C’est la nuit ! Et je creuse
L’infini des secondes ;
Le souffle suspendu aux frontières
Des carreaux.
Dans la nudité blanche,
De ce cadre stérile ;
Mon sang, goutte à goutte,
S’infiltre sous ta peau.
Tu dors, comme un soupir
Qui rejette la vie ;
Tu dors ! Et la paix,
De son masque tranquille,
Lisse ton visage
Et voile tes yeux.
Ton esprit s’évade,
Et moi ;
Je sombre dans des pensées
Sans fin.
Témoin muet de ce duo tragique,
Le ciel nous contemple
Et ne s’apitoie pas.
J’ai bu le calice, jusqu’à la lie ;
J’ai bu la souffrance,
L’ignorance de ta vie.
Dans cette coupe vide
Entre mes mains ;
Ni eau, ni alcool, ni vin.
Rien que l’attente,
L’espérance, en vain.
La guerre ne connaît
Ni victimes ! Ni bourreaux.
Et les hommes sous les armes,
Deviennent tous égaux.
Mon fils ! Ne crains rien !
Je protège tes rêves ;
Car ce chemin-là,
Je le fais avec toi.
L’aube, au dehors, se lève
Et maquille de blanc
Mes yeux cernés de noir.
Le jour me voit partir
Vers la routine des autres ;
Mais je reviendrai !
Alors ! Nous serons deux
Pour la prière du soir.
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