Que manque-t-il à l’Université libanaise pour devenir la meilleure université du pays ? « Peu de choses », disent certains. « Tout », disent d’autres. « Rien de plus qu’une volonté politique d’en faire un pôle d’excellence », tranchent les plus avertis. L’Université libanaise est pourtant la seule université publique du pays. Avec ses 74 000 étudiants environ, en 2012, soit 40 % de l’ensemble des étudiants au Liban, elle est l’institution universitaire la plus importante en taille et en potentiel humain. Mais son image ne suit pas, malgré l’excellente réputation de certaines facultés. Seule université à la portée de la classe défavorisée, elle est boudée par la classe moyenne et la bourgeoisie qui lui préfèrent les institutions privées, même de moindre importance.
Minée par le confessionnalisme politique et le clientélisme, en proie à la corruption et aux magouilles administratives, souvent otage de forces politiques, en manque de projet éducatif, l’UL peine à préserver sa place parmi les grandes universités privées qui déploient, elles, les grands moyens pour se tailler une place au soleil. Seule une réforme permettrait à l’institution qui fonctionne à l’image du pays de retrouver sa gloire d’antan.
Mais cette réforme ne peut se mettre en place qu’au prix d’une réelle volonté de séparer le politique de l’académique, d’accorder à l’université cette autonomie qui lui a été retirée après les accords de Taëf et d’opérer la décentralisation promise depuis tant d’années sur le papier. L’UL pourrait alors redevenir une institution académique à part entière si toutefois l’État considérait ce dossier comme prioritaire. Une nécessité, à l’heure où les familles ploient de plus en plus sous le poids des difficultés financières. Mais l’État en a-t-il seulement la volonté, à l’heure où l’université est le principal vivier de recrutement des partis politiques et que la grande majorité des leaders politiques a des intérêts dans les universités privées ?
Pas de doyens ni de Conseil de l’université
Manifestation criante de l’absence de volonté des autorités de réformer l’UL, le gel de la nomination des doyens titulaires. Sans cette nomination, menée par le Conseil des ministres, sur base de propositions des différentes facultés et du recteur, le Conseil de l’université ne peut être formé. « Cette situation dure depuis 8 ans », déplore Issam Khalifé, ancien président de la ligue des enseignants de l’UL, aujourd’hui professeur retraité. « L’institution fonctionne sans responsables et sans aucun respect de la loi, sous la mainmise d’Amal et du Hezbollah », affirme-t-il, faisant allusion à la nomination, depuis plusieurs années déjà, de recteurs de confession chiite, proches de ces partis. « Pourquoi l’État nommerait-il des doyens puisque les choses fonctionnent comme ils le veulent ? » demande-t-il.
Cette affirmation est confirmée par un expert dans la lutte contre la corruption dans le monde arabe, Saïd Issa. « Le nouveau recteur, Adnane Sayyed Hussein, proche du Hezbollah, est l’ancien ministre roi qui avait fait chuter le gouvernement mené par Saad Hariri en 2010. En guise de récompense, il a été nommé recteur de l’UL, affirme-t-il. Fort heureusement, c’est un académicien compétent et un excellent enseignant. Mais sa nomination n’en reste pas moins politique. Ce qui permet de douter de sa capacité à réformer l’institution. »
La nomination des doyens n’ayant pas eu lieu, « le recteur a les pouvoirs de les nommer par intérim », indique un professeur à la retraite de l’UL, Louis Honeiné. « Ces pleins pouvoirs donnés au recteur ouvrent la porte aux abus », renchérit un ancien directeur d’une des facultés de l’institution publique qui a requis l’anonymat. « Les 19 doyens ont été nommés par intérim, en fonction de leur affiliation politique et de leur appartenance confessionnelle et communautaire », assure de son côté, Saïd Issa. « Tout n’est que compromis politique », poursuit-il, dénonçant « le chaos, en guise de réforme ». Des nominations qui ne peuvent qu’être préjudiciables à l’institution, de l’avis de tous. Car une fois nommés, les doyens sont tenus « de rendre des services à ceux qui les ont nommés ».
