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Maral, artiste peintre du lieu

Le paysage urbain et le tapis. Deux obsessions chez Maral Der Boghossian, qui se traduisent au fil d’une œuvre métissée.

Maral Der Boghossian posant devant un de ses tableaux.

De pièces intimes en immeubles, traversant époques et frontières, c’est la ville, la pièce, le lieu qui sont peints, et avec eux les milliers de détails de l’histoire, avec un grand et un petit h. L’expression de l’art, chez cette jeune enseignante à l’Institut des beaux-arts de l’Université libanaise, tient dans le détail, la personnalité d’une perception, qui n’hésite pas à mêler éléments futuristes ou passéistes à des paysages visuellement familiers.

Un art métis
Pour annuler la notion du temps et de l’espace et réinventer le lieu, Maral invite dans ses tableaux des motifs de tapis caucasiens et persans, parfois survolés de figures de miniature islamique, persane ou arménienne. Un véritable tissage d’horizons culturels qui traduit la complexité de Beyrouth, ville à laquelle l’artiste voue une véritable passion. Elle confie : « Parler de l’identité et l’interpréter en peinture est un défi, parce que le mélange de différentes cultures – orientale, arabe et caucasienne – fait partie de mon identité culturelle et ethnique. »
Si Maral a adopté un objet fétiche, c’est bien le tapis, élément principal de composition de ses œuvres. Produisant une métaphore de la fusion culturelle, les figures des miniatures, avec les motifs géométriques de tapis, ont pour but de créer un lien avec le passé et de remédier à « la peur de la perte d’identité », selon les termes de l’artiste.
Ses tableaux occupent les murs, à l’instar de tapis orientaux ornant les sols des foyers, créant par l’intimité et la familiarité qu’ils recèlent un processus de la pensée, formé de chapitres, qui se développe et qui se complexifie au fur et à mesure que l’identité prend conscience d’elle-même.
L’improbabilité des associations de personnages, des époques et des lieux, dans des villes souvent bétonnées, montre le chaos (celui de Beyrouth?) et l’inquiétude. Cette dernière contraste avec le choix de couleurs lumineuses, peut-être ici un brin d’espoir dans une architecture urbaine chaotique.
L’identité est la préoccupation qui forme le pivot de l’œuvre de Maral et dont résultent son « self portrait » – exposé au Art Lounge à Beyrouth en 2011 –, ou encore sa série de tableaux intitulée « Identités », où Maral met en peinture différentes civilisations matérialisées par des motifs géométriques tapissés.

Enseignement universitaire et expositions
À 22 ans, après un diplôme d’études supérieures en dessin et peinture de l’Université libanaise et un autre en arts plastiques de l’institut des beaux-arts de l’ALBA, Maral enseigne dans plusieurs écoles avant d’intégrer l’Université libanaise où elle enseigne la peinture.
En 2001, elle reçoit une bourse du fonds international pour la promotion de la culture de l’IFPC-Unesco et de la chancellerie fédérale de Vienne, en Autriche, pour un séjour en tant qu’artiste résidente. Elle expose individuellement pour la première fois en 2002, à l’Institut Goethe de Beyrouth, puis en Autriche, au Centre international de Vienne. S’ensuivent de nombreux autres vernissages. Récemment, ses nouvelles œuvres ont été exposées à la galerie Alwane, dans le quartier des arts de Saïfi.

Maya SOURATI
De pièces intimes en immeubles, traversant époques et frontières, c’est la ville, la pièce, le lieu qui sont peints, et avec eux les milliers de détails de l’histoire, avec un grand et un petit h. L’expression de l’art, chez cette jeune enseignante à l’Institut des beaux-arts de l’Université libanaise, tient dans le détail, la personnalité d’une perception, qui n’hésite...

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