Talal Husseini a expliqué que ce « mariage » a été scellé conformément au décret 60 L.R. de 1936. Ce décret qui remonte au mandat français organise les communautés, les reconnaît et leur accorde des droits.
Pour mémoire, les dossiers :
Pourquoi se marier quand on peut vivre ensemble ?
« Par notre consentement et sans aucune contrainte, égaux devant la loi, conformément au préambule de la Constitution et son attachement à la Déclaration universelle des droits de l’homme, notamment l’article 16, nous déclarons que l’homme a accepté la femme comme épouse et que la femme a accepté l’homme comme époux... » C’est par ces termes, figurant dans leur contrat de...
commentaires (4)
Vraiment honteux pour notre pays qu'un mariage civil soit une nouvelle à reprendre dans la presse. La laicité de l'état ne peut et ne doit attendre!
Ali Farhat
09 h 39, le 19 janvier 2013