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À La Une - conflit

Iran-Syrie-Hezbollah, une alliance mauvaise pour la région, selon Washington

Les rebelles annoncent leur retrait total de Salaheddine, quartier emblématique d'Alep.

Des soldats syriens se déployant dans les rues d'Alep. Photo publiée le 09 août 2012 par l'agence officielle Sana/AFP

Alors que les combats faisaient rage jeudi matin entre les troupes syriennes et les rebelles pour le contrôle d'Alep, une bataille farouche dans laquelle les deux parties sont engagées depuis le 20 juillet, les rebelles ont annoncé en début d'après-midi leur retrait total de Slaheddine, le quartier emblématique de la deuxième ville de Syrie.


"Nous avons effectué un retrait tactique de Salaheddine. Il n'y a plus de combattants rebelles en raison d'un bombardement inouï et les forces du régime avancent dans le quartier", a assuré Houssam Abou Mohammad, commandant de la brigade Dera Ashahba, une composante de l'Armée syrienne libre combattant dans ce secteur.
"Nous sommes désormais autour de Salaheddine dans les quartiers de Seif al-Dawla et Machhad", plus à l'est, a-t-il dit, ajoutant que "les bombardements de l'artillerie et de l'aviation visent tous les quartiers tenus par les rebelles et ceux qui entourent Salaheddine".


Le retrait a été confirmé par un autre commandant de l'ASL. "Les brigades de l'ASL sont engagées dans un retrait tactique de Salaheddine afin de constituer un nouveau front vers Seif al-Dawla et Machhad", deux quartiers plus à l'est, a affirmé Wassel Ayoub, commandant de la brigade Nour al-Haq de l'ASL.
"Alors que nous avions repris totalement cette nuit le contrôle du quartier, il y a eu ce matin un bombardement inouï et la situation terrible nous a poussés à effectuer ce retrait tactique", a-t-il ajouté.

 

Wassel Ayoub a précisé dans la soirée que cinq bataillons de l'ASL restaient présents dans le quartier pour faciliter l'évacution complète des combattants.
Il a affirmé que les rebelles "renforçaient" leur "ligne de défense" à l'est de Salaheddine selon un arc allant de Soukkari, au sud de ce quartier, à Boustane al-Kasr (au nord) en passant par Machhad (au centre).
Les bombardements se poursuivaient en soirée contre les quartiers rebelles, a précisé ce commandant.


Appuyées par des chars et des véhicules blindés, les forces du régime du président Bachar el-Assad avaient lancé mercredi une offensive terrestre d'envergure et pénétré dans le principal quartier dissident d'Alep, Salaheddine.


"Seulement 10% des renforts de l'armée ont été utilisés jusqu'à présent dans la bataille", a ajouté la source de sécurité à Damas. L'armée avait déjà déployé 20.000 hommes pour mener cette bataille cruciale pour le régime, confronté depuis la mi-mars 2011 à une révolte qui s'est militarisée au fil du temps face à la répression brutale.

Près de 17 mois de violences ont fait plus de 21.000 morts à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation basée en Grande-Bretagne qui rapporte par ailleurs 96 morts, dont 37 civils parmi lesquels trois enfants, pour la seule journée de jeudi.

 

Mercredi, les violences dans tout le pays ont fait 167 morts, dont 95 civils, 54 soldats et 18 rebelles, selon l'OSDH. Dans la seule ville d'Alep, 33 personnes ont été tuées, dont 24 civils et 9 rebelles.

 

L'opposition a par ailleurs appelé à des manifestations vendredi, jour de prière, avec comme mot d'ordre "Donnez-nous des armes anti-aériennes".

 

Sur le plan politique, le ministre de la Santé Waël al-Halqi a été nommé jeudi au poste de Premier ministre à la suite de la défection de l'ancien chef du gouvernement Riad Hijab, a annoncé la télévision syrienne.

"Le président Bachar el-Assad a signé le décret 298 nommant M. Waël al- Halqi au poste de Premier ministre", a indiqué la télévision.

Cette nomination intervient 72 heures après l'annonce de la défection de M. Hijab qui, selon un porte-parole, s'est rallié à l'opposition. Plus haut responsable à rompre avec le régime du président Assad en 16 mois de conflit en Syrie, Riad Hijab est arrivé mercredi matin en Jordanie avec sa famille, selon le ministre jordanien de l'Information Samih Maayatah.

 

 

Offensive diplomatique iranienne

 

 

Par ailleurs, le gouvernement iranien a organisé jeudi à Téhéran une conférence internationale destinée officiellement à trouver une issue négociée au conflit syrien.

