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Culture - Festival Bipod 2012

« Surprised body project » de Francesco Scavetta, vous avez dit surprenant ?

Un corps surpris ou un corps plein de surprises, telle est la performance présentée au Monnot en week-end par la troupe Francesco Scavetta (Italie/Norvège). Un projet pour le moins qu’on puisse dire inattendu.

À la fois danseurs et acrobates.

Colette KHALAF

En tenues de ville colorés – très colorés – et sur fond de musique de Jon Balk, électronique – très électronique –, un groupe de danseurs (quatre femmes et deux hommes), à la fois danseurs et acrobates, effectuent un mouvement, puis deux. Puis trois. Ils ont l’air étonné. Surpris de voir ce corps s’articuler. Se désarticuler. Il semble par instants qu’ils ne réfléchissent même pas, mais que leur corps le fait à leur place. Plus qu’une action, une réaction. C’est ce que Wee proposera dans ces différents tableaux qui dureront une soixantaine de minutes. Le temps que le public réagisse à cet « ovni » chorégraphique.
Depuis sa création à Oslo en 1999, le Wee a développé une nouvelle vision de la danse. En effet, le chorégraphe et danseur italien Francesco Scavetta et le danseur Gry Kipperberg ont proposé un univers artistique nouveau, se plaçant ainsi parmi les chefs de file de la plateforme de danse norvégienne. Une approche libre basée sur l’improvisation et inspirée surtout par la discipline du tai chi chuan.

Libre et libéré
Qu’est-ce qu’un corps surpris par ses propres mouvements, s’interroge Francesco Scavetta? « C’est un corps libéré de tout acquis moral ou social, de toute routine quotidienne et de toute contrainte d’un quelconque passé, et qui s’invente un nouvel espace presque métaphorique où il évoluera, souligne-t-il. En constante alerte, ce corps réagira non seulement à tout ce qui l’entoure comme cadre spatio-temporel, mais aussi aux autres corps qui bougent autour de lui. »
« J’ai besoin, a révélé un jour Scavetta, d’être l’ami de mon corps et qu’il m’entraîne instinctivement vers des découvertes nouvelles, non pas que je l’asservisse au service de mon mental... surchargé. Dans la danse, il est plus important pour moi d’oublier plutôt que de se souvenir », a-t-il ajouté.
Le mouvement est au centre du travail. On a même l’impression que le corps pivote et s’articule entièrement autour de ce mouvement... qui mène littéralement la danse. Un gars qui mâchouille et qui vous regarde d’un air étonné, un autre qui tombe de la scène, des femmes qui s’échangent leurs habits (d’hommes !), des cris qui rappellent la discipline du tai chi, tout est permis sur ces planches où la recherche comme la découverte sont constantes.
Cette performance, que le chorégraphe qualifie modestement de projet, a démarré en 2005 et s’est poursuivie jusqu’en 2006 avec des ateliers de danse à travers l’Italie, la Croatie, Cuba, la France, la Colombie, le Venezuela, l’Argentine, l’Estonie et l’Autriche. Un travail collectif où les danseurs Juan Dante Murillo Bobadila, Gry Kipperberg, Meri Pajunpââ, Arnulfo Pardo Ravagli, Orfi Schuijt et Soile Voima réinventent à tout instant et sous les yeux « effarés » du public des consonnes et des syllabes inédites.
Colette KHALAF En tenues de ville colorés – très colorés – et sur fond de musique de Jon Balk, électronique – très électronique –, un groupe de danseurs (quatre femmes et deux hommes), à la fois danseurs et acrobates, effectuent un mouvement, puis deux. Puis trois. Ils ont l’air étonné. Surpris de voir ce corps s’articuler. Se désarticuler. Il semble par instants...
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