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À La Une - Election

L'Egypte sera "en danger" si Chafiq gagne la présidentielle, avertissent les Frères musulmans

Selon la confrérie, le second tour opposera son candidat, Morsi, au dernier Premier ministre de Moubarak.

Le candidat des Frères musulmans (G) Mohammad Morsi et son rival, symbole du régime du président déchu Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq. KHALED DESOUKI/AFP

 Le second tour de la présidentielle en Egypte devrait opposer le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, à un symbole du régime du président déchu Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, selon des résultats préliminaires donnés vendredi par la confrérie islamiste et la presse.

 

Ce duel, qui pourrait se traduire par une fin de campagne très conflictuelle, n'a néanmoins pas été confirmé par la commission électorale, qui doit annoncer les résultats officiels à partir de dimanche.

 

En soirée, un haut responsable de la confrérie, Essam el-Erian, a confirmé que Mohammed Morsi affronterait M. Chafiq lors du second tour de cette élection, prévu les 16 et 17 juin prochains. Il est désormais "absolument clair" que ces deux candidats sont arrivés en tête au premier tour qui s'est tenu mercredi et jeudi, a-t-il déclaré, en affirmant s'appuyer sur des "résultats complets".

 

Après dépouillement dans la moitié des bureaux de vote, ils avaient indiqué un peu plus tôt que M. Morsi menait avec 30,8% des voix, suivi par M. Chafiq (22,3%), le candidat de gauche Hamdeen Sabbahi (20%), l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh (17%) et l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa (11%).

 

Les sites internet de plusieurs journaux donnaient en début de soirée MM. Morsi et Chafiq en tête dans un mouchoir de poche. Le grand quotidien indépendant al-Masry al-Yom leur attribuait respectivement 24,9% et 24,5% des voix, contre 21,1% à M. Sabbahi, sur la base de résultats quasi-définitifs obtenus dans les centres de dépouillement.

 

Certains médias égyptiens ont fait état d'un coude à coude entre M. Chafiq et M. Sabbahi pour la deuxième place, mais cette hypothèse a semblé s'éloigner dans la journée au fur et à mesure de l'arrivée des résultats.

 

Considéré comme "le candidat de rechange" des Frères musulmans après l'élimination par la commission électorale de leur premier choix, Khairat al-Chater, M. Morsi a bénéficié de la machine électorale et de la base militante de la confrérie.

Les Frères, officiellement interdits pendant plus de 50 ans en Egypte et bête noire du régime Moubarak, étaient déjà arrivés largement en tête aux législatives qui se sont achevées en janvier.

 

Ahmad Chafiq a, pour sa part, axé sa campagne sur la sécurité et la stabilité, afin de rallier les Egyptiens exaspérés par les remous politiques et la dégradation de la situation économique depuis la révolte populaire qui a renversé l'ancien chef d'Etat.

 

Dès le premier tour, MM. Morsi et Chafiq sont apparus en franche opposition et leur confrontation au second tour pourrait gravement diviser le pays.

 

L'ancien Premier ministre est abhorré par les partisans de la "révolution", pour qui son éventuelle victoire signifierait la mort de leurs idéaux. Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, il est considéré par beaucoup comme le candidat de l'ancien régime et de l'armée, au pouvoir depuis la chute du raïs.

 

Les Frères musulmans égyptiens ont d’ailleurs réaffirmé vendredi qu'une victoire à la présidentielle d'Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, mettrait "la nation en danger". Essam el-Erian a ajouté lors d'une conférence de presse que son mouvement voulait engager un dialogue avec les candidats éliminés au premier tour pour "sauver la révolution", en référence à la chute du régime de M. Moubarak en février dernier.

 

L'islamiste indépendant Aboul Foutouh a également appelé à lui faire barrage pour empêcher le retour du "régime corrompu" qu'il représente à ses yeux.

 

Les détracteurs de M. Morsi le considèrent pour leur part comme soumis à la confrérie et à sa vision islamique très conservatrice de la société aux dépens des intérêts du pays.

 

"La chose importante, c'est que les élections étaient propres", soulignait Ali Ahmed, qui avait voté Aboul Foutouh et optera au prochain tour pour Mohammed Morsi pour ce scrutin présidentiel pluraliste, au résultat pour la première fois non connu d'avance dans l'histoire du pays.

 

Jeudi soir, quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, le président de la Commission électorale Farouk Soltane avait estimé le taux de participation à 50%, en précisant que le scrutin s'était en général déroulé de manière "calme et organisée".

 

L'élection doit mettre fin à une période de transition émaillée de manifestations et de violences. Le Conseil militaire au pouvoir, accusé par les militants pro-démocratie de continuer la politique de répression de l'ancien régime, a promis de transmettre le pouvoir avant la fin juin.

Les pouvoirs du futur président, qui dirigera le pays le plus peuplé du monde arabe, restent toutefois imprécis, faute d'une nouvelle Constitution depuis que celle en vigueur sous M. Moubarak a été suspendue.

M. Moubarak, 84 ans, pour sa part est hospitalisé près du Caire en attendant que la justice se prononce le 2 juin sur sa responsabilité dans la mort de manifestants durant la révolte. Le Parquet a requis la peine capitale.

 

 

 

 Le second tour de la présidentielle en Egypte devrait opposer le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, à un symbole du régime du président déchu Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, selon des résultats préliminaires donnés vendredi par la confrérie islamiste et la presse.
 
Ce duel, qui pourrait se traduire par une fin de campagne très conflictuelle, n'a néanmoins pas...
commentaires (4)

Espérons que ces salafistes gagnent et qu'on en finisse avec ces Nouveaux Riches du temps de Moubarak.

Antoine-Serge KARAMAOUN

08 h 23, le 26 mai 2012

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Commentaires (4)

  • Espérons que ces salafistes gagnent et qu'on en finisse avec ces Nouveaux Riches du temps de Moubarak.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    08 h 23, le 26 mai 2012

  • çà me rappelle quequechose,cette déclaration...si vous n'élisez pas la bonne chambre,ne désignez pas le bon gouvernement,ou le bon président,vous serez en danger...çà me rappelle quequechose...mais quoi?!

    GEDEON Christian

    08 h 17, le 26 mai 2012

  • - - Adieu l'Egypte , bonjour l'émirat . Les Salafistes ont gagné , la bataille de Bachar est justifiée ..

    JABBOUR André

    08 h 00, le 26 mai 2012

  • Nous ! ou personne d'autre, sinon la révolte de nouveau. La démocratie "anarchie par excellence", dans les pays Arabes, aux printemps hivernaux, dans toute sa splendeur !

    SAKR LEBNAN

    01 h 39, le 26 mai 2012

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