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À La Une - politique

Remaniement gouvernemental en Egypte : les islamistes renforcent leur position

Le quotidien indépendant al-Shorouk dénonce une "islamisation du gouvernement".

Mohamed Morsi réuni le 6 janvier 2013 avec le gouvernement égyptien remanié. AFP PHOTO/HO/EGYPTIAN PRESIDENCY

Les Frères musulmans ont renforcé leurs positions dans le gouvernement égyptien lors du remaniement de dimanche, en décrochant trois postes de ministres supplémentaires, relevait lundi la presse égyptienne.


Les nouveaux ministres des Transports, du Développement intérieur et des Approvisionnements sont issus de la puissante confrérie islamiste, dont vient également le président Mohamed Morsi, selon des responsables des Frères musulmans cités. Le nouveau ministre des Finances, El-Morsi El-Sayed Hegazy, un universitaire spécialiste de finance islamique, est lui aussi considéré comme proche des islamistes, sans appartenir aux Frères musulmans.

Au total, huit des 35 membres du gouvernement dirigé par le Premier ministre Hicham Qandil viennent de la confrérie. Les Frères détenaient déjà des ministères comme l'Information ou le Logement.

 

Le remaniement survenu dimanche portait sur dix postes de ministre ou de secrétaire d'Etat, majoritairement dans le domaine économique mais aussi celui de l'Intérieur. 

Le portefeuille de l'Intérieur revient au général de police Mohamed Ibrahim, qui était jusqu'ici l'un des adjoints du ministre sortant, Ahmed Gamaleddine. Selon certains journaux, M. Gamaleddine paierait un manque de fermeté face aux troubles qui ont accompagné en décembre le référendum sur une nouvelle Constitution, au cours desquels des locaux des Frères musulmans ont été attaqués.

 

"Mainmise" des Frères
L'arrivée de nouveaux ministres issus des Frères musulmans a suscité des réactions dans la presse égyptienne. "Islamisation du gouvernement", écrit en Une le quotidien indépendant al-Shorouk. Le journal publie une déclaration du dirigeant du parti de gauche Tagammouh, Rifaat al-Saïd, qui dénonce une "mainmise" des Frères sur le gouvernement.
Le quotidien al-Wafd (opposition libérale), doute pour sa part de la capacité d'un "gouvernement investi pour deux mois de traiter des dossiers qui méritent des années" de travail, en référence aux élections législatives, prévues pour février ou mars.


La presse gouvernementale se contentant, elle, de reprendre largement les propos de M. Morsi demandant au gouvernement d'intensifier son action pour lutter contre la crise économique que le pays traverse et "d'alléger le fardeau des citoyens".


Ce remaniement survient alors que des discussions devaient reprendre dans la journée de lundi au Caire avec le Fonds monétaire international pour un prêt de 4,8 milliards de dollars.

 

L'Egypte fait face à un déficit budgétaire croissant, et sa monnaie vient de chuter en quelques jours de 6 à 6,4 livres égyptiennes pour un dollar, amenant la banque centrale à instaurer des mesures pour limiter les sorties de devises.

La Banque centrale vu ses réserves de change fondre de 36 à 15 milliards de dollars, un niveau qu'elle a jugé "critique" la semaine dernière.

 

Le prêt du FMI est ainsi jugé décisif pour rétablir la confiance dans l'économie égyptienne, débloquer d'autres soutiens internationaux et aider le pays à redresser ses comptes.

La perspective de réformes difficiles et impopulaires associées à cette aide, en particulier une révision des coûteuses subventions d'Etat aux carburants ou à des produits alimentaires de base, oblige toutefois le gouvernement à la prudence.

 

En décembre, en pleine crise politique et sous la pression de son propre camp, M. Morsi avait dû geler précipitamment des hausses de taxes sur de nombreux produits de base et de consommation courante, qui auraient dû servir à redresser les finances publiques mais risquaient d'attiser les tensions.

 

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