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À La Une - Moyen-Orient

L’Iran admet la présence de pasdaran au Liban et en Syrie

A Beyrouth et Damas, les gardiens de la révolution jouent un rôle de « conseillers ».

L’Iran a publiquement admis hier, pour la première fois, avoir envoyé des membres des gardiens de la révolution en Syrie pour aider le régime face à la rébellion, ainsi qu’au Liban, où ils sont considérés comme des « conseillers ».
« Un certain nombre de membres de la Force al-Qods sont présents en Syrie et au Liban », a déclaré le général Mohammad Ali Jafari, commandant en chef des gardiens de la révolution (pasdaran), la garde prétorienne du régime iranien.


« Mais cela ne veut pas dire que nous y avons une présence militaire. Nous fournissons (à ces deux pays) des conseils et des avis, et les faisons bénéficier de notre expérience », a déclaré le général Jafari lors d’une conférence de presse à Téhéran, reprise par l’AFP, dans une dépêche datée de la capitale iranienne. Il n’a toutefois pas précisé sur quoi portaient ces « conseils et ces avis ».


« Nous sommes fiers (...) de défendre la Syrie qui est un élément de la résistance » contre Israël, a ajouté le patron des pasdaran, qui a opposé le « transfert d’expérience » apporté par Téhéran au régime de Damas au « soutien d’autres pays aux groupes terroristes » en Syrie.


Les autorités iraniennes, comme le régime de Bachar el-Assad, qualifient les rebelles syriens de « terroristes ». C’est la première fois qu’un responsable des pasdaran reconnaît publiquement la présence d’éléments de la Force al-Qods en Syrie et au Liban, dénoncée depuis des mois par l’opposition syrienne et des responsables américains.
La Force al-Qods est l’unité des gardiens de la révolution chargée de toutes les opérations extérieures, officielles ou clandestines, menées par le corps d’élite de la République islamique.
Forte de plusieurs milliers de membres, elle serait particulièrement active dans les pays du Moyen-Orient, selon les analystes occidentaux.


Les dirigeants iraniens ont toujours démenti toute présence militaire en Syrie, affirmant n’apporter qu’une aide « morale et humanitaire » à ce régime, au moment où l’opposition armée syrienne soulignait maintes fois avoir capturé des membres des gardiens de la révolution, notamment parmi un groupe de 48 Iraniens enlevés début août. Téhéran avait d’abord dit qu’il s’agissait de « pèlerins », avant d’admettre que certains étaient des militaires « à la retraite ».


Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, avait aussi averti que l’Iran essayait de « former une milice en Syrie pour le compte du régime » et souligné l’inquiétude des États-Unis devant « la présence de plus en plus grande de l’Iran » dans ce pays.


D’ailleurs, le général Jafari a rappelé qu’en cas d’attaque israélienne contre l’Iran, son pays a de nombreux « moyens d’action, notamment à travers le soutien des musulmans (dans le monde) à la République islamique ». Une allusion à peine voilée au Hezbollah qui s’est déclaré prêt à attaquer Israël pour aider Téhéran dans un conflit éventuel.

 

 

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