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À La Une - Crise

Nasrallah : Si nos adversaires étaient au pouvoir, le Liban aurait été en guerre avec la Syrie

Le secrétaire général du Hezbollah appelle le gouvernement libanais à développer sa politique vis-à-vis de la Syrie.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de son discours le 3 janvier 2013. Capture d'écran/al-Manar

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a appelé jeudi, lors d'un discours, les Libanais à ne pas importer le conflit syrien au Liban.

"Outre la politique de distanciation adoptée par le gouvernement à l'égard de la crise syrienne, il existe deux approches face à la situation en Syrie. La première consiste à refuser l'importation du conflit, alors que la deuxième est basée sur la provocation et la propagation de cette crise au Liban", a lancé le chef du Hezbollah qui s'exprimait via des écrans géants lors d'une cérémonie à Baalbek (est), à l’occasion de la commémoration du quarantième jour du deuil de l’Achoura.

Et d'ajouter : "C'est grâce à la position de notre parti que le conflit n'a pas été importé au Liban. Si nos adversaires étaient au pouvoir, il est certain qu'il y aurait eu un conflit interne au Liban et un conflit armé entre le Liban et la Syrie".



Partition de la Syrie

Pour le leader du Hezbollah, la Syrie est, en outre, menacée de partition. "Notre position fondamentale est le refus de toute forme de partition ou de tout appel à la division et au découpage de n'importe lequel des pays arabes ou musulmans et nous appelons à préserver l'unité de chacun de ces pays (...). Du Yémen à l'Irak, jusqu'à la Syrie plus que jamais menacée", a déclaré le chef du puissant mouvement chiite armé. 

Une nouvelle fois, il a appelé à un "règlement politique en Syrie", estimant que "si la solution militaire perdure, la guerre sera longue". "Il doit y avoir un mouvement politique sérieux, qui se dirige vers des pressions et une aide pour aboutir à une solution politique en Syrie, un dialogue politique et un règlement politique", a-t-il poursuivi.


Hassan Nasrallah a, dans ce contexte, appelé les Libanais à renforcer l'union nationale et la paix civile afin d'éviter et d'empêcher les dissensions. "C'est votre responsabilité de préserver la sécurité et la sûreté de votre pays", a-t-il encore dit. Il a également demandé au Cabinet de développer sa position politique à l'égard du conflit syrien, soulignant que cela ne contredit pas la politique de distanciation. "Il faut la développer et refuser les pressions exercées par les pays occidentaux sur le Liban", a indiqué Hassan Nasrallah. "Le gouvernement doit dire à la communauté internationale qu'elle impose au Liban un fardeau qu'il ne peut supporter", a poursuivi le chef du Hezbollah. "Nous ne pouvons pas adopter une politique de distanciation tout en supportant le fardeau qui nous est imposé", a-t-il insisté.

 

Réfugiés syriens au Liban
Concernant les réfugiés syriens au Liban, le secrétaire général du Hezbollah a estimé que ce dossier ne doit pas être politisé : "Il faut l'aborder d'un point de vue humanitaire uniquement. Les réfugiés syriens devraient être traités de la même façon qu'ils soient pro-régime ou anti-régime", a affirmé Hassan Nasrallah. Et d'ajouter : "Il est impossible de fermer les frontières entre le Liban et la Syrie. Nous devons œuvrer pour régler le dossier des réfugiés syriens le plus vite possible".

 

Ces derniers jours, le dossier des réfugiés syriens est le sujets de tensions politiques, surtout depuis que l'ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdel Karim Ali a accusé le ministre libanais des Affaires sociales Waël Bou Faour de discrimination dans la distribution des aides aux réfugiés syriens.


Hassan Nasrallah a, par ailleurs, appelé les Libanais à accueillir les familles syriennes dans leurs maisons, "malgré la crise économique qui frappe le pays". Selon lui, il faut "trouver une solution au conflit syrien pour trouver une solution au problème des réfugiés". Il a ajouté que "ceux qui sont responsables de l'afflux de réfugiés sont ceux qui alimentent la crise, que ce soit en Syrie, sur la scène régionale ou sur la scène internationale".

 

Lors de sa réunion d'aujourd'hui, le Conseil des ministres devrait aborder cette question sensible, alors que plusieurs responsables ont récemment indiqué que le pays du Cèdre ne pouvait pas "supporter seul ce fardeau".

 

Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) publiés en décembre, 154.387 réfugiés syriens sont enregistrés au Liban, contre 142.664 en Jordanie, 136.319 en Turquie, 64.449 en Irak et 11.740 en Afrique du Nord.

