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Diaspora - Exposition

Les Libanais sous le drapeau US, une histoire jalonnée de hauts faits militaires

L’étiquette « les commerçants du baluchon » ou (téjar el-bokjé) leur a longtemps collé à la peau. Mais ces émigrés libanais de la première heure ont secoué cet habit aux États-Unis pour en revêtir bien d’autres. Aujourd’hui, plein feu sur leurs tenues militaires.

Le général John Abizaid (de Douma) : ancien commandant de la « Central Command ».

Le musée arabo-américain de Detroit donne actuellement à voir une exposition intitulée «Patriotes et faiseurs de paix: les Arabo-Américains au service de notre pays». Elle relate de vraies histoires d’héroïsme et de sacrifices qui confirment le rôle important qu’a joué cette communauté dans ce domaine à travers l’histoire de son pays d’adoption. Dans cette liste, les Libanais tiennent une place de choix. Ils sont très nombreux à avoir mérité de cette patrie qui les a accueillis. Et ils l’ont servie dans trois différents domaines: les forces armées, le Corps de paix et la diplomatie. Le directeur du musée, Dr Anan Ameri, précise que «quel que soit leur background, ils ont été et ils demeurent très présents dans tous les aspects de la vie publique, civile ou militaire».


Cette exposition met donc l’accent sur les hauts faits de ces galonnés d’origine libanaise, fixés dans 39 différents États US et qui (de même que leur descendance) n’ont pas hésité à partager cette expérience avec le grand public. Une expérience qui remonte à loin et qui a accompagné presque tous les conflits jusqu’à aujourd’hui.

 

Parallèlement aux travaux d’archives d’un groupe de volontaires, Joan Mandell, qui a mis sur pied l’exposition, a interviewé des centaines d’Américains d’origine arabe à travers tout le pays et a même contacté par téléphone ceux en service à l’étranger.

Elle confie: « Par modestie, certaines personnes étaient réticentes à parler, alors que d’autres n’attendaient qu’à être entendues. J’ai appris également à établir un dialogue avec des combattants vétérans afin de percer leur frayeur et leur réserve concernant des histoires secrètes douloureuses qu’ils avaient enfouies en eux, durant des décades.» Journaliste, productrice de films documentaires et éducatrice basée à Detroit, Mandell a réussi une réelle radioscopie de l’engagement de la communauté arabe sous le drapeau US. Côté libanais, sa moisson est abondante.

De « l’abatteur des Migs » J. Jabara au général J. Abizaid
Actuellement, ceux connus du grand public sont les généraux John Abizaid (originaire de Douma) et Georges Joulwan de (Toula). On a beaucoup entendu parler du premier et de ses quatre étoiles lorsqu’il a succédé au général Tommy Franks en tant que commandant de la «Central Command», lors de la guerre d’Irak. Le second a commandé l’OTAN de 1993 à 1997.

 

L’engagement des fils du pays du Cèdre sous les couleurs de leur patrie d’adoption remonte à la Première Guerre mondiale, avec notamment Paul Ganem, Assad Hawié, Mikhail Naimy, Habeeb (devenu Herbert) Saidy. Et tous fraîchement arrivés du Liban.

 

Ceux qui ont fait la Seconde Guerre mondiale sont beaucoup plus nombreux: Abie Abraham, Issac Hashim Aleck, Richard Attieh, Vance Nye Bourjaily, Victor Delnore (Abdelnour), Albert Habhab, Mohammad Jouney, Mitchell Khoury, Alfred Naifeh, Aref Orfaleajr, Georges Sheibly, Louis Lahood et sa sœur Bernadette, et une autre femme, May Assaff Ede.

 

Ils ont aussi répondu présent à la guerre de Corée: Don Boustany, Samuel Hazo, Albert MacKoul ou Makhoul, Eugène Tinory ou Tanoury.

 

Ils ont connu la guerre du Vietnam: Ron Amen, Bill Ibrahim Aoessey, Paul Mokhiber, Fred Samia.

 

On les retrouve également voyageant dans un but d’apaisement au sein du Corps de paix: George Doumani, Linda Farnood-Karasavva, Barbara Anne Ferris, Janet Louise Ghattas, Georges Gorayeb, Rahiel Housey-Johnson, Donna Shalala (devenue ministre américaine de la Santé), Ruth Ann Skaff.

 

Last but not least, il faut se mettre au garde-à-vous devant le «premier as de jets de combat» américain, le lieutenant-colonel James Jabara (originaire de Marjeyoun et élevé dans l’État du Kansas), décédé en 1962 à l’âge de 43 ans dans un accident de voiture. Son exploit: nommé dans l’escadron d’interception durant la guerre de Corée (années 50), il lui est demandé d’attirer au combat les avions de chasse russes, les Migs. Malgré des problèmes techniques, il arrive à en abattre quatre. Et il récidive à plusieurs reprises. Il a été ainsi décrit: «Son chez-lui, c’était le vol et l’altitude.»

 

En temps de guerre comme en temps de paix, sur terre, en mer et jusque dans l’espace, les Libanais de la diaspora visent toujours très haut. À leur tête Charles Elachi qui, en 2006, avait réussi à envoyer sur la planète Mars deux robots explorateurs, Spirit et Opportunity.

Le musée arabo-américain de Detroit donne actuellement à voir une exposition intitulée «Patriotes et faiseurs de paix: les Arabo-Américains au service de notre pays». Elle relate de vraies histoires d’héroïsme et de sacrifices qui confirment le rôle important qu’a joué cette communauté dans ce domaine à travers l’histoire de son pays d’adoption. Dans cette liste,...