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Nos Lecteurs ont la Parole

La sécurité du Liban est-elle en danger ?

Joseph W. ZOGHBI
On en parle dans tous les journaux, sur toutes les chaînes de télévision, dans les cafés, dans les débats... Ce n’est plus un secret pour personne. Il paraît que les États qui sont actifs dans la crise syrienne prennent le Liban pour base et tête de pont en vue d’acheminer de « l’appui » vers la Syrie. Les journaux parlent d’armes et de munitions, le ministre de la Défense parle d’hommes infiltrés au Liban sous la dénomination nébuleuse d’el-Qaëda. Les incidents à la frontière se multiplient et des hommes sont tués ou blessés. Des députés du Liban-Nord mobilisent la population en vue de prendre partie pour l’opposition syrienne avec en toile de fond un environnement tendu dans tout le pays où personne ne sait ce qui se passe.
Avec ce branle-bas de combat, on aurait voulu entendre une déclaration solennelle radiotélévisée des plus hautes instances de l’État nous disant clairement et en détail ce qui se passe. C’est là que nos divers services de renseignements doivent se mettre en branle pour dévoiler toute atteinte à la sécurité de l’État et du citoyen, toute arme illégale, tout Libanais ou étranger ayant un comportement bizarre. Et s’il y a des hommes politiques ou des partis impliqués, qu’ils soient désignés nommément.
Nous sommes passés par ce genre de situation quand le laisser-aller nous a conduits au désastre. Nous ne voulons plus nous réveiller un jour au bruit des explosions, au crépitement des armes à feu et au grondement des avions et des chars. À force de faire l’autruche, nous recevons les coups sans nous en apercevoir. Nous ne voulons plus que nos enfants soient terrorisés, ni que nos concitoyens tombent sous les balles. Nous ne voulons plus combattre pour servir leurs intérêts de tiers. Si nous voulons nous battre, coûte que coûte, au moins que ce soit pour nous défendre contre des agresseurs qui nous veulent du mal.
Dans cet état d’apesanteur, quand nous ne comprenons pas ce qui se passe, nous rendons responsables tout d’abord les hautes autorités, et ensuite tous les hommes politiques s’ils savent quelque chose que nous devons savoir et qu’ils ne nous informent pas.
À défaut, nous rendons responsables ces mêmes autorités si elles ne mettent pas en œuvre tous les appareils de sécurité de l’État pour enquêter sur ces rumeurs et s’assurer si elles sont fondées ou non.
Nous estimons que ces investigations doivent être rendues publiques et que l’exécutif doit prendre les mesures qui s’imposent si les doutes sont avérés. Si la situation est plus sérieuse, que le Parlement soit saisi et qu’un débat public s’établisse.
C’est, une fois de plus, notre destin qui est en jeu, et nous avons le droit de connaître en détail la situation dans laquelle nous évoluons.
Messieurs le président de la République, le Premier ministre, le ministre de la Défense, le ministre de l’Intérieur, les membres de la commission parlementaire de la Défense, en tant que citoyens nous exigeons que toute la lumière soit faite sur ces rumeurs et que des réponses soient apportées sur tous les doutes émis, et cela le plus vite possible. Et si le débat doit s’envenimer, qu’il le soit, car il vaut mieux prévenir le drame qui risque de se produire et souder le front interne avant qu’il ne soit trop tard.

Joseph W. ZOGHBI
On en parle dans tous les journaux, sur toutes les chaînes de télévision, dans les cafés, dans les débats... Ce n’est plus un secret pour personne. Il paraît que les États qui sont actifs dans la crise syrienne prennent le Liban pour base et tête de pont en vue d’acheminer de « l’appui » vers la Syrie. Les journaux parlent d’armes et de munitions, le ministre de la...

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