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À La Une - Tourisme

Liban : La campagne pour l'ouverture de l'aéroport de Kleiate prend de l'ampleur

La mise en service d’un second aéroport pourrait-elle constituer une des solutions à la crise ?

Le site de l’aéroport René Moawad de Kleiate, au Liban.

« Un second aéroport est bien plus qu’une nécessité, c’est une question de survie pour l’ensemble du secteur et de l’économie libanaise », considère Jean Beyrouthi, secrétaire général de la Fédération des syndicats touristiques. Selon lui, il est urgent de remettre en service l’aéroport de Kleiate et d’ouvrir le port de Jounieh. « Cela pourrait sauver le tourisme, lequel constitue un des trois piliers de l’économie de notre pays », estime-t-il.

 

En effet, le président de l’Association de développement de Tripoli a indiqué hier que la mise en service de l’aéroport de Kleiate serait bénéfique à l’économie du pays et plus particulièrement à celle du Nord. « Selon des études, la réouverture de cet aéroport entraînerait la création de plus de 5 000 postes de travail », a-t-il indiqué dans un communiqué. Pour Jean Beyrouthi, ces mesures auraient dû être prises bien avant le début des troubles sécuritaires. « Même quand la stabilité reviendra, l’ouverture d’un second aéroport permettra le développement de nouveaux marchés, explique-t-il. On pourrait se tourner vers un tourisme de masse à l’instar du succès de la Turquie. »

 

Car il est vrai que le potentiel touristique libanais est largement sous-exploité. L’ouverture d’un second aéroport dans le nord du pays permettrait de desservir les régions via des vols low-cost en basse saison et ainsi de décentraliser le tourisme encore très fortement concentré sur Beyrouth et sa périphérie. L’enjeu est d’autant plus important que le Liban ne dispose ni de ligne de train ni d’un réel service de transport en commun, un déficit qui entraîne un surcoût pour les voyageurs souhaitant visiter les régions.

 

Selon les estimations d’une source proche du dossier mais ayant préféré conserver l’anonymat, l’ouverture d’un second aéroport pourrait aisément attirer jusqu’à 40 % de touristes supplémentaires, sans compter l’utilisation du port de Jounieh. Cette dernière option pourrait en effet attirer des touristes venant de Chypre, de Malte ou même de Turquie, une manière de redynamiser l’économie des régions tout en rassurant les touristes en cas d’instabilité régionale. C’est également l’avis partagé par Adnane Kassar, président des organismes économiques. Ce dernier avait déjà lancé un énième cri d’alarme mardi sur les conséquences du chaos sécuritaire sur l’économie, appelant l’état à réagir « d’une main de fer » pour mettre un terme à l’hémorragie qui touche notamment les secteurs commercial et touristique. « La mise en service d’un second aéroport est plus que jamais une nécessité, a-t-il indiqué dans un entretien accordé à L’Orient-le Jour. Cela rassurerait les touristes, certes, mais permettrait également de redynamiser le Liban-Nord, notamment par une accélération des échanges et le développement des exportations. »

 

Le président des organismes économiques a en outre souligné la possibilité d’exploiter le port de Jounieh pour accueillir davantage de touristes. « Si la mise en service d’un second aéroport est bien une nécessité, seule l’assurance que celui de Rafic Hariri ne soit plus bloqué permettra de rassurer définitivement les touristes », nuance-t-il. Même son de cloche pour Jean Abboud, président du syndicat des tour-opérateurs. « De toute façon, si la situation sécuritaire ne se stabilise pas, l’ouverture d’un second aéroport ne suffira pas à redonner confiance aux touristes, estime-t-il. Nous avons perdu 40 % de touristes par rapport à l’an passé, alors que 2011 n’était déjà pas un grand cru. »


Selon lui, les grands tour-opérateurs étrangers ne proposent pas le Liban comme destination touristique à leurs clients en raison des événements. « La stabilité politique, c’est la seule chose qui fera revenir les touristes. » À bon entendeur.

 

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