Les élections estudiantines s’imposent, une fois de plus, comme une étape importante de la vie politique libanaise, suscitant l’engouement médiatico-politique. Ces élections qui font office de sondage constituent un test d’allégeance et de légitimité populaire pour chacun des partis politiques. Quant aux résultats, ils font souvent l’objet de batailles par médias interposés où chacun tente de faire parler ses chiffres, de sorte à galvaniser l’assise militante.
Vu de l’intérieur, le même scénario affligeant se poursuit au fil des années : discours communautaristes, polarisation des étudiants et manœuvres antidémocratiques, qui relèguent au second plan les véritables préoccupations des étudiants. De nombreuses initiatives portées par des candidats indépendants étaient apparues autrefois, avec pour but de rompre le statu quo, sans pour autant se révéler concluantes. Cette année par contre, on note une remarquable émergence de mouvements indépendants (notamment à l’AUB, la LAU et à l’USJ), reflétant une dynamique d’étudiants excédés de voir leur campus pris en otage par des conflits politiques auxquels ils se sentent étrangers.
L’initiative qui semble être la plus aboutie jusqu’à ce jour est celle du « AUB Secular Club » qui, pour la quatrième année consécutive, soutient des candidats indépendants aux élections estudiantines. Le Secular Club vise à promouvoir les idées de laïcité et de citoyenneté au sein de l’université, et n’est affilié à aucun parti politique. L’ambition clairement affichée par ses membres est de réussir l’expérience d’un projet laïc alternatif au sein de l’AUB, afin d’étendre un tel modèle à d’autres universités. Les élections estudiantines constituent pour le club un moyen privilégié de véhiculer ses principes. La campagne électorale de cette année se distingue nettement des précédentes par le nombre élevé de candidats indépendants, le professionnalisme affiché, ainsi que les ambitieux objectifs fixés. Le principal objectif est d’alerter les étudiants sur l’absurdité de l’enjeu politique disproportionné imputé à ces élections et d’insister sur leur véritable fonction, à savoir servir les étudiants. Pour les membres du club, les discours sectaires et démagogues qui stigmatisent et polarisent les étudiants n’ont pas leur place dans des élections estudiantines. L’objectif est également de souligner l’indifférence des partis politiques quant aux réels problèmes des étudiants et d’inviter ces derniers à privilégier le mérite et la crédibilité des programmes dans le choix des représentants. « Notre but n’est pas d’obtenir un vote d’adhésion à la laïcité lors de ces élections, mais plutôt d’incarner un modèle d’exemplarité qui permettra par la suite un ralliement naturel à nos principes », souligne Issam Kayssi, président du Secular Club. Ainsi, il s’agit bien de promouvoir les valeurs laïques en menant une campagne qui se veut transparente, digne et honnête. La campagne de cette année, « Campus Choice », a fait l’objet de réactions très positives de la part des étudiants. Les affiches et slogans ont été soigneusement étudiés afin de véhiculer les idées et principes du club, le tout délivré de manière satirique et ouvertement critique envers les pratiques et les bilans des partis politiques. Quant au choix des candidats, les seuls critères de mérite, de compétence et d’indépendance ont été pris en compte. La campagne « Campus Choice » visait également à soutenir les étudiants et candidats internationaux qui, au même titre que leurs camarades libanais, ont droit à une authentique représentation. Enfin, les programmes électoraux ont été rédigés en concertation avec les étudiants de sorte à refléter fidèlement leurs demandes.
Le succès de la campagne s’est traduit par des résultats dans les urnes particulièrement encourageants, laissant espérer un changement concret. Le rôle des candidats indépendants élus sera assurément déterminant et permettra éventuellement de briser le statu quo qui régit depuis de nombreuses années la vie estudiantine.
Jean KASSIR, 19 ans, étudiant en deuxième année de sciences politiques à l’AUB
Vu de l’intérieur, le même scénario affligeant se poursuit au fil des années : discours communautaristes, polarisation des étudiants et manœuvres antidémocratiques, qui relèguent au second plan les véritables préoccupations des étudiants. De nombreuses initiatives portées par des candidats indépendants étaient apparues autrefois, avec pour but de rompre le statu quo, sans pour autant se révéler concluantes. Cette année par contre, on note une remarquable émergence de mouvements indépendants (notamment à l’AUB, la LAU et à l’USJ), reflétant une dynamique d’étudiants excédés de voir leur campus pris en otage par des conflits politiques auxquels ils se sentent étrangers.
L’initiative qui semble être la plus aboutie jusqu’à ce jour est celle du « AUB Secular Club » qui, pour la quatrième année consécutive, soutient des candidats indépendants aux élections estudiantines. Le Secular Club vise à promouvoir les idées de laïcité et de citoyenneté au sein de l’université, et n’est affilié à aucun parti politique. L’ambition clairement affichée par ses membres est de réussir l’expérience d’un projet laïc alternatif au sein de l’AUB, afin d’étendre un tel modèle à d’autres universités. Les élections estudiantines constituent pour le club un moyen privilégié de véhiculer ses principes. La campagne électorale de cette année se distingue nettement des précédentes par le nombre élevé de candidats indépendants, le professionnalisme affiché, ainsi que les ambitieux objectifs fixés. Le principal objectif est d’alerter les étudiants sur l’absurdité de l’enjeu politique disproportionné imputé à ces élections et d’insister sur leur véritable fonction, à savoir servir les étudiants. Pour les membres du club, les discours sectaires et démagogues qui stigmatisent et polarisent les étudiants n’ont pas leur place dans des élections estudiantines. L’objectif est également de souligner l’indifférence des partis politiques quant aux réels problèmes des étudiants et d’inviter ces derniers à privilégier le mérite et la crédibilité des programmes dans le choix des représentants. « Notre but n’est pas d’obtenir un vote d’adhésion à la laïcité lors de ces élections, mais plutôt d’incarner un modèle d’exemplarité qui permettra par la suite un ralliement naturel à nos principes », souligne Issam Kayssi, président du Secular Club. Ainsi, il s’agit bien de promouvoir les valeurs laïques en menant une campagne qui se veut transparente, digne et honnête. La campagne de cette année, « Campus Choice », a fait l’objet de réactions très positives de la part des étudiants. Les affiches et slogans ont été soigneusement étudiés afin de véhiculer les idées et principes du club, le tout délivré de manière satirique et ouvertement critique envers les pratiques et les bilans des partis politiques. Quant au choix des candidats, les seuls critères de mérite, de compétence et d’indépendance ont été pris en compte. La campagne « Campus Choice » visait également à soutenir les étudiants et candidats internationaux qui, au même titre que leurs camarades libanais, ont droit à une authentique représentation. Enfin, les programmes électoraux ont été rédigés en concertation avec les étudiants de sorte à refléter fidèlement leurs demandes.
Le succès de la campagne s’est traduit par des résultats dans les urnes particulièrement encourageants, laissant espérer un changement concret. Le rôle des candidats indépendants élus sera assurément déterminant et permettra éventuellement de briser le statu quo qui régit depuis de nombreuses années la vie estudiantine.
Jean KASSIR, 19 ans, étudiant en deuxième année de sciences politiques à l’AUB
Les élections estudiantines s’imposent, une fois de plus, comme une étape importante de la vie politique libanaise, suscitant l’engouement médiatico-politique. Ces élections qui font office de sondage constituent un test d’allégeance et de légitimité populaire pour chacun des partis politiques. Quant aux résultats, ils font souvent l’objet de batailles par médias interposés où...
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