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Moyen Orient et Monde - Révolte

Annan juge la réponse d’Assad « décevante » et appelle l’ONU à l’unité sur la Syrie

L’équipe technique de l’envoyé spécial attendue dimanche à Damas.
GENÈVE, Catherine FIANKAN-BOKONGA avec agences

De retour de son voyage où il a non seulement rencontré le président Assad et le ministre des Affaires étrangères syrien, mais également des chefs de l’opposition, des personnalités religieuses, des membres de la société civile, des opérateurs économiques, Kofi Annan s’est entretenu, à partir de Genève, avec le Conseil de sécurité. À la sortie de sa vidéoconférence avec New York, l’ex-secrétaire général des Nations unies a fait le point avec la presse accréditée au Palais des Nations unies, à Genève.
M. Annan a qualifié de « décevantes jusqu’ici » les réponses syriennes à ses propositions de médiation et a appelé le Conseil de sécurité à l’unité pour faire pression sur Damas. Il a en outre indiqué qu’il « continuait de discuter malgré des réponses décevantes jusqu’ici » et que ses « propositions en six points » restaient sur la table.
L’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe s’est par ailleurs déclaré « encouragé par le ferme soutien et la volonté des membres du Conseil de sécurité de travailler ensemble, malgré les divergences ». En effet, les 15 membres du Conseil ont jusqu’ici échoué à se mettre d’accord sur une résolution sur la Syrie, en raison notamment de l’opposition de Moscou et de Pékin, fidèles alliés de Damas. Mais il semblerait que des rencontres aient eu lieu à Genève entre Kofi Annan et les ambassadeurs de Chine et de Russie, d’où la petite phrase : « J’espère entendre bientôt le Conseil de sécurité parler d’une seule voix. »
Parallèlement, M. Annan ne perd pas espoir car il affirme que « les discussions vont continuer avec les autorités syriennes ». Une mission va se rendre dimanche à Damas et, selon ses résultats, il se rendra à nouveau dans la région. Comme pour justifier sa patience, il a ajouté qu’il faisait de son mieux pour rechercher une solution pacifique. L’ancien secrétaire général de l’ONU s’est senti obligé de rappeler que sa priorité est de stopper les violences et les meurtres, d’obtenir un accès élargi pour l’aide humanitaire et de lancer un processus politique vers une Syrie démocratique. Effectivement, Genève, capitale de l’humanitaire et des droits de l’homme, bouillonne de ne pouvoir intervenir convenablement. Le Conseil des droits de l’homme a accepté un projet de résolution, proposé par l’Union européenne, pour sanctionner les droits de l’homme en Syrie.

Une possible escalade régionale...
Kofi Annan a souhaité attirer l’attention de la presse sur la crise syrienne en expliquant qu’elle devait être traitée « de manière très, très prudente ». D’après lui, la région a déjà souffert de beaucoup d’événements dramatiques et « tout mauvais calcul pourrait provoquer une escalade majeure avec un impact régional qui serait très difficile à gérer », a-t-il averti. Il a affirmé qu’on ne peut pas comparer la situation en Syrie avec celle de la Libye car elle « est beaucoup plus complexe ». « C’est la raison pour laquelle tout le monde se comporte de manière très prudente », a-t-il expliqué.
L’envoyé spécial a insisté sur sa volonté de donner le temps au temps car « c’est très important dans ce genre de discussions ». « Aussi longtemps que vous croyez que les discussions et les échanges sont significatifs, il faut continuer », a-t-il martelé avec conviction. « Si, par contre, c’est une perte de temps ou qu’une des parties veut gagner du temps, j’en mesurerai les conséquences et je prendrai les actions appropriées », a menacé l’ancien secrétaire général des Nations unies.
L’agence officielle SANA a réagi en saluant l’envoi d’une mission à Damas proposée par Kofi Annan en vue d’instaurer un mécanisme de surveillance pour faire cesser les violences. « Le ministère syrien des Affaires étrangères se félicite de la visite de l’équipe technique formée par l’émissaire Kofi Annan pour discuter des questions liées à sa mission en Syrie », a ainsi affirmé SANA.
Interrogé sur la question, le porte-parole de Kofi Annan, Ahmad Fawzi, a déclaré qu’il « pouvait confirmer que l’une des suggestions parmi les propositions est un mécanisme pour l’envoi d’observateurs ».
L’isolement du régime baassiste s’est accentué avec l’annonce de la fermeture prochaine des ambassades du Qatar, du Koweït, des Émirats arabes unis et du sultanat d’Oman, quatre États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cette décision traduit le rejet « du massacre et du supplice ininterrompus infligés par le régime au peuple syrien désarmé, son insistance à utiliser l’option militaire et à ignorer tous les efforts destinés à mettre fin à la situation tragique vécue par nos frères syriens », a déclaré le secrétaire général du CCG, Abdoullatif al-Zayani, dans un communiqué.
Côté russe, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué que Moscou utilisait ses contacts avec le régime de Bachar el-Assad pour faire en sorte que Damas coopère pleinement avec Kofi Annan. En déclarant que le régime de Bachar el-Assad est illégitime, les dirigeants occidentaux et arabes vont à l’encontre de la recherche d’une solution pacifique en Syrie, a néanmoins estimé l’émissaire russe au Proche-Orient.
GENÈVE, Catherine FIANKAN-BOKONGA avec agencesDe retour de son voyage où il a non seulement rencontré le président Assad et le ministre des Affaires étrangères syrien, mais également des chefs de l’opposition, des personnalités religieuses, des membres de la société civile, des opérateurs économiques, Kofi Annan s’est entretenu, à partir de Genève, avec le Conseil de...

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