Clientélisme
et corruption
Conséquences d’une telle pratique, le clientélisme et la corruption sont palpables à plusieurs niveaux. D’abord, au niveau de la nomination des enseignants cadrés. « Conformément à la procédure légale, j’ai remis au rectorat les dossiers des cinq enseignants contractuels les plus compétents de ma faculté qui méritent d’être cadrés, en remplacement des enseignants qui partent à la retraite, raconte un observateur engagé à l’UL qui tient également à garder l’anonymat. J’ai appris dans les colonnes du quotidien as-Safir que les noms de deux d’entre eux ont été remplacés par d’autres noms. » « Ils sont certainement pistonnés », estime-t-il, déplorant l’absence du Conseil de l’université, auprès duquel il aurait pu défendre sa proposition. « Quant à la liste des candidats au cadre, elle est souvent gonflée, constate Louis Honeiné. Aux candidats méritants proposés par les facultés, sont souvent ajoutés de nombreux noms de parents, amis et pistons politiques, ramassés à la louche, parmi lesquels quelques-uns aux diplômes douteux. »
Ces pratiques sont tout aussi palpables dans l’embauche des enseignants, techniciens et fonctionnaires, dont le nombre atteint quasiment 7 000 personnes, selon les chiffres fournis par le service de statistiques de l’institution. « Depuis les années 90, aucun fonctionnaire ne peut être embauché à l’UL sans être sponsorisé politiquement, note l’observateur. Lorsque le leadership politique a du bon sens, il nomme un professeur compétent. Mais ce n’est généralement pas le cas. »
« Il n’y a aucun critère d’embauche, à part le piston par le biais d’une partie politique donnée », constate à son tour Saïd Issa, assurant que le clientélisme est une pratique à laquelle ont recours toutes les parties politiques locales. « Les enseignants n’ont donc pas les capacités ou les compétences requises, ce qui entraîne une baisse du niveau de l’enseignement », observe encore l’expert en corruption. Et de noter que « parmi les enseignants de l’UL, seulement 10 à 15 % ont un très bon niveau académique, alors que 70 à 80 % représentent un fardeau financier pour l’université publique ». L’ancien professeur Issam Khalifé évoque, à ce titre, le scandale causé il y a quelques années par le diplôme falsifié d’une enseignante. « Une commission a présenté un rapport sur l’affaire, mais aucune mesure n’a jamais été prise, assure-t-il. L’enseignante exerce toujours ses fonctions. Elle a même été promue, depuis. » « Cela n’empêche pas qu’il y ait d’excellents enseignants à l’UL », fait-il toutefois remarquer.
Gaspillage et gestion chaotique
C’est également au niveau des appels d’offres, de la gestion des cafétérias et des services aux étudiants que la corruption se manifeste aussi, au même titre que le clientélisme. « Comment expliquer que ce soit toujours la même personne, à la tête de plusieurs entreprises et proche des parties au pouvoir, qui remporte les appels d’offres pour l’achat d’équipements ? » demande Issam Khalifé. « Le gaspillage est palpable, observe encore Louis Honeiné. Les contrats sont négociés par millions, mais nul ne sait comment. Nous nous contentons de constater la mauvaise distribution des équipements et le prix trop élevé des travaux de réparation. » Comment expliquer que tel ou tel particulier, proche d’un parti politique donné, ait l’exclusivité de la vente des polycopiés de cours aux étudiants ? Question que pose aussi l’ancien directeur.
À ces failles s’ajoute un problème de taille, celui de l’absence de décentralisation de l’institution et de ses locaux, à l’heure où de nombreux étudiants refusent catégoriquement de suivre les cours au campus de Hadeth. Indiscutablement, le campus de Hadeth est l’un des plus beaux et des mieux conçus du pays. Mais l’influence qu’y exercent les deux partis chiites, le Hezbollah et Amal, n’est un secret pour personne. De plus, il ne peut, à lui seul, englober tous les étudiants du pays qui n’ont d’autre choix que de poursuivre leurs études universitaires non loin de chez eux, dans des campus délabrés, inadaptés, parfois même insalubres. Le Conseil des ministres avait pourtant pris la décision de construire cinq campus en mai 2008. Mais cette décision attend toujours d’être mise en application.
Malgré une volonté déclarée d’être unificatrice, l’UL avec ses sections à caractère confessionnel, disséminées dans les diverses régions du pays, est toujours aussi divisée, comme elle l’a été depuis la guerre de 1975.
Dans cet état des lieux, qui ne prétend pas être exhaustif, la baisse du niveau académique de l’UL n’a rien d’étonnant. « Avant la guerre, l’UL était la meilleure université du pays. Aujourd’hui, elle est classée bien après l’Université américaine de Beyrouth (AUB), l’Université Saint-Joseph (USJ) ou même la Lebanese Americain University (LAU), alors que l’American University of Science and Technology (AUST) monte en flèche. » Tel est le constat de l’expert Saïd Issa, qui prédit carrément la « disparition de l’institution » si les choses continuent dans le même esprit. Autre constat tout aussi consternant, celui de l’observateur à l’université : « Auparavant, les étudiants s’inscrivaient à l’UL pour suivre les cours de professeurs qui étaient une référence dans leur domaine, comme Edmond Naïm en droit ou Hassan Moucharrafieh en sciences. Mais aujourd’hui, c’est la réussite facile et rapide qui attire les étudiants, appâtés par les enseignants trop indulgents. »
Trop noire, la réalité de l’université publique au Liban ? Assurément. Mais une réalité qui n’empêche pas l’émergence d’îlots d’excellence, notamment au niveau des études scientifiques et médicales, des facultés de génie ou de la filière francophone de droit, qui sauvent quelque peu la réputation de l’UL.
