Joumblatt invite les druzes syriens « encore hésitants » à s’associer aux rebelles

Dans une déclaration faite hier, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a dénoncé les attentats de Jermana en Syrie, soulignant que « l’objectif du terrorisme itinérant est d’étouffer la révolution syrienne et d’entretenir le sentiment de terreur auprès de la population, tout en dressant les régions et les communautés religieuses les unes contre les autres ».
Après avoir indiqué que « le régime syrien a de tout temps suivi cette politique », M. Joumblatt s’est adressé aux « hésitants parmi les druzes », pour les inviter à « suivre les rebelles qui marquent leur victoire par leur sang ». « S’abstenir à assumer ce rôle national ne correspond pas à leur histoire, puisqu’ils avaient contribué à lancer la grande révolution en Syrie, aux côtés de leurs compatriotes, en s’opposant, comme un seul homme, au mandat et en militant pour leur liberté et leur dignité ».
Entre-temps, le chef du gouvernement, Nagib Mikati, et le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, discutaient avec la ministre suédoise de la Coopération internationale au développement, Gunilla Carlsson, de la situation des réfugiés syriens au Liban. Accompagnée de l’ambassadeur de son pays à Beyrouth, Niklas Kebbon, Mme Carlsson a été d’abord reçue au Sérail, où elle a remercié, au terme de la réunion, le peuple libanais pour avoir accueilli les réfugiés syriens, indiquant que « le Suède, qui est un des principaux donateurs, s’inquiète de leur situation, au niveau humanitaire, et souhaite connaître les meilleurs moyens pour leur venir en aide ».
Elle a affirmé s’être rendue à Ersal pour s’entretenir avec les déplacés, avant de préciser que son pays leur a déjà fourni une aide qui s’élève à près de 7 millions de dollars.
Avec M. Bou Faour, Mme Carlsson a notamment mis l’accent sur la nécessité de « dynamiser la coopération entre les pays donateurs et le gouvernement libanais afin de pouvoir accroître les aides aux réfugiés syriens ».
Plus tard, M. Bou Faour s’est entretenu avec la secrétaire d’État adjointe américaine pour les Affaires des réfugiés, de la Population et de l’Émigration, Anne Richard, devant qui il a souligné l’importance d’un soutien international au gouvernement libanais pour qu’il puisse assumer son devoir vis-à-vis des déplacés syriens.
L’ambassade américaine a plus tard publié un communiqué, dans lequel elle a dressé le bilan des entretiens de Mme Richard au Liban, précisant que la responsable américaine a informé ses interlocuteurs que les États-Unis ont débloqué près de 200 millions de dollars pour venir en aide aux Syriens dans leur pays ainsi que dans les États voisins. Ces aides, a-t-elle expliqué, sont fournies aux organisations internationales ainsi qu’aux ONG locales afin qu’elles puissent subvenir aux besoins des réfugiés.
Mme Richard, a poursuivi le communiqué, a rendu hommage à la générosité des Libanais et s’est félicité des efforts déployés par le gouvernement pour subvenir aux besoins des déplacés, ainsi que de son attachement à ses engagements internationaux, « dont le respect des droits de l’homme et la protection des déplacés au Liban ».

Les reproches de Ali au Liban
Loin des considérations humanitaires, l’ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim Ali, a donné une interview à la télévision du Hezbollah, al-Manar, dans laquelle il s’en est vivement pris aux pays arabes, les accusant de financer el-Qaëda en Syrie, égratignant au passage l’État libanais à cause de la politique de distanciation qu’il applique vis-à-vis de la guerre en Syrie. Il a dit souhaiter que le Liban soit « davantage respectueux des relations bilatérales et qu’il ne se transforme pas en couloir pour les crimes » commis dans son pays. « Je n’accuse pas le gouvernement libanais mais l’importance des armes dont font état les médias et les atteintes de ceux qui se sont affublés du nom de l’Armée syrienne libre contre l’armée à Ersal doivent pousser le Liban à adopter une position plus solide, surtout que la Syrie est victime d’une agression couverte par les États-Unis, l’Europe et soutenue de façon éhontée par les pays du Golfe. »
Il a exprimé l’espoir que le Liban « ne s’enlisera pas dans des divisions internes ». « Mais cela ne peut pas être garanti que s’il applique une politique claire et s’il cesse de considérer les éléments armés (syriens) comme étant des blessés ou des déplacés », a-t-il ajouté.
Commentant une information du quotidien al-Akhbar, sur une implication présumée du député Okab Sakr dans des affaires de contrebande d’armes en Syrie, il a indiqué que ces nouvelles sont anciennes. Al-Akhbar a publié hier la transcription de conversations téléphoniques entre M. Sakr et des rebelles syriens sur un approvisionnement de la révolution en armes.