De violents combats ont eu lieu mardi dans des quartiers rebelles d'Alep, selon des habitants de cette métropole du nord de la Syrie.
Les affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers où sont retranchés les rebelles : Boustane al-Kasr (sud-ouest), le secteur proche d'Izaa, Soukkari (sud) et surtout le quartier de Sakhour (est).
Une journaliste de l’AFP a vu un couple et leurs trois enfants arriver dans l'hôpital de Chaar, dans l'est de la ville. Le père a sorti un bébé de la voiture, blessé à la tête, le visage ensanglanté. La mère portant un voile noir tentait de consoler ses deux enfants d'une dizaine d'années qui pleuraient, avant de fondre elle-même en larmes.
Le régime a affirmé que ses troupes contrôlaient le quartier stratégique de Midane (centre), après une semaine de combats acharnés. Sur place, l'armée conseillait toutefois aux habitants d'éviter une partie du quartier, prévenant que des tireurs embusqués pourraient y être retranchés.
"Quand l'armée dit contrôler un secteur, ce n'est que temporaire", a déclaré le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, rappelant que la situation à Alep était très mouvante. Au nord d'Alep, d'intenses combats opposaient dans l'après-midi l'armée à des rebelles qui tentaient de prendre le contrôle du poste frontière avec la Turquie de Tall al-Abyad, a rapporté l'agence de presse turque Anatolie.
Dans la capitale Damas, quatre soldats ont été tués dans des combats à la périphérie des quartiers de Hajar al-Aswad et Assali qui étaient pilonnés par les forces gouvernementales, selon l'OSDH. Au total, 33 personnes dont 25 civils ont été tués mardi à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH.
(Lire aussi : Les rebelles déterminés à renverser le régime syrien par la force)
Aucune issue au conflit, entré samedi dans son 19e mois, n'est en vue en raison notamment des profondes divergences internationales. Plus de 27.000 personnes ont péri depuis mars 2011 et des dizaines de milliers d'autres ont dû fuir dans les pays voisins.
L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, qui s'est rendu en Syrie la semaine dernière pour rencontrer le président Bachar el-Assad, a visité mardi après-midi le camp de réfugiés de Zaatari (30.000 réfugiés), dans le nord de la Jordanie, où quelque 200 personnes en colère ont jeté des pierres sur son convoi au moment où il partait.
"Brahimi, pars d'ici !", ont-ils scandé alors que le médiateur avait affirmé plus tôt que la situation s'aggravait dans leur pays. "Ils ont dit qu'ils étaient en colère parce qu'il avait rencontré le président Bachar el-Assad et essayé de lui +donner une chance de tuer plus de gens+, selon eux", a déclaré un responsable de la sécurité à l'AFP. L'émissaire s'était rendu plus tôt mardi dans le camp d'Altinözü, dans la province turque de Hatay et qui héberge actuellement quelque 1.300 Syriens.
M. Brahimi a achevé dimanche une visite de quatre jours à Damas, lors de laquelle il s'est entretenu avec des responsables syriens et des chefs de la rébellion. Mais l'opposition a déjà estimé que la poursuite des violences et le blocage au Conseil de sécurité de l'ONU vouaient sa mission à l'échec.
La proposition de Téhéran
Pour tenter de faire taire les armes, l'Iran, fidèle allié de Damas, a proposé l'envoi d'observateurs en Syrie.
Lors d'une réunion lundi soir au Caire du "groupe de contact" quadripartite sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie et Arabie saoudite), Téhéran a proposé que les observateurs envoyés viennent de ces quatre pays, malgré l'échec de missions similaires sous l'égide de la Ligue arabe cet hiver puis de l'ONU.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a par ailleurs appelé à "un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l'aide financière et militaire à l'opposition syrienne", selon l'agence Irna.
Son ministère a parallèlement démenti l'envoi en Syrie de Gardiens de la révolution (Pasdaran), la force d'élite du régime iranien, au lendemain de déclarations du commandant en chef des Pasdaran, qui avait évoqué une mission de conseil en Syrie et au Liban voisin. Des déclarations pour lesquelles le chef de l'Etat libanais Michel Sleiman a exigé des explications de Téhéran. Ce type de demande, de la part du Liban, est une première.
Reportage
« Je suis là, posé dans la main d’Allah... »
Les affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers où sont retranchés les rebelles : Boustane al-Kasr (sud-ouest), le secteur proche d'Izaa, Soukkari (sud) et surtout le quartier de Sakhour (est).
Une journaliste de l’AFP a vu un couple...
commentaires (5)
Des "observateurs" ? Iraniens en sus ! "Cagoulés" à coup sûr...
Antoine-Serge KARAMAOUN
13 h 30, le 18 septembre 2012