Dès les premières heures de l’opération, Israël a annoncé la destruction de l’essentiel des roquettes de portée supérieure à 40 km, mais le Hamas et le Jihad islamique sont parvenus à en tirer plusieurs vers Tel-Aviv et Jérusalem, à une distance inédite pour les groupes armés palestiniens. « La décision de la résistance de frapper Tel-Aviv était la plus difficile et la plus dangereuse », explique Khader Abbas, général à la retraite de la Sécurité préventive de l’Autorité palestinienne à Gaza. « Elle a inversé les termes de l’équation » avec Israël, qui prévoyait une « opération limitée », ajoute-t-il.
Selon Moukhaïmer Abou Saada, professeur de sciences politiques à l’Université al-Azhar de Gaza, « depuis que Saddam Hussein a tiré 39 missiles sur Tel-Aviv en 1991, les Palestiniens attendaient que quelqu’un envoie le 40e ». Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a dit en 2006 : « Nous frapperons bien au-delà de Haïfa », il voulait sûrement dire Tel-Aviv, mais il n’a même pas osé le mentionner, rappelle-t-il. « Parvenir à faire souffrir l’ennemi, les Israéliens, obligés à chercher les abris, c’est un goût de victoire pour les Palestiniens. »
La grande inconnue, selon les experts, réside dans le nombre de roquettes restant à Gaza, sur une estimation de quelque 10 000 avant l’opération, et la capacité du Hamas à se réapprovisionner. L’armée israélienne a affirmé avoir touché 1 500 cibles, dont 19 centres de commandement, 26 sites de fabrication et de stockage d’armes et 980 lance-roquettes enterrés.
« Les stocks d’armes du Hamas ont subi un coup très sévère lors d’une campagne (de frappes) très précise », a assuré dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant des soldats. « L’armée a intercepté la plupart des roquettes qui visaient le centre d’Israël et les milliers d’autres dirigées contre le sud », a-t-il souligné.
M. Netanyahu a affirmé mercredi dernier, lors de l’annonce du cessez-le-feu, être convenu avec le président américain Barack Obama de « travailler ensemble contre la contrebande d’armes à destination d’organisations terroristes, dont la plupart viennent d’Iran ». Depuis deux ans, « l’Iran a fait passer à Gaza des roquettes Fajr-5 d’une portée de 75 km via le Soudan, l’Égypte et les tunnels de contrebande. Parallèlement, le Hamas et le Jihad islamique ont fabriqué des roquettes de 200 mm dont la portée approche les 80 km, avec le savoir-faire fourni par l’Iran », écrivait mercredi le quotidien israélien Haaretz. « Une dizaine ont été tirées vers la zone de Tel-Aviv et la région de Jérusalem, la plupart étant les roquettes improvisées de 200 mm produites localement à Gaza. Le renseignement israélien considère qu’il n’en reste qu’un petit nombre », précise-t-il.
Le président du Parlement iranien Ali Larijani a confirmé que Téhéran apportait « une aide à la fois financière et militaire » aux groupes armés de Gaza.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué le tir de 1 573 roquettes vers Israël en huit jours, dont les M75 « de fabrication locale, d’une portée de 80 km ». Tous ces projectiles « ne sont pas entrés en contrebande à Gaza. Les M75 n’étaient pas des roquettes iraniennes, mais de fabrication Hamas », remarque Moukhaïmer Abou Saada. « Même si l’Égypte parvient à fermer les tunnels, le Hamas pourra produire ses propres roquettes » à plus longue portée.
(Source : AFP)
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09 h 10, le 28 novembre 2012