Minée par le confessionnalisme politique et le clientélisme, en proie à la corruption et aux magouilles administratives, souvent otage de forces politiques, en manque de projet éducatif, l’UL peine à préserver sa place parmi les grandes universités privées qui déploient, elles, les grands moyens pour se tailler une place au soleil. Seule une réforme permettrait à l’institution qui fonctionne à l’image du pays de retrouver sa gloire d’antan.
Mais cette réforme ne peut se mettre en place qu’au prix d’une réelle volonté de séparer le politique de l’académique, d’accorder à l’université cette autonomie qui lui a été retirée après les accords de Taëf et d’opérer la décentralisation promise depuis tant d’années sur le papier. L’UL pourrait alors redevenir une institution académique à part entière si toutefois l’État considérait ce dossier comme prioritaire. Une nécessité, à l’heure où les familles ploient de plus en plus sous le poids des difficultés financières. Mais l’État en a-t-il seulement la volonté, à l’heure où l’université est le principal vivier de recrutement des partis politiques et que la grande majorité des leaders politiques a des intérêts dans les universités privées ?
Pas de doyens ni de Conseil de l’université
Manifestation criante de l’absence de volonté des autorités de réformer l’UL, le gel de la nomination des doyens titulaires. Sans cette nomination, menée par le Conseil des ministres, sur base de propositions des différentes facultés et du recteur, le Conseil de l’université ne peut être formé. « Cette situation dure depuis 8 ans », déplore Issam Khalifé, ancien président de la ligue des enseignants de l’UL, aujourd’hui professeur retraité. « L’institution fonctionne sans responsables et sans aucun respect de la loi, sous la mainmise d’Amal et du Hezbollah », affirme-t-il, faisant allusion à la nomination, depuis plusieurs années déjà, de recteurs de confession chiite, proches de ces partis. « Pourquoi l’État nommerait-il des doyens puisque les choses fonctionnent comme ils le veulent ? » demande-t-il.
Cette affirmation est confirmée par un expert dans la lutte contre la corruption dans le monde arabe, Saïd Issa. « Le nouveau recteur, Adnane Sayyed Hussein, proche du Hezbollah, est l’ancien ministre roi qui avait fait chuter le gouvernement mené par Saad Hariri en 2010. En guise de récompense, il a été nommé recteur de l’UL, affirme-t-il. Fort heureusement, c’est un académicien compétent et un excellent enseignant. Mais sa nomination n’en reste pas moins politique. Ce qui permet de douter de sa capacité à réformer l’institution. »
La nomination des doyens n’ayant pas eu lieu, « le recteur a les pouvoirs de les nommer par intérim », indique un professeur à la retraite de l’UL, Louis Honeiné. « Ces pleins pouvoirs donnés au recteur ouvrent la porte aux abus », renchérit un ancien directeur d’une des facultés de l’institution publique qui a requis l’anonymat. « Les 19 doyens ont été nommés par intérim, en fonction de leur affiliation politique et de leur appartenance confessionnelle et communautaire », assure de son côté, Saïd Issa. « Tout n’est que compromis politique », poursuit-il, dénonçant « le chaos, en guise de réforme ». Des nominations qui ne peuvent qu’être préjudiciables à l’institution, de l’avis de tous. Car une fois nommés, les doyens sont tenus « de rendre des services à ceux qui les ont nommés ».
