C’est à Alexandre Najjar qu’est revenue la tâche d’effectuer la synthèse entre données biographiques et émotion, un art en soi, un art journalistique dans lequel il excelle. «Je pourrais vous parler de sa ville natale, Bécharré, la terre de Gibran, qui a forgé son caractère tenace; je pourrais vous parler de son enfance difficile, du drame de son frère, de la belle complicité qui la lie à sa sœur, de la “maison au bord des larmes”, source d’inspiration inépuisable; (...) Je pourrais vous parler d’une femme généreuse dont la maison à Paris est devenue le rendez-vous incontournable de l’intelligentsia française, d’une femme au cœur d’or qui a toujours soutenu les jeunes auteurs et qui récompense régulièrement les meilleurs écrivains à travers de nombreux prix qu’elle décerne, comme le prix Max Jacob, le prix du roman arabe, le prix France-Liban ou le prix des Cinq continents de la francophonie... Je pourrais vous parler de sa voix, une voix aux intonations orientales qui chante si bien en déclamant ses vers, transformant le poème en mélopée.»
Vénus Khoury, elle, a parlé des orties de son drame intérieur, des orties qui, si bien arrachées qu’elles semblent, toujours repoussent, blessures qui ne se cicatrisent pas, orties qui rongent et envahissent nos vies, grimpent aux murs et bloquent la lumière venant des fenêtres...