Rechercher
Rechercher

À La Une - liban

Sit-in à Saïda : le ton monte entre cheikh al-Assir et des personnalités sunnites

Chaker el-Berjaoui, chef du Parti du courant arabe, menace d'un contre-mouvement ; le mufti Kabbani met en garde contre un l'éclatement d'un conflit confessionnel au Liban.

Cheikh Ahmad al-Assir et ses partisans lors de la prière de vendredi à Saïda. Ali Hashisho/

Plusieurs personnalités de Saïda ont appelé cheikh Ahmad al-Assir, imam intégriste d’une mosquée de cette ville du Liban-Sud, à mettre un terme à son sit-in pour protester contre les armes du Hezbollah.

 

"Nous respectons l’appel à un sit-in à Saïda, mais nous refusons que les routes soient bloquées", a déclaré l’ancien Premier ministre et actuel député de Saïda, Fouad Siniora, à l’issue d’une réunion de plusieurs personnalités de la ville.

"Les routes appartiennent aux citoyens et l’Etat est obligé d’assurer la liberté de mouvement", a ajouté M. Siniora, appelant à la réouverture des routes de Saïda.

"Les habitants de Saïda ont toujours défendu l’unité nationale, et l’émergence de forces dans la ville qui peuvent créer des tensions avec d’autres parties ne sert pas nos intérêts, a-t-il souligné. Bloquer des routes porte atteinte à la sécurité des citoyens et dépasse les formes acceptables de la liberté d’expression", a-t-il martelé.

 

Le mufti de Saïda, cheikh Salim Soussan, a indiqué qu’il était "interdit que des tensions naissent" dans la ville.

 

Les partisans du cheikh Assir observent depuis mercredi un sit-in ouvert à l’entrée-est de Saïda pour protester contre les armes du Hezbollah. Vendredi, l'armée libanaise s'est déployée dans la ville, notamment dans ses quartiers principaux.

 

Cheikh Ahmad el-Assir entouré de ses partisans lors du

sit-in, jeudi, à Saïda. Photo AFP

 

Cheikh Assir a assuré vendredi que le sit-in ne sera "jamais" levé.

"Nous ne rouvrirons pas la route avant que l’autorité de l’Etat ne soit restaurée et les armes illégales éliminées", a-t-il dit aux journalistes, en réponse aux demandes des personnalités de Saïda. "Nous bloquons les routes pour protester contre le Hezbollah et Amal, et nous ne rentrerons pas chez nous avant que nos demandes ne soient satisfaites", a souligné l’imam intégriste.

Et d'ajouter : "Nous demandons aux forces du 14 Mars de lancer un mouvement pacifique contre les armes pareil à celui qui a mené au retrait syrien du Liban en 2005".

 

Réagissant aux propos de M. Siniora, cheikh al-Assir a affirmé que le chef du bloc parlementaire du Courant du Futur "sera tenu pour responsable de tout mal qui pourrait nous atteindre". L'imam intégriste accuse notamment M. Siniora d'avoir "donné le feu vert (à ceux qui veulent nous faire du mal)". "Si, toi, tu as peur des menaces (du Secrétaire général du Hezbollah) Hassan Nasrallah, nous ne le craignons pas", a-t-il encore martelé.

 

Jeudi, cheikh Assir avait indiqué que son mouvement "se poursuivra pacifiquement jusqu’à la mort".

 

Parallèlement, à Beyrouth, les partisans de Chaker el-Berjaoui, chef du Parti du courant arabe, sunnite proche du Hezbollah, se sont rassemblés sur la route de l'ambassade du Koweït, à Bir Hassan, à Beyrouth, en guise de protestation contre le discours de cheikh el-Assir.

Chaker el-Berjaoui a par la suite fixé un ultimatum de 48 heures aux partisans de cheikh al-Assir afin de lever leur campement à Saïda, menaçant, le cas échéant, de lancer un contre-mouvement. M. Berjaoui a par ailleurs invité le gouvernement à assumer ses responsabilités de protéger les citoyens, selon la LBC.

 

Dans ce contexte politico-sécuritaire très tendu, le mufti de la République libanaise cheikh Mohammed Kabbani a mis en garde contre l’éclatement d’un conflit confessionnel dans le pays. "Le feu de la discorde risque d’embraser tout le Liban, de la montagne au littoral, si les Libanais ne parviennent pas à s’entendre entre eux", a-t-il averti. "Nous devons rester vigilants et ne pas tomber dans le piège qui pourrait ramener le pays au temps de la guerre (civile) qui a duré plus de 15 ans", a ajouté le mufti. "L’insécurité rampante représente le plus grand danger actuel, un danger qui risque de détruire le Liban", a conclut le haut dignitaire sunnite.

 

 

Lire aussi:

Cheikh Assir à « L’OLJ » : Je ne regrette aucun mot prononcé sur al-Jadeed

 

Plusieurs personnalités de Saïda ont appelé cheikh Ahmad al-Assir, imam intégriste d’une mosquée de cette ville du Liban-Sud, à mettre un terme à son sit-in pour protester contre les armes du Hezbollah.
 
"Nous respectons l’appel à un sit-in à Saïda, mais nous refusons que les routes soient bloquées", a déclaré l’ancien Premier ministre et actuel député de Saïda,...
commentaires (3)

C'est amusant, je me rappel le sit-in des "autres" en plein coeur du centre-ville qui a dure tres, tres longtemps. Alors?

Zahi Farah

10 h 21, le 29 juin 2012

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • C'est amusant, je me rappel le sit-in des "autres" en plein coeur du centre-ville qui a dure tres, tres longtemps. Alors?

    Zahi Farah

    10 h 21, le 29 juin 2012

  • La guerre de 1975-90 a commencé à Saïda... L'histoire serait-elle en train de bégayer? Aux apprentis sorciers, un seul mot: Prudence! Le Liban est une poudrière et on ne joue pas impunément avec le feu aux abords d'une poudrière

    Henoud Wassim

    09 h 01, le 29 juin 2012

  • Bravo pour M. Siniora, appelant à la réouverture des routes de Saïda et on ne peut lui souhaiter que la bonne chance . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    08 h 28, le 29 juin 2012

Retour en haut