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À La Une - La situation

Maintenir la stabilité, souci premier de Sleiman et de l’opposition

La visite du coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Derek Plumbly, au siège du secrétariat général du 14 Mars à Achrafieh hier présage de la dynamique des prochains jours, qui sera surtout tributaire de l’opposition. « Le souci est partagé, celui de maintenir la stabilité au Liban et non de demeurer attachés à l’actuel gouvernement », a affirmé le coordinateur du 14 Mars, Farès Souhaid, à l’issue de l’entretien. L’opposition se montre réceptive aux appels des puissances occidentales à éviter le vide politique, sans pour autant poser comme condition sine qua none à la stabilité le maintien de l’actuel gouvernement.


C’est ce qui aurait conduit le président de la République Michel Sleiman, d’abord défenseur affiché de la relance du dialogue fourre-tout, à envisager sérieusement cette fois-ci la formation surtout d’un nouveau gouvernement, comme le rapportait hier une source de Baabda. Une option qui a trouvé d’ailleurs une oreille attentive à Washington. Alors que la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton avertissait hier encore « qu’un vide politique profite à la Syrie », l’ambassadrice US au Liban Maura Connelly a fait part au chef de l’État de « l’appui des États-Unis aux efforts qu’il déploie pour former un nouveau gouvernement », écartant toute crainte liée à la difficulté de pareille tâche, comme le rapporte notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane.

 

(Lire aussi : Ali accuse « des groupes fondamentalistes » de l’attentat d’Achrafieh)


Même si les diplomates européens n’expriment pas explicitement leur adhésion à cette position américaine, celle-ci paraît révéler les dessous des mises en garde occidentales contre un éventuel vide gouvernemental.
Un tantinet plus audacieuse que la position européenne, réitérée par la haute représentante de l’UE, Catherine Ashton, mardi, la position US aura atténué les craintes résultant d’une chute immédiate du gouvernement actuel. Aucune partie interne ne peut en effet garantir la non-résurgence de nouveaux assassinats politiques. Remplir le vide par la formation d’un nouveau gouvernement devient non pas un moyen d’immuniser le terrain, mais un refus de principe de la politique de la violence.


Un refus de la violence, auquel le 8 Mars devrait nécessairement adhérer s’il veut prendre part à l’édification d’un Liban indépendant du régime syrien. Le risque de contagion que représente la crise syrienne, seule hypothèse plausible redoutée par les diplomates occidentaux, n’est favorable à aucun camp politique. Le clash sur le terrain transformerait définitivement le jeu politique en anarchie, dynamitant ainsi les calculs du Hezbollah qui n’a pas intérêt apparemment pour le moment à ce que la situation empire sur le terrain. D’ailleurs, les seules menaces à la sécurité transparaissaient hier dans les discours de l’ambassadeur de Syrie (« il n’est pas dans l’intérêt du Liban de proférer des accusations contre la Syrie) et du leader alaouite Rifaat Ali Eid (« la situation promet de s’aggraver »).

 

(Lire aussi : « L’assassinat de Wissam el-Hassan, une preuve de la volonté du régime syrien de transformer le Liban en arène », souligne le 14 Mars)


En attendant, les protagonistes s’attachent à leur discours original. Le 8 Mars se confine dans un vague appel au dialogue, et le 14 Mars envisage toujours la formation d’un nouveau gouvernement. Déjà, hier soir, les efforts du président de la République se heurtaient à une impasse de plus en plus tangible : le refus net du chef du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt ,de retirer ses ministres du cabinet si un gouvernement de substitution n’est pas décidé.


Mais l’urgence est là et de nouveaux attentats pourraient de nouveau aggraver la situation, menace qui ne peut laisser sûrement pas indifférents les jeunes du 14 Mars. Se réappropriant le terrain pour une résistance pacifiste, ces derniers piaffent d’impatience pour contrebalancer le laxisme des dirigeants du mouvement.


Ainsi au siège du secrétariat général du 14 Mars hier, des jeunes se sont fait entendre et voudraient renforcer le rôle des indépendants ; brandir exclusivement le drapeau libanais ; ôter toute dimension sunnite aux manifestations... autant de demandes partagées par les jeunes, partisans ou sympathisants, qui devraient se traduire en plateforme élargie de débat sur le terrain. Lutter par la pensée même qui a toujours maintenu le pays en vie.

 

 

L'éclairage de Philippe Abi-Akl

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