Tout en tirant la sonnette d’alarme sur l’évolution de la situation locale et dans la région et en revenant sur le fait que le Liban n’est pas une île et qu’il commence à subir sérieusement les conséquences de l’émergence « du nouveau Moyen-Orient », Nabih Berry a quand même choisi de développer trois points positifs qui ont eu lieu en 2012. « Il s’agit d’abord du début de l’exécution du projet du Litani, de la percée sérieuse dans le dossier des gisements gaziers et pétroliers au Liban, et enfin de la visite du pape Benoît XVI au Liban », a-t-il affirmé.
Au sujet de la loi électorale, il a précisé que tout au long des années, les Libanais n’ont jamais adopté une loi électorale nationale. « Ils ont accepté Taëf puis ont ignoré ce qui y était prévu. Ils ont accepté Doha et maintenant c’est le projet grec-orthodoxe. » Il a rappelé qu’il était personnellement contre le retour à la loi de 1960 qui avait été adopté à Doha, mais qu’il l’avait finalement acceptée en raison de l’unanimité chrétienne qui s’est faite à ce sujet. Aujourd’hui, c’est le même scénario qui se produit. « Je ne suis pas avec le projet grec-orthodoxe pour son concept, mais parce qu’il a l’aval des parties chrétiennes. Nous devons tenir compte de ce qui rassure les chrétiens, car si nous ne le faisons pas, nous musulmans, chiites et sunnites, nous serons en train de porter un coup à l’unité nationale. Nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres. Nous n’appartenons pas à des ethnies différentes. Donnez-moi une seule famille libanaise qui n’ait pas des proches dans plusieurs confessions. Notre problème, ce ne sont pas les confessions, mais le confessionnalisme. Les confessions nous protègent avec les valeurs qu’elles véhiculent et nous en sommes fiers, mais c’est le confessionnalisme qui gâche tout. Nous devons en tout cas tenir compte du sentiment des chrétiens, et la meilleure loi est celle qui obtient l’aval de tous les Libanais. Je continuerai personnellement à œuvrer pour l’adoption d’une telle loi jusqu’à la dernière minute, avec tous les blocs parlementaires sans exception. Nous devons coopérer tous ensemble pour régler ce problème, car il ne s’agit pas simplement d’un problème électoral. Il touche aussi l’unité du Liban. Si nous ne parvenons pas à un accord, nous perdrons beaucoup, surtout avec les tempêtes qui soufflent autour de nous... » a déclaré Nabih Berry.