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Cinema- - Au Métropolis Empire Sofil

Le cinéma libanais, vision et défis

Les Carnets de notes du cinéma libanais présentent « Gate #5 » de Simon el-Habre

Simon el-Habre, l’histoire en filigrane.

Né en 1975, Simon el-Habre obtient son diplôme d’audiovisuel à l’ALBA, avant de décrocher en 2000 celui de la Femis (Fondation européenne de l’image et du son à Paris) pour le montage. L’artiste se fait donc connaître d’abord pour son travail de monteur, notamment auprès de Ghassan Salhab sur son film Posthumus (2007) et son premier long-métrage 1958 Self Portrait of Yesterday. Enseignant à l’ALBA et membre de l’Association culturelle pour le développement du cinéma et de Beyrouth-DC, Simon el-Habre se tourne vers la réalisation et présente son One man village en 2008, un documentaire qui a obtenu un franc succès . Aujourd’hui, durant ce mois du cinéma libanais au Métropolis Empire Sofil, il présente Gate #5 (Abbout Productions). Rencontre.

Q. Quel est le sujet de « Gate #5 » ?
R. Ce film est un documentaire d’environ une heure trente qui parle de ces jeunes qui ont quitté leur village pour travailler en ville, mais surtout de cette fratrie de camionneurs dans la tranche de la soixantaine qui travaillent au port de Beyrouth depuis les années 60.

À travers le « Hawd el-Khames » que tout le monde connaît, c’est la guerre du Liban qui est passée au scalpel ?
Tel n’était pas le but. Gate #5 n’est pas un énième film sur la guerre. Mais comme j’évoque les années 70, il y a forcément une allusion à la guerre. Le film parle du présent, du passé et de l’époque de la guerre.

Dans « One man village », votre oncle était le personnage principal. Dans ce film, vous avez confié un rôle à votre père. Pourquoi faire jouer toujours les proches ?
À la base, mon but était d’aborder un thème précis. À partir de ce thème et en faisant mes recherches, je me suis rendu compte que les proches pouvaient m’aider à raconter une histoire. Alors pourquoi ne pas collaborer avec quelqu’un dont je connais les histoires privées, ce qui peut étoffer d’ailleurs le sujet ?

Votre père est-il donc un personnage central du film ?
L’œuvre n’est pas un portrait de mon père. Celui-ci est un personnage comme les autres qui sert à raconter le Beyrouth d’aujourd’hui et notre relation avec cette ville. C’est donc à travers l’histoire intime des camionneurs d’une part, et celle du port de l’autre, que j’ai essayé de retracer l’histoire de Beyrouth.

Sentez-vous dans vos films la nécessité de parler de la guerre ?
À travers mes films, j’essaie de poser des questions sur notre société présente et notre relation avec notre mémoire. Et comme une grande partie de cette dernière est jalonnée d’événements de guerre, on ne peut pas s’empêcher d’en parler. Mais l’important pour moi n’est pas la guerre en soi, mais notre relation avec le passé qui nous permet d’évoluer. Gate #5, par exemple, évoque l’âge d’or des années 60. A-t-il vraiment existé ou était-ce une mythe ? Telle est l’une de mes interrogations.

Décrivez-nous les rapports avec votre père au travail.
Mon père s’est complètement « livré », si je puis le dire. C’était très touchant de l’écouter me raconter ses histoires personnelles. Des histoires qui me concernent en tant qu’être « humain d’identité libanaise ». J’ai donc préféré enlever quelques scènes pour ne pas verser dans le mélodrame. Parce qu’après tout dans le film, il y a beaucoup de rire.
Après un tel succès avec votre premier film, avez-vous eu des difficultés à en faire un second ?
Réaliser un second film après un premier film qui a eu autant de succès était un défi que j’appréhendais. Je ne voulais surtout pas me répéter, mais développer ma démarche cinématographique et m’affirmer en tant que cinéaste. C’était assez délicat, mais il fallait que je me retire de l’ombre du premier film.

Après ces deux documentaires, pensez-vous faire de la fiction plus tard ?
Je ne sais pas. Peut-être. Pour moi, le genre importe peu. J’aime simplement faire du cinéma.
Gate #5 sera projeté jusqu’au 24 mai. Horaires : 14h30-17h30-20h00 et 22h30.

NB : Le film de Nadim Mishlawi Sector Zero se poursuit jusqu’au 14 mai (15h00-17h00-19h30 et 22h00).

Propos recueillis par Carine KHALAF
Né en 1975, Simon el-Habre obtient son diplôme d’audiovisuel à l’ALBA, avant de décrocher en 2000 celui de la Femis (Fondation européenne de l’image et du son à Paris) pour le montage. L’artiste se fait donc connaître d’abord pour son travail de monteur, notamment auprès de Ghassan Salhab sur son film Posthumus (2007) et son premier long-métrage 1958 Self Portrait of Yesterday....
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