Clientélisme
et corruption
Conséquences d’une telle pratique, le clientélisme et la corruption sont palpables à plusieurs niveaux. D’abord, au niveau de la nomination des enseignants cadrés. « Conformément à la procédure légale, j’ai remis au rectorat les dossiers des cinq enseignants contractuels les plus compétents de ma faculté qui méritent d’être cadrés, en remplacement des enseignants qui partent à la retraite, raconte un observateur engagé à l’UL qui tient également à garder l’anonymat. J’ai appris dans les colonnes du quotidien as-Safir que les noms de deux d’entre eux ont été remplacés par d’autres noms. » « Ils sont certainement pistonnés », estime-t-il, déplorant l’absence du Conseil de l’université, auprès duquel il aurait pu défendre sa proposition. « Quant à la liste des candidats au cadre, elle est souvent gonflée, constate Louis Honeiné. Aux candidats méritants proposés par les facultés, sont souvent ajoutés de nombreux noms de parents, amis et pistons politiques, ramassés à la louche, parmi lesquels quelques-uns aux diplômes douteux. »
Ces pratiques sont tout aussi palpables dans l’embauche des enseignants, techniciens et fonctionnaires, dont le nombre atteint quasiment 7 000 personnes, selon les chiffres fournis par le service de statistiques de l’institution. « Depuis les années 90, aucun fonctionnaire ne peut être embauché à l’UL sans être sponsorisé politiquement, note l’observateur. Lorsque le leadership politique a du bon sens, il nomme un professeur compétent. Mais ce n’est généralement pas le cas. »
« Il n’y a aucun critère d’embauche, à part le piston par le biais d’une partie politique donnée », constate à son tour Saïd Issa, assurant que le clientélisme est une pratique à laquelle ont recours toutes les parties politiques locales. « Les enseignants n’ont donc pas les capacités ou les compétences requises, ce qui entraîne une baisse du niveau de l’enseignement », observe encore l’expert en corruption. Et de noter que « parmi les enseignants de l’UL, seulement 10 à 15 % ont un très bon niveau académique, alors que 70 à 80 % représentent un fardeau financier pour l’université publique ». L’ancien professeur Issam Khalifé évoque, à ce titre, le scandale causé il y a quelques années par le diplôme falsifié d’une enseignante. « Une commission a présenté un rapport sur l’affaire, mais aucune mesure n’a jamais été prise, assure-t-il. L’enseignante exerce toujours ses fonctions. Elle a même été promue, depuis. » « Cela n’empêche pas qu’il y ait d’excellents enseignants à l’UL », fait-il toutefois remarquer.
Gaspillage et gestion chaotique
C’est également au niveau des appels d’offres, de la gestion des cafétérias et des services aux étudiants que la corruption se manifeste aussi, au même titre que le clientélisme. « Comment expliquer que ce soit toujours la même personne, à la tête de plusieurs entreprises et proche des parties au pouvoir, qui remporte les appels d’offres pour l’achat d’équipements ? » demande Issam Khalifé. « Le gaspillage est palpable, observe encore Louis Honeiné. Les contrats sont négociés par millions, mais nul ne sait comment. Nous nous contentons de constater la mauvaise distribution des équipements et le prix trop élevé des travaux de réparation. » Comment expliquer que tel ou tel particulier, proche d’un parti politique donné, ait l’exclusivité de la vente des polycopiés de cours aux étudiants ? Question que pose aussi l’ancien directeur.
À ces failles s’ajoute un problème de taille, celui de l’absence de décentralisation de l’institution et de ses locaux, à l’heure où de nombreux étudiants refusent catégoriquement de suivre les cours au campus de Hadeth. Indiscutablement, le campus de Hadeth est l’un des plus beaux et des mieux conçus du pays. Mais l’influence qu’y exercent les deux partis chiites, le Hezbollah et Amal, n’est un secret pour personne. De plus, il ne peut, à lui seul, englober tous les étudiants du pays qui n’ont d’autre choix que de poursuivre leurs études universitaires non loin de chez eux, dans des campus délabrés, inadaptés, parfois même insalubres. Le Conseil des ministres avait pourtant pris la décision de construire cinq campus en mai 2008. Mais cette décision attend toujours d’être mise en application.
Malgré une volonté déclarée d’être unificatrice, l’UL avec ses sections à caractère confessionnel, disséminées dans les diverses régions du pays, est toujours aussi divisée, comme elle l’a été depuis la guerre de 1975.
Dans cet état des lieux, qui ne prétend pas être exhaustif, la baisse du niveau académique de l’UL n’a rien d’étonnant. « Avant la guerre, l’UL était la meilleure université du pays. Aujourd’hui, elle est classée bien après l’Université américaine de Beyrouth (AUB), l’Université Saint-Joseph (USJ) ou même la Lebanese Americain University (LAU), alors que l’American University of Science and Technology (AUST) monte en flèche. » Tel est le constat de l’expert Saïd Issa, qui prédit carrément la « disparition de l’institution » si les choses continuent dans le même esprit. Autre constat tout aussi consternant, celui de l’observateur à l’université : « Auparavant, les étudiants s’inscrivaient à l’UL pour suivre les cours de professeurs qui étaient une référence dans leur domaine, comme Edmond Naïm en droit ou Hassan Moucharrafieh en sciences. Mais aujourd’hui, c’est la réussite facile et rapide qui attire les étudiants, appâtés par les enseignants trop indulgents. »
Trop noire, la réalité de l’université publique au Liban ? Assurément. Mais une réalité qui n’empêche pas l’émergence d’îlots d’excellence, notamment au niveau des études scientifiques et médicales, des facultés de génie ou de la filière francophone de droit, qui sauvent quelque peu la réputation de l’UL.
Que manque-t-il à l’Université libanaise pour devenir la meilleure université du pays ? « Peu de choses », disent certains. « Tout », disent d’autres. « Rien de plus qu’une volonté politique d’en faire un pôle d’excellence », tranchent les plus avertis. L’Université libanaise est pourtant la seule université publique du pays. Avec ses 74 000 étudiants environ, en...
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