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Sport - Euroe 2012

Les Tricolores ont la gueule de bois

Nasri sera fixé sur son sort cet été. Érigé comme un des leaders techniques du début de l’ère Blanc, le Citizen sera-t-il sacrifié sur l’autel au nom du respect de la maison bleue ? Pour le moment, une telle sanction semble si incroyable qu’il faut attendre...

L’équipe de France semble dotée d’un chic particulier pour susciter, après ses phases finales, des débats qui dévient tous ses suiveurs de la pure actualité sportive.
2006 : après une finale de Coupe du monde, la seule chose qui comptait était de savoir ce que Materazzi avait bien pu dire à Zidane (débat national en filigrane : la légitime défense et l’exemplarité).
2008 : une demande en mariage en direct pour le moins baroque avait accentué la pression sur un sélectionneur contesté (débat en filigrane : s’accrocher à son siège ou avoir la dignité de laisser le pouvoir). En même temps, l’épisode désormais légendaire de la place de bus que Nasri ne voulait pas céder à Henry était érigé en symbole de l’échec sportif (débats en filigrane : le conflit des générations et l’exemplarité).
2010 : la grève de Knysna avait entraîné le pays sur la voie d’un psychodrame national, qui s’était notamment singularisé par l’audition du sélectionneur et du président de la FFF devant une commission de l’Assemblée nationale.

 

Débats en filigrane : l’exemplarité, encore, et entre autres.


Trois jours après l’élimination en quart de finale de l’Euro contre l’Espagne (0-2), les Bleus sont revenus à une crise de nerfs de cette ampleur, malgré un bilan sportif plus présentable et un comportement collectif beaucoup plus contrasté. Tout y est : Le désamour des sponsors, auxquels il faudra rendre 750 000 euros. L’indignation devant l’absence de temps passé par les joueurs avec les supporters sous la pluie à leur retour de France. La mise en cause d’une DTN qui aurait deux trains de retard sur l’évolution du football. Les débats sans fin (et sans fond ?) sur « le foot reflet de la societé ». Et enfin il y a, comme avec les grévistes de Knysna, l’hypothèse de fortes suspensions, de convocation de la commission de discipline de la FFF, sur fond de contexte politique tendu à la FFF.

Nasri privé de Coupe du monde au Brésil ?
Ce grand déballage et cette voix sourde qui appelle aux sanctions avec une insistance croissante vient du grand flou autoritaire que Laurent Blanc et Noël Le Graët ont opposé à Nasri après sa giclée d’insultes envers un journaliste. Dans leur seule réaction publique dimanche, les deux hommes, toujours à Kircha, ont surtout donné l’impression qu’il était urgent de ne pas se précipiter et de replacer les insultes dans leur contexte. La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, avait promis pas plus tard qu’il y a dix jours de ne pas s’ingérer dans les affaires de la FFF. Mais face à l’absence de message fort du management direct, elle a suggéré qu’il faudrait avoir la main plus ferme. « Je crois que le président de la Fédération et Laurent Blanc avaient essayé d’améliorer la situation après l’Afrique du Sud. Là, aujourd’hui, ils ont des responsabilités. Il y a des règlements au sein de la fédération et s’il y a des attitudes qui doivent être sanctionnées, il faut le faire ». L’exposé est timide, mais si elle était allée plus loin, la FIFA ou l’UEFA auraient encore hurlé à l’ingérence des politiques en menaçant de suspendre la France des grandes compétitions. Reste l’essentiel : la clarté du message.

Le Graët joue sa réélection
Selon les dernières fuites des couloirs fédéraux, il ne faut pas exclure un ballet de convoqués, de juges et de caméras d’ici à quelques semaines, devant les locaux de la FFF, semblable à celui qui avait suivi la grève de Knysna en 2010.
Dans le viseur ? Samir Nasri pour ses insultes en zone mixte. Jérémy Ménez pour avoir demandé à son capitaine « d’aller se faire enc... » lors d’un échange sur l’équilibre défensif de l’équipe. Yann M’Vila pour avoir snobé Blanc et Giroud lors de sa sortie. Ben Arfa pour la prise à partie de son sélectionneur après France-Suède.


De tous, Nasri semble courir le plus de risques. L’hypothèse d’une suspension de deux ans circule. Elle engloberait la Coupe du monde 2014, ce qui le placerait à un niveau de risque supérieur à celui de Nicolas Anelka il y a deux ans. La barème peut paraître exceptionnel, mais c’est à la lecture des enjeux internes de la FFF qu’il faut le lire. Les autres risques quant à eux pas moins de quatre matches de suspension....


Noël Le Graët joue sa réélection dans six mois. Son corps électoral est composé à 63 % d’électeurs issus du monde amateur, ulcéré par les nouvelles failles dans la tenue des Bleus aux yeux du monde et de leur public. Noël Le Graët doit leur donner des gages de fermeté, à défaut d’avoir prouvé que sa politique de reprise en main avait porté tous ses fruits. Lundi, il était question de restitution des primes au monde amateur et de nouvelle saignée à craindre dans le nombre de licenciés. Toute ressemblance avec des faits ayant existé n’est hélas pas fortuite.

L’équipe de France semble dotée d’un chic particulier pour susciter, après ses phases finales, des débats qui dévient tous ses suiveurs de la pure actualité sportive.2006 : après une finale de Coupe du monde, la seule chose qui comptait était de savoir ce que Materazzi avait bien pu dire à Zidane (débat national en filigrane : la légitime défense et...
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