 

Cette réunion a rassemblé les représentants de 28 pays qui partagent l'approche iranienne de ce dossier - aucun n'a apporté son soutien aux insurgés et aucun n'a demandé le départ du président syrien Bachar el-Assad.

Aucune personnalité de premier plan n'était présente, la plupart des pays étant représentés au niveau des ambassadeurs.

Le Liban et le Koweït ont décliné l'invitation, tout comme Kofi Annan, le médiateur démissionnaire de l'ONU et la Ligue arabe. Les pays occidentaux et la plupart des pays du Golfe accusés par Téhéran d'armer les rebelles n'avaient pas été invités.

 

A l'ouverture de la réunion, retransmise par la télévision iranienne, le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a rejeté toute intervention militaire étrangère en Syrie et a réclamé des discussions "sérieuses et approfondies" entre le gouvernement de Damas et l'opposition. "Le dialogue entre Syriens est le seul moyen de résoudre la crise", a-t-il dit.

 

Le chef de la diplomatie iranienne a précisé que parmi les Etats participant à la conférence de Téhéran figuraient la Russie, la Chine, l'Irak, le Pakistan, la Jordanie et l'Inde.

 

Egalement présente à cette réunion, la coordinatrice des Nations unies à Téhéran, Consuelo Vidal-Bruce, qui a lu une déclaration du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dénonçant la poursuite des combats.

"Il n'y aura pas de vainqueur en Syrie. Nous sommes confrontés aujourd'hui à la sombre possibilité d'une guerre civile de longue haleine qui détruira le riche maillage de communautés intimement liées", dit Ban Ki-moon dans ce message.

 

 


La conférence sur la Syrie, jeudi, en Iran. ATTA KENARE/AFP

 

Au moment où se tenait la réunion, l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice a dénoncé le "rôle malfaisant" de l'Iran dans la crise syrienne.

"Il n'y a pas de doute que l'Iran joue un rôle malfaisant, non seulement en Syrie mais plus largement dans la région, par son soutien actif au régime d'Assad", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision américaine NBC.

Pour Mme Rice, l'Iran, le mouvement libanais Hezbollah et Damas ont formé un "axe de résistance". "Cette alliance est mauvaise non seulement pour l'Iran mais pour la région et pour nos intérêts", a-t-elle estimé.


Mme Rice a estimé que la situation sur le terrain "évoluait clairement en faveur de l'opposition" syrienne, ajoutant: "Les défections se multiplient, la pression économique s'accentue et l'isolement politique d'Assad s'accroît".

Les Etats-Unis vont continuer à "renforcer l'opposition syrienne, à l'aider politiquement et matériellement" en lui fournissant des moyens de communication ou une aide humanitaire. "Nous allons continuer à faire pression sur le régime Assad jusqu'à ce qu'il s'écroule", a-t-elle ajouté.

 

Interrogée sur la possibilité d'établir en Syrie une "zone d'exclusion aérienne" comme en Libye, Mme Rice a semblé en rejeter l'idée, faisant valoir que cela risquait de mener à une intervention terrestre et que le système de défense anti-aérienne de la Syrie "compte parmi les plus perfectionnés du monde".

 


La France a par ailleurs envoyé par avion une équipe médicale militaire pour venir en aide aux réfugiés syriens à la frontière jordanienne, une mesure décidée lundi par le président François Hollande.

 

Les violations des droits de l'Homme et des lois humanitaires ont conduit "à un important déplacement de population en Syrie", a d'un autre côté affirmé le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, appelant "les autorités syriennes et les parties impliquées dans le conflit à respecter les lois internationales".
Le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) estime que plus de 276.000 Syriens ont fui les violences, principalement en Jordanie, Turquie et au Liban.
Quelque 2.200 réfugiés ont franchi la frontière turque ces dernières 24 heures, leur nombre total en Turquie dépassant désormais 50.000, ont indiqué jeudi les autorités turques.

 

 

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"Nous avons effectué un retrait...
commentaires (3)

USA /Israël /and friends,une alliance mauvaise pour la région...

GEDEON Christian

04 h 00, le 10 août 2012

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Commentaires (3)

  • USA /Israël /and friends,une alliance mauvaise pour la région...

    GEDEON Christian

    04 h 00, le 10 août 2012

  • " LES MERCENAIRES " des deux côtés, maîtres du JEU sur le terrain, vont détruire la ville sur la tête de ses pauvres habitants.

    SAKR LEBNAN

    11 h 51, le 09 août 2012

  • Une guerre civile qui semble longue et dure . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A.Nazira

    09 h 20, le 09 août 2012

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