Les revendications, fort réalistes et tout à fait légitimes, portées par l’ordre des infirmiers et infirmières au Liban sont : l’ajustement des salaires en tenant compte de la situation économique, des diplômes détenus et des fonctions occupées ; la mise en place de contrats de travail entre les journaliers et les employeurs ; la reconnaissance des diplômes et la réduction du temps de travail à 42 heures par semaine. « Nos revendications portent également sur l’octroi de primes annuelles et d’indemnités pour le travail les jours fériés, l’établissement d’une assurance santé et des vacances annuelles », a affirmé Mme Zablit.
Des infirmiers et des infirmières de tout âge et de toutes les régions du Liban, des défenseurs de la cause infirmière et de nombreux journalistes ont assisté à la conférence. « Pourquoi doit-on accepter de travailler de longs mois sans toucher de salaire ? » s’est écriée une infirmière présente lors de la conférence de presse. Une autre a confié avoir peur de se plaindre auprès de l’ordre par crainte des représailles. « J’ai peur de perdre mon travail si je me plains. »
Par ailleurs, les infirmiers souffrent encore de stéréotypes ancrés dans la pensée commune et véhiculés par les médias. L’image la plus répandue est celle de « l’ange de miséricorde » qui se « sacrifie » pour les autres. Des stéréotypes contre lesquels l’ordre des infirmiers et infirmières au Liban lutte depuis des années. Dans cette optique et pour inciter les jeunes à choisir la profession d’infirmier, l’ordre a réalisé un court-métrage – à diffuser dans les écoles secondaires – mettant en scène de jeunes infirmiers et infirmières passionnés, fiers et motivés, qui racontent leur métier.
Environ 500 infirmiers sont diplômés des universités libanaises par an. Un chiffre bien en deçà de la demande des hôpitaux.