La Ligue arabe va fournir un soutien politique et matériel à l'opposition syrienne et demander au Conseil de sécurité la formation d'une force conjointe ONU-Arabes, selon le communiqué final de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères dimanche au Caire.
L'organisation panarabe a également indiqué qu'elle appelait ses membres à rompre leurs relations diplomatiques avec Damas.
La Ligue va "ouvrir des canaux de communication avec l'opposition syrienne et lui fournir toutes les formes de soutien politique et matériel", d'après le communiqué final.
Dans le même temps, elle "met fin à la mission des observateurs de la Ligue arabe" en Syrie et a décidé de "demander au Conseil de sécurité d'adopter une résolution pour la formation d'une force de maintien de la paix arabo-onusienne conjointe pour superviser l'application du cessez-le-feu", selon ce texte.
En outre, elle demande à ses pays membres de rompre "toutes les formes de coopération diplomatique avec les représentants du régime syrien dans les Etats, les instances et les conférences internationales".
La Ligue rappelle qu'elle maintient ses sanctions économiques contre la Syrie et réaffirme "l'arrêt des relations commerciales avec le régime syrien à l'exception de celles qui touchent directement les citoyens syriens".
Les ministres ont enfin salué la proposition de la Tunisie d'organiser sur son sol "une conférence des amis de la Syrie" le 24 février.
Le Liban et l’Algérie ont émis des réserves sur ce texte de résolution, selon des informations rapportées par les médias.
Le ministre libanais des Affaires étrangères Adnan Mansour a accusé la Ligue arabe de fermer les yeux sur les violences imputées à l'opposition. Les décisions de la Ligue accusent toujours une seule partie d’être responsable des violences et ne tiennent pas compte des autres parties de l’opposition armée", a-t-il dénoncé
M. Mansour a également considéré qu’une reconnaissance du Conseil national Syrien (CNS) par la Ligue arabe serait une mesure "extrêmement dangereuse" qui mettrait en péril la stabilité dans ce pays et dans toute la région. Les pays arabes assumeraient dans ce cas une "responsabilité historique" , a-t-il conclu.
Damas a, sans surprise, refusé ces décisions, après avoir, avant même le début des réunions, accusé les pays arabes d'être à la solde des puissances occidentales. "La République arabe syrienne refuse catégoriquement la décision d'aujourd'hui (dimanche) de la Ligue arabe", a affirmé Youssef Ahmad, le délégué permanent de la Syrie à la Ligue arabe, estimant que les décisions de l’organisation panarabe ne font que refléter "l'hystérie" de certains pays arabes, selon un communiqué distribué par l'ambassade de Syrie au Caire.
Parallèlement, le chef de la mission arabe en Syrie a démissionné dimanche. La démission du général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, pour des raisons encore inconnues, intervient deux semaines après la suspension par la Ligue de sa mission d'observation en Syrie, invoquant une intensification de la répression de la contestation par le régime de Bachar al-Assad.
La possibilité d'envoyer en Syrie une mission conjointe avec l'ONU, était entre autres à l'ordre du jour des réunions du comité de la Ligue sur la Syrie et des ministres de l'organisation au Caire. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui ont expulsé cette semaine les ambassadeurs de Syrie, se sont également réunis en matinée.
Un dirigeant du Conseil national syrien (CNS) --principale coalition de l'opposition-- Ahmed Ramadan, a dit s'attendre à ce que plusieurs pays arabes reconnaissent le CNS comme représentant légitime de la Syrie, "mais pas nécessairement dimanche".
Sur le plan politique, la commission syrienne chargée d'élaborer la nouvelle Constitution a présenté au président Bachar al-Assad un projet qui doit être soumis à référendum début mars, a indiqué l'agence officielle Sana.
Sur le terrain, les violences se sont encore accentuées depuis une dizaine de jours avec un pilonnage incessant de la ville rebelle de Homs (centre) où plus de 500 personnes ont été tuées depuis le 4 février, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Aujourd'hui, au moins 24 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dimanche, notamment dans la ville de Homs pilonnée par les forces du régime, a rapporté l’OSDH. "Les tirs de chars et de mortier se sont intensifiés dimanche après-midi", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH, selon qui "au moins 14 personnes ont été tuées à Homs, dont 13 à Baba Amr", l'un des quartiers les plus visés par l'assaut mené par le régime depuis le 4 février. "Il y a pénurie de pain dans certains quartiers", notamment ceux bombardés, a-t-il précisé.
Ailleurs dans le pays, une femme a été tuée par une roquette qui s'est abattue sur sa maison à Rastane, dans la province de Homs et un enfant a été fauché par des tirs de snipers dans la ville Deraa (sud) alors qu'il participait aux funérailles d'une fillette tuée la veille, toujours selon l'OSDH.
Dans la province de Hama (centre), huit soldats de l'armée régulière ont été tués lors d'affrontements avec des groupes de déserteurs, près de la localité de Kalaat al-Madik, d'après la même source.
A l'entrée nord de Rastane, des combats similaires ont éclaté avant que les déserteurs ne se replient.
Par ailleurs, les funérailles officielles des victimes du double attentat d'Alep vendredi ont eu lieu dimanche. Ces attaques, les premières du genre dans la deuxième ville du pays, avaient fait au moins 28 morts et plus de 230 blessés.
Le pouvoir a imputé ces attentats à des "gangs terroristes" soutenus par des pays étrangers et par l'opposition, tandis que cette dernière a accusé le régime de les avoir perpétrées "pour détourner l'attention" de sa répression à Homs.
Le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri avait de son côté demandé dans un enregistrement vidéo aux musulmans de Turquie, de Jordanie et du Liban de soutenir la rébellion.
Dimanche, le pape Benoît XVI a lancé un "appel pressant pour que soit mis fin à la violence et au sang versé" en Syrie et pour que ses "autorités politiques privilégient la voie du dialogue et de la paix".
Rassurez-vous, M. Jabbour, la Suisse est un pays démocrate. La croix ne disparaîtra jamais de son drapeau. Quant au pseudo-appui, plutôt farfelu, revendiqué par Al-Quaida, il a été rejeté par l'opposition syrienne. Si je suis pour la chute du régime de Bachar el-Assad, je suis pour la démocratie dans TOUS LES PAYS DU MONDE. Il se trouve qu'en SYRIE, il y a aujourd'hui urgence, ne le voyez-vous ? Il faut être sourd et aveugle pour ne pas en être conscient, ou être payé grassement par le régime de Damas et ses partenaires libanais pour avoir l'indécence de soutenir B. al-B. comme le font certains. Le président syrien (qui n'est pas le propriétaire de son pays) n'est plus crédible. A ce propos, lisez LE MONDE! Totalement dénué de scrupules, le gouvernement syrien a osé mettre dans la bouche d'un expert français, OLIVIER ROY, des propos qu'il n'a jamais tenus... et faisant l'apologie du régime de Damas... http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/02/13/intox-quand-un-chercheur-francais-est-utilise-pour-defendre-le-regime-syrien/ Ceux qui critiquent les médias comme El Djazirah – qui a le courage de dire LA VERITE – devront un jour payer leur aveuglement. «Car le corps des enfants mutilés jamais ne pourra être oublié...» disait Boris Paternak qui ne serait pas un ami de Poutine... un autre dictateur de la planète.
11 h 51, le 13 février 2012