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À La Une - Politique

Egypte: Morsi reprend la main face à l'armée, met Tantaoui à la retraite

Le président égyptien annule une "déclaration constitutionnelle" adoptée par l'armée en juin et accordant de larges pouvoirs aux militaires.

Le président égyptien Mohamed Morsi (centre), le maréchal Hussein Tantaoui (gauche), ministre de la Défense et le chef d'état-major de l'armée Sami Anan. Photo

Le président égyptien Mohamed Morsi a créé la surprise dimanche en annonçant l'annulation d'une "déclaration constitutionnelle" accordant de larges pouvoirs à l'armée et la mise à la retraite du maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense depuis 20 ans.

D'après son porte-parole, M. Morsi a également nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, qui sera seulement la deuxième personne à occuper ce poste en plus de 30 ans.

 

"Le président a décidé d'annuler la déclaration constitutionnelle adoptée le 17 juin" par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirigeait à l'époque le pays et dans laquelle les militaires s'arrogeaient notamment le pouvoir législatif, a annoncé le porte-parole du président, Yasser Ali, dans une déclaration télévisée.

 

Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, avaient dénoncé cette "Déclaration constitutionnelle complémentaire" comme "un coup d'Etat institutionnel" du CSFA, dirigé par le maréchal Tantaoui, visant à limiter les prérogatives présidentielles.

 

La "déclaration" avait été adoptée le jour de la fin du second tour de l'élection présidentielle et avait provoqué une crise politique entre l'armée et les islamistes.

 

Avec le pouvoir législatif, les généraux gardaient un droit de veto sur toute nouvelle loi ou mesure budgétaire et se réservaient aussi un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, le texte fondamental en vigueur sous M. Moubarak ayant été suspendu.

 

M. Morsi a également décidé dimanche de mettre à la retraite le maréchal Tantaoui et l'a remplacé au ministère de la Défense par le général Abdel Fattah al-Sissi, le chef des renseignements militaires.

 

Il n'était toutefois pas encore clair si le maréchal, ministre de la Défense de Hosni Moubarak pendant une vingtaine d'années, restait toujours chef du CSFA.

 

Le chef d'état-major de l'armée et No2 du CSFA, Sami Anan, a également été mis à la retraite, et remplacé par le général Sedki Sobhi.

 

MM. Tantaoui et Anan ont toutefois tous deux été nommés conseillers auprès du président Morsi, selon les médias officiels.

 

Le nouveau vice-président, Mahmoud Mekki, est un magistrat qui a joué un rôle dans la fronde des juges en 2005 contre la fraude électorale pendant le scrutin présidentiel qui s'était terminé par une victoire écrasante de Hosni Moubarak, finalement renversé par une révolte populaire le 11 février 2011.

 

Il s'agit seulement du deuxième vice-président égyptien en 30 ans. Hosni Moubarak n'avait jamais nommé de vice-président jusqu'à la révolte de février 2011, et pendant laquelle il avait nommé son chef des renseignements Omar Souleimane à ce poste.

 

Cette série de mesures intervient au moment où l'armée égyptienne est engagée dans une opération d'envergure contre le "terrorisme" dans la péninsule du Sinaï.

 

Dimanche, neuf personnes - six activistes et trois militaires- ont trouvé la mort dans un accrochage dans cette région, a indiqué la télévision d'Etat égyptienne.

 

La télévision n'a pas donné de détails sur les circonstances et le lieu des affrontements.

 

Une source de sécurité a affirmé à l'AFP que des combats avaient eu lieu près du village de al-Goura, dans le nord-Sinaï, contre des hommes armés de lance-roquettes, de grenades et d'armes automatiques. Plusieurs personnes sont mortes, a ajouté cette source sans en préciser le nombre.

 

L'armée et la police égyptienne ont envoyé de nombreux renforts dans cette région après une attaque dimanche dernier qui a coûté la vie à 16 gardes-frontières égyptiens et qui a été attribuée à des "terroristes islamistes".

 

Les autorités égyptiennes se sont engagées à reprendre en main cette région sensible, proche d'Israël et de l'enclave palestinienne de Gaza, en proie à un fort regain d'insécurité depuis la chute en février 2011 du président Hosni Moubarak.

 

M. Morsi, formellement investi le 30 juin, est le premier civil à accéder à la magistrature suprême, dans un pays où tous les présidents sont venus de l'armée depuis la chute de la monarchie en 1952.

 

Depuis son accession au pouvoir, il a alterné compromis et bras de fer avec l'armée pour tenter de s'imposer.

Le président égyptien Mohamed Morsi a créé la surprise dimanche en annonçant l'annulation d'une "déclaration constitutionnelle" accordant de larges pouvoirs à l'armée et la mise à la retraite du maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense depuis 20 ans.
D'après son porte-parole, M. Morsi a également nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, qui sera seulement...
commentaires (2)

Avec la bénédiction des USA....

GEDEON Christian

18 h 15, le 12 août 2012

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Commentaires (2)

  • Avec la bénédiction des USA....

    GEDEON Christian

    18 h 15, le 12 août 2012

  • A suivre avec intérêt !

    SAKR LEBNAN

    13 h 22, le 12 août 2012

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