 

(Lire aussi : Mikati dénonce les critiques « injustifiées et inacceptables » portant sur l’aide de l’État aux réfugiés syriens)

Pèlerins enlevés en Syrie
Hassan Nasrallah a, par ailleurs, affirmé que les efforts des responsables libanais et turcs dans l'affaire des pèlerins chiites libanais enlevés en Syrie en mai dernier "n'étaient pas suffisants".
"Le gouvernement devrait assumer ses responsabilités vis-à-vis des citoyens. Allez négocier directement avec les ravisseurs! Vos appels téléphoniques ne sont pas suffisants. Vous n'avez pas le droit de critiquer les positions des familles des otages", a lancé le chef du Hezbollah tout en estimant que "la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar sont capables de résoudre cette affaire. Ces pays participent activement aux événements en Syrie".
"Si le gouvernement est incapable de communiquer avec ces pays ou de régler ce dossier, qu'il soit franc avec les familles", a martelé le leader chiite. 

Onze pèlerins chiites libanais ont été enlevés le 22 mai 2012 dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils rentraient d'un pèlerinage en Iran. L'un des pèlerins, Hussein Ali Omar, a été relâché le 25 août, un geste de bonne volonté après une médiation des ulémas musulmans. Un deuxième, Awad Ibrahim, a été libéré le 25 septembre.

 

Leur rapt avait été revendiqué par un groupe dirigé par un homme se faisant appeler Abou Ibrahim, basé à Azaz près de la frontière turque, et se réclamant de l'Armée syrienne libre (ASL), principale force de l'opposition armée. Mais cette dernière avait démenti toute implication dans ces enlèvements.

 

Mercredi, les familles des pèlerins ont manifesté devant les bureaux de la Turkish Airlines, à Beyrouth.

 

Peu après la fin du discours de Nasrallah, le ministre libanais de l'Intérieur Marwan Charbel a déclaré que l’État libanais négociait "directement" avec les ravisseurs des pèlerins chiites à Azaz, afin d'obtenir leur libération.

Ressources gazières et pétrolières

Le secrétaire général du Hezbollah a enfin appelé les politiciens libanais à mettre en place une stratégie nationale pour préserver et protéger les nouvelles ressources pétrolières et gazières du Liban en mer Méditerranée.
"Israël a immédiatement pris des mesures pour protéger les ressources énergétiques qui ont été découvertes, qu'avons-nous fait depuis cette découverte ?", s'est interrogé Hassan Nasrallah, lors d'un discours à l’occasion de la commémoration du quarantième jour du deuil de l’Achoura. "Ces ressources peuvent résoudre tous les problèmes économiques du Liban", a-t-il poursuivi.

Selon le chef du Hezbollah, ces ressources pourraient toutefois être la cause principale des prochains conflits dans la région. "Ces ressources appartiennent à tous les Libanais et non pas à un parti politique ou à des individus. Il est certain que les Israéliens vont essayer de mettre la main sur nos ressources surtout dans les zones disputées, en tant que Résistance nous sommes prêts à défendre ce qui appartient au Liban", a-t-il encore averti.

 

 

Volonté et foi
Le chef du Hezbollah a, enfin, indiqué que son parti sera confronté à plusieurs défis en 2013. "Les Israéliens et les Américains tentent de nous encercler dans le monde entier. Ils font pression pour que le Hezbollah soit inclus sur la liste européenne des organisations terroristes. Certains pays arabes œuvrent aussi pour donner une image diabolique de la Résistance (...), mais ils ne réussiront pas. Notre force ne réside pas dans nos armes mais dans notre volonté et notre foi". "Vos menaces ne nous font pas peur", a-t-il conclu.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a appelé jeudi, lors d'un discours, les Libanais à ne pas importer le conflit syrien au Liban."Outre la politique de distanciation adoptée par le gouvernement à l'égard de la crise syrienne, il existe deux approches face à la situation en Syrie. La première consiste à refuser l'importation du conflit, alors que la deuxième est basée...

commentaires (8)

Mawlay Nasrallah, ceux qui vous accusent injustement sans avoir aucun élément de vérité (à part écouter et lire la presse genre France 24, dirigée pour sa politique extérieur par un certain Attal) ne savent pas ce qu'ils font... Pardonnez-les!!

