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À La Une - Dans les coulisses de la diplomatie

Washington aurait informé Baabda de son appui à un changement au niveau de l’exécutif

Attendre les résultats des concertations que mène le chef de l’État Michel Sleiman avec les principaux leaders libanais : telle est la posture américaine du moment. Les concertations vont en effet bon train, et visent à la formation d’un nouveau gouvernement qui refléterait les attentes de l’ensemble des Libanais et renforcerait sensiblement la stabilité du pays.


Cette posture américaine récente, sans toutefois apporter du nouveau, intervient alors que le pays est totalement divisé entre les partisans d’un départ le plus tôt possible du cabinet Mikati, ceux qui y réfléchissent (le centre), et les autres qui, dans une ultime tentative de récupérer le cabinet en question, ont choisi de faire la sourde oreille, en redoublant de productivité. Ainsi, les excès de zèle sont nombreux, à commencer par la nomination du nouveau président du Conseil supérieur de la magistrature, en plus de 42 nominations diplomatiques et, à l’horizon, la visite tant attendue de M. Nagib Mikati en France, capable de faire taire les langues vipérines qui ont laissé croire que le président François Hollande avait délibérément omis de se réunir avec le Premier ministre à Beyrouth. Sans oublier bien sûr Adnane Mansour qui a présidé la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire.

 

Il aura donc fallu attendre la réélection du président Obama pour que Hillary Clinton présente, dans son message au président Sleiman, ses condoléances après l’attentat d’Achrafieh, et son souhait de voir les efforts du président se concrétiser par la mise en place d’un nouveau cabinet. Des souhaits inutiles que Mme Clinton pourrait encore exprimer... à souhait, sans faire avancer les choses, selon certaines sources. Il faudrait en effet plus qu’un souhait pour remédier à la situation, si les craintes de l’équipe du 8 Mars au sujet d’un vide politique sont confirmées. Un vide que le président Sleiman voudrait éviter avec, surtout, l’afflux des réfugiés syriens au pays. Jusqu’à présent, plus de 150 millions de dollars ont été en effet nécessaires pour les loger, mais quelques ambassadeurs ont eu le toupet de revendiquer une amélioration de leurs conditions de vie à l’approche de l’hiver. Un poids insupportable pour l’État et qui dépasse tous les chiffres imaginés par le ministre des Affaires sociales, M. Waël Bou Faour, qui sait que les donations faites par certains grands pays ne suffiront tout simplement pas.


Selon des sources du palais Bustros, M. Sleiman aurait fait part à l’ambassadrice américaine Maura Connelly, porteuse du souhait de Mme Clinton, de sa décision de « garder le cabinet Mikati en place dans cette période critique ». « Une décision qu’il affirme au quotidien en présidant le Conseil des ministres, d’une part, et en approuvant les nominations diplomatiques et celle de l’Instance de gestion des ressources pétrolières, d’autre part », souligne la source du palais Bustros qui précise que « ces deux affaires, jusque-là classées impossibles, constituent une gifle du président aux forces du 14 Mars, qui s’entêtent jusqu’à ce jour à contrarier ses souhaits de voir le dialogue reprendre ».
Force est de relever dans ce cadre les propos du ministre Ghazi Aridi qui a dénoncé « ce grand pétrin politique dans lequel nous sommes enfoncés ». Il faudrait à cet égard scruter de près les déclarations émanant de Moukhtara ces derniers jours. Des déclarations qui laisseraient croire, contre toute attente, que les vents ont changé, et que le souhait de Mme Clinton pourrait être exaucé bien avant Noël.

 

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