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À La Une - Révolte

Des jihadistes et des armes en Syrie à partir de l'Irak ?

Les autorités demandent à Tripoli et Tunis de fermer leurs ambassades à Damas ; l'armée entre à Zabadani suite à un accord avec les rebelles.

Des soldats de l'Armée syrienne libre à Jerjenaz près d'Idleb. Handout/

Des jihadistes sont entrés en Syrie et des armes sont acheminées à l'opposition à partir de l'Irak, a affirmé samedi à l'AFP le ministre adjoint de l'Intérieur Adnane al-Assadi. "Nous avons des informations par nos services de renseignements qu'un certain nombre de jihadistes irakiens ont été en Syrie. En outre il y a une contrebande d'armes vers ce pays", a déclaré dans une interview exclusive celui qui est en charge du ministère en l'absence d'un ministre désigné.

 

"Les armes sont transportées de Bagdad à la province de Ninive (nord) et leurs prix sont en nette augmentation car elles sont envoyées à l'opposition en Syrie. Ainsi le prix d'une kalachnikov qui variait entre 100 et 200 dollars est passé à 1.000 ou 1.500 dollars", a-t-il ajouté. "Les armes partent ensuite de Mossoul (capitale de la province de Ninive) en Syrie par le passage de Rabiya (nord-ouest de l'Irak) car ce sont les mêmes familles qui vivent des deux côtes de la frontière", a souligné M. Assadi. Il a également évoqué une contrebande d'armes par la province d'Anbar vers la ville frontalière syrienne d'Abou Kamal, rendue toutefois plus difficile par des distances beaucoup plus longues.

 

"La Russie livre des chars au régime et l'Iran envoie des soldats en Syrie", a affirmé pour sa part la militante Suheir al-Atassi au cours d'une rencontre de Syriens exilés venus de 18 pays et qui se réunissent régulièrement à Vienne. Pour Abdelrazak Eid, président du "Conseil national de Damas", "le fait qu'il ne se passe plus de jour sans que nous ayons à déplorer au moins 100 morts montre que le régime abat sa dernière carte".

 

Ces déclarations interviennent alors que les violences en Syrie vont de plus en plus crescendo. Samedi, le régime baasiste a renforcé les mesures de sécurité à Alep, deuxième ville du pays secouée vendredi par un double attentat. "Dans les quartiers d'Alep qui connaissent une forte mobilisation, il y a un important déploiement des forces de sécurité après les attentats de vendredi" qui ont fait 28 morts et 235 blessés, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

"La situation se dégrade, il y a des pénuries d'essence et de mazout et de plus en plus de coupures d'électricité dans la ville", a indiqué un militant sur place, sous couvert de l'anonymat.

 

A Homs, cible d'une offensive militaire depuis le 4 février, l'armée a poursuivi ses bombardements à l'artillerie lourde mais avec une intensité moindre, selon le chef de l'OSDH. "Le bilan à Homs s'élève à au moins 10 morts civils, 9 dans le quartier de Baba Amr, pilonné par les chars, et un par des tirs à un barrage dans le quartier de Bab el-Sbaa", a-t-il précisé.


Dans le reste du pays, cinq civils ont été tués par les forces de sécurité dans la région de Deraa (sud) et un militant a été abattu à Damas.

 

Trois civils sont morts à Zabadani, près de Damas, où l'armée a fait son entrée après avoir conclu un cessez-le-feu avec les rebelles, selon un chef de file de l'opposition, Kamal al Labouani. Cet accord, conclu après une semaine de pilonnages et de tirs d'artillerie, qui ont fait une centaine de morts sur les 20.000 que compte la ville, prévoit que les rebelles rendront aux forces armées les armes et gilets pare-balles saisies aux militaires. Ces derniers s'engageaient en retour à ne pas les poursuivre, a ajouté Labouani.

 

Des affrontements entre forces de sécurité et déserteurs ont en outre fait trois morts parmi les forces du régime à Douma, près de Damas, selon l'OSDH. Et à Damas, le général de brigade et médecin Issa al-Khawli, "a été assassiné devant sa maison par un groupe terroriste", selon les médias officiels.

 

Face au blocage des efforts diplomatiques consécutif au veto russe et chinois à l'ONU il y a une semaine, la Ligue arabe doit tenir une série de réunions dimanche au Caire pour décider de la marche à suivre après l'échec de ses précédentes tentatives pour régler la crise. Elle pourrait annoncer la création d'un groupe des "amis de la Syrie" et pour certains de ses membres la reconnaissance du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, selon des sources diplomatiques et des opposants.

 

Parallèlement, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu a affirmé samedi que son pays va déposer une demande auprès de l'ONU pour le lancement d'une campagne d'aide humanitaire à destination des populations victimes de la répression en Syrie.

 

Les autorités syriennes ont par ailleurs demandé à la Libye et à la Tunisie de fermer leurs ambassades à Damas sur la base du "principe de la réciprocité", selon un porte-parole officiel samedi. Le Conseil national de transition (CNT) libyen, issu de la révolte qui a renversé le dirigeant Mouammar Kadhafi, a fermé l'ambassade de Syrie à Tripoli en octobre après avoir reconnu le CNS comme unique interlocuteur "légitime". Début février, la Tunisie a annoncé avoir entamé les procédures "en vue d'expulser l'ambassadeur de Syrie", après les bombardements violents de la ville rebelle syrienne de Homs par les forces du régime.

Des jihadistes sont entrés en Syrie et des armes sont acheminées à l'opposition à partir de l'Irak, a affirmé samedi à l'AFP le ministre adjoint de l'Intérieur Adnane al-Assadi. "Nous avons des informations par nos services de renseignements qu'un certain nombre de jihadistes irakiens ont été en Syrie. En outre il y a une contrebande d'armes vers ce pays", a déclaré dans une interview...
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