L’Iran mène souvent des exercices militaires pour étaler sa force et dissuader toute velléité d’attaque étrangère. Ces manœuvres se sont multipliées sur fond de menaces des États-Unis et d’Israël de frappes aériennes contre les installations nucléaires iraniennes. Les Occidentaux soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.
Parallèlement, les autorités iraniennes ont souligné hier que toute décision sur la tenue de discussions bilatérales sur le nucléaire avec les États-Unis devrait être prise par le guide suprême, Ali Khamenei. Les États-Unis et l’Iran ont déjà eu des discussions dans le cadre de forums régionaux sur l’Irak et l’Afghanistan, mais tenir des négociations directes bilatérales, « c’est différent », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi. Dans des déclarations publiées dimanche, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a affirmé que son pays était en faveur de pourparlers directs irano-américains sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. « Nous sommes pragmatiques. Nous voulons que quelque chose nous sorte de ce bourbier », a-t-il dit en confirmant des contacts informels irano-américains. L’Iran et les États-Unis ont démenti en octobre tout accord secret pour entamer après la présidentielle américaine du 6 novembre des négociations bilatérales, comme l’a affirmé le New York Times.
M. Salehi a en outre exprimé l’espoir que les négociations sur le nucléaire avec le groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne) reprendraient « bientôt ». Il a également démenti des activités de démantèlement à la base militaire controversée de Parchin, comme l’a affirmé le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano. « Procéder à des opérations de nettoyage dans de tels endroits n’est pas possible », a-t-il dit, ajoutant : « Ces déclarations n’ont aucune base technique, s’il (M. Amano) a vraiment tenu de tels propos. » Lors des prochaines discussions le 13 décembre à Téhéran, l’AIEA souhaite obtenir de Téhéran une meilleure coopération pour répondre à ses questions sur une possible dimension militaire du programme nucléaire controversé iranien.
(Source : AFP)