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À La Une - Crise

Liban : le dramatique cri d'alarme des organismes économiques

Depuis plusieurs jours, les appels à décréter l’état d’urgence économique dans le pays se succèdent. Les secteurs touristique, commercial et l’ensemble des organismes économiques parlent d’une « réelle catastrophe qui risque d’entraîner le pays vers un point de non-retour ». L’Association des commerçants de Beyrouth a tenu une conférence pour alerter l’opinion publique et annoncer des mesures radicales le mois prochain.

Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, a tiré la sonnette d'alarme, le 28 août, sur la situation économique du Liban.

Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, ne mâche pas ses mots. « Le 15 août a été un point de non-retour, le jour où l’économie libanaise s’est effondrée pour se transformer en un véritable cauchemar. » Faisant référence à l’affaire Moqdad, M. Chammas a ainsi fustigé « un État complètement absent, incapable de protéger ses citoyens, d’assurer la sécurité du pays et des ressortissants étrangers », un État qu’il a qualifié de « diable muet ».


Ces propos ont été tenus hier, au cours de la conférence de presse organisée par l’ACB avec les représentants de tous les organismes économiques du pays. L’objectif de la réunion, lancer un dernier avertissement à l’État mais aussi à l’opinion publique, afin de les faire réagir sur la « gravité de la situation économique dans laquelle le pays est plongé depuis des mois ». « Depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires des commerçants a chuté de plus de 50 %, accompagné d’une hausse exorbitante des coûts, notamment due à la hausse des salaires, à l’augmentation des prestations sociales et aux problèmes d’électricité », a indiqué M. Chammas. « Le secteur commercial n’est pas le gardien de l’économie libanaise, il en est le pilier, a-t-il martelé. S’il s’effondre, c’est tout le pays qui plonge dans une crise sans précédent. »


Au cours de son intervention, le président de l’ACB a tout d’abord tenu à rappeler à l’opinion publique l’importance du partenariat entre le Liban et les pays arabes, dont les relations bilatérales semblent s’être effritées avec la crise syrienne, la situation sécuritaire et les enlèvements à répétition. « Les pays arabes injectent annuellement des milliards de dollars au Liban par le biais du tourisme ou des investissements directs, ils sont les principaux importateurs de produits libanais, et, surtout, ils font vivre des milliers de familles grâce aux Libanais qui sont employés chez eux », a insisté M. Chammas.


Des mesures concrètes, voilà ce que demandent les organismes économiques, pour espérer sortir petit à petit de la situation. Ils ont annoncé qu’ils tiendraient des réunions soutenues avec les responsables gouvernementaux et toutes les parties politiques afin de mettre en place un plan efficace et global. « Mais si nous ne voyons pas d’amélioration ou de volonté de changer les choses, nous serons dans l’obligation de recourir à des mesures plus radicales, et cela immédiatement après la visite du pape en septembre », a prévenu M. Chammas. Il a évoqué une possibilité de grève ponctuelle tout d’abord, puis de grève générale et, enfin, d’escalade plus violente. Encore une rentrée qui s’annonce chaude.

 

 

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Ces propos ont été tenus hier, au cours de la conférence de presse organisée par l’ACB avec les représentants de tous les organismes économiques du pays. L’objectif de la réunion, lancer un dernier avertissement à l’État mais aussi à l’opinion publique, afin de les faire réagir sur la...
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