L’actualité s’est chargée une fois de plus de nous rappeler le sort lamentable réserve aux homosexuels au Liban.
On nous a décrit le désormais célèbre « test de l’œuf », qui est tout simplement une pratique révoltante. D’ailleurs, le président de l’ordre des médecins et le ministre de la Justice ont été choqués au point de publier des communiqués dénonçant cette pratique.
Pourquoi oublier qu’un homosexuel est aussi frère cadet, pianiste, coureur de fond, grand voyageur, philatéliste, mélomane, fin gourmet ? Mais non, quand on est « homo », on n’est plus que ça. On oublie que vous êtes un tout complexe, intéressant, un être humain.
Puisque la société se refuse à accepter ces personnes qui ne font pas de tort aux autres, je propose de frapper là où ça fait mal, c’est-à-dire au portefeuille.
Le Premier ministre britannique David Cameron a menacé, dans une déclaration officielle (en novembre 2011) de supprimer l’aide financière substantielle que le Royaume-Uni apporte au Malawi, à l’Ouganda, à la Tanzanie, au Nigeria et au Ghana s’ils ne cessaient pas de criminaliser les homosexuels.
D’autres pays riches ont eu la même attitude.
Nous suggérons donc à la commission parlementaire des Droits de l’homme, et notamment à son très civilisé rapporteur, M. Ghassan Moukheiber, d’entrer en contact avec l’ambassadrice de l’UE et les ambassadeurs des pays riches qui aident le Liban d’une manière ou d’une autre et de leur demander d’intervenir auprès des autorités libanaises pour qu’elles dépénalisent l’homosexualité. Faute de quoi le Liban se verrait privé des aides financières qu’il reçoit.
Le plus simple serait de supprimer purement et simplement l’article 534 du code pénal.
Mais s’il faut à tout prix le garder, de le reformuler de la maniére suivante : « Toute liaison sexuelle entre adultes consentants et qui se fait dans un lieu discret ne tombe pas sous le coup de la loi. »
À messieurs les députés d’agir pour supprimer une loi qui humilie l’être humain.

Nabil FAYED