Ali Farhat

04 h 47, le 04 janvier 2013

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Commentaires (8)

  • Mawlay Nasrallah, ceux qui vous accusent injustement sans avoir aucun élément de vérité (à part écouter et lire la presse genre France 24, dirigée pour sa politique extérieur par un certain Attal) ne savent pas ce qu'ils font... Pardonnez-les!!

    Ali Farhat

    04 h 47, le 04 janvier 2013

  • Cher NASRALLAH,si le gouvernement était entre les mains de vos adversaires,c'est certain qu'il y'aurait eu bien plus d'attentats et de bombes piégées puisque c'est devenu votre spécialité surtout depuis 2005;quant à la distanciation de la crise syrienne,commencez donc par cesser d'envoyer vos hommes en Syrie tirer sur ce peuple qui a si bien acceuillis les réfugiés libanais à majorité chiite en 2006 et quant aux problèmes des réfugiés syriens, ces recommendations tres humaines doivent surtout etre adressées à certains de vos hommes puisque la plupart des ouvriers et réfugiés syriens qui résident à Dahié,faute de moyens, se plaigent de harcèlements,surtout s'ils sont sunnites et viennent de régions qui échappent à la souveraineté du Dieu- Maitre BACHAR.Cessez donc de nous faire la morale,tous les libanais, malheureusement pour vous, ne sont pas dupes et le masque est tombé depuis longtemps;pas seulement au Liban d'ailleurs.

    Dimitri Al Quandalaft

    17 h 14, le 03 janvier 2013

  • Rien de plus vrai! J'y avait mainte fois pensé.. C'est la providence qui veille sur le Liban, la même qui nous a envoyé Mgr Raii, dans les moments difficiles. Aujourd'hui le Liban serait sans gouvernement le pays divisés 100 fois plus qu'aujourd'hui et peut-être serait-on revenu aux lignes de démarcations, les salafistes jihadistes présents pas seulement au nord et à Saiida mais en plein milieu de Beyrouth. Merci donc à la providence et merci à sa Clémence clairvoyante de le rappeler au peuple du Liban urbi et orbi!

    Ali Farhat

    14 h 34, le 03 janvier 2013

  • Il devrait prendre un peu d'Air F r a i s celui-là !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 48, le 03 janvier 2013

  • Totalement de la désinfo débile ! quand finalement les occupants ont cessé d'être sur le territoire du Liban et sont retourné en Syrie pour faire leurs propre guerre civile ...,personne...de chez personne ! n'avait envie du nord au sud ,d' est en ouest de leurs demander de revenir au Liban pour faire la guerre à la Syrie ...!

    M.V.

    11 h 54, le 03 janvier 2013

  • Le discours n'est pas uniquement négatif. Il a aussi des aspects positifs. Il appelle au Dialogue pour préserver la sécurité et l'unité du pays. Mais, puisque charité bien ordonnée commence par soi-même, mettons tout sur la table du Dialogue et commençons-le. Il appelle aussi à la non ingérence dans la crise syrienne, terrain compris bien sûr, et son importation. Fameux ! Je lui donne raison. . Qu'on nous le montre par des actes et non pas en paroles. En tout cas, ce n'est plus une crise, MAIS... UNE INVASION... d'extrémistes satanés de tous les côtés. SEULE ISSUE, L'ENTENTE EN SYRIE. Quand aux ressources d'hydrocarbures en mer, il a raison, MAIS... il revient à l'Etat, par sa politique, et non à d'autres, de tracer l'itinéraire.

    SAKR LEBNAN

    11 h 40, le 03 janvier 2013

  • Mais pour qui il se prend celui là?? Il a un arsenal et armes que l'armée libanaise ne possède pas. Il fait la pluie et le beau temps au Liban...Il vient faire "la morale"??? lui???? .......il dit : ....."C'est votre responsabilité de préserver la sécurité et la sûreté de votre pays", a-t-il encore dit.... "VOTRE pays"...parce que ce n'est pas le sien?? Il se prend pour un prof sage ?? Puis si la syrie est partagée: eh bien que son pote le terroriste ASSAD dégage...il n'y aura pas de partage...Le partage c'est parce qu'une minorité détient le pouvoir, les armes et ne veut pas dégager...Le peuple n'en veut plus... Alors..Que Nasrallah arrête son arrogance et ses airs pompeux qui ne trompent plus que les crétins qui y croient encore....Merci de publier ce cri de "ras le bol" svp.

    jean-Pierre EL KHOURY

    10 h 13, le 03 janvier 2013

  • Toujours des Si dans un pays qui risque de glisser dans la guerre civile au sein pourtant d'une même communauté. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 51, le 03 janvier 2013

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