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À La Une - Diplomatie

La Finul, la stabilité du Liban et la situation en Syrie au menu des rencontres de Mikati à Paris

Le dossier de la Finul, la stabilité au Liban, la situation régionale et les réformes, tels seront les principaux sujets de discussions qui seront évoqués à Paris lors de la visite du Premier ministre, Nagib Mikati, jeudi prochain.

C’est vendredi que le Premier ministre, Nagib Mikati, entamera ses rencontres officielles. Il s’entretiendra tour à tour avec le président français Nicolas Sarkozy, son homologue François Fillon qui l’a invité et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui donnera un dîner en son honneur. Il rencontrera également le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, ainsi que les représentants des entreprises qui s’intéressent au Liban. Voilà, en gros, le programme de M. Mikati qui sera en principe accompagné de ses conseillers, comme le confie une source diplomatique qui n’exclut pas par ailleurs une rencontre entre M. Mikati et son prédécesseur, Saad Hariri.


Au menu de ces discussions, la question de la Finul, les responsables français devant profiter de l’occasion pour rappeler l’engagement de la France au sein de la force de maintien de la paix au Liban-Sud. À ce sujet, les discussions devront en outre porter sur l’importance de voir aboutir les enquêtes menées sur les attentats ayant visé la force internationale.
Sera également débattue la révision stratégique en cours sur le rôle de la Finul, qui devrait aboutir prochainement. Il s’agit d’examiner quelles seront les « adaptations » à effectuer sur le terrain tout en évoquant l’éventualité d’une légère réduction du contingent français qui passerait de 1 200 à 900 hommes environ, sachant que cette décision n’est pas encore prise mais qu’il s’agit de l’orientation que prennent les débats qui ont actuellement lieu sur les Casques bleus.
Une chose est sûre, c’est que pour la France, la réduction n’est motivée ni par des raisons économiques ni par les attentats.
« Au total, c’est une question de modalité d’action sur le terrain et non une question de révision du mandat ni de retrait », explique un responsable en insistant sur le fait qu’il s’agit désormais de voir dans quelle mesure la Finul pourrait mieux travailler avec l’armée libanaise y compris sous l’angle de la formation.


Sur les questions régionales, la Syrie sera, à n’en point douter, un sujet central de la visite. À ce propos, une source informée a fait état de la compréhension de la France face à la situation dans laquelle se trouve le Liban, le contexte régional dans lequel il évolue, ainsi que la position de réserve observée par les autorités libanaises.
« Il ne s’agit pas de demander au gouvernement libanais ce qu’il ne peut pas faire. Par contre, la France tout comme ses partenaires européens, est attentive à la façon dont sont traités au Liban les opposants syriens, et à la façon dont les réfugiés sont accueillis au Nord ou dans la Békaa (...), ainsi qu’au respect des questions des droits de l’homme en général. »
Les responsables français n’auront pas de reproches explicites à faire au Liban puisqu’ils considèrent que le gouvernement libanais « fait son devoir sur ce plan ». Ils restent toutefois inquiets pour l’avenir, si la situation reste inchangée en Syrie et qu’elle entraîne un afflux supplémentaire de réfugiés vers le Liban.


Rappelant que M. Mikati avait trois priorités, la stabilité, les obligations internationales du Liban et les réformes, le responsable français s’est exprimé tour à tour sur ces trois volets, avant de conclure que le bilan de l’action du Premier ministre est « plutôt positif » et qu’il ne voyait pas d’autres alternatives à M. Mikati aujourd’hui à la tête du gouvernement d’autant qu’il n’est pas facile pour les forces du 14 Mars d’être au pouvoir dans le contexte actuel.
Peu de reproches également à faire sur le plan de la stabilité que seuls les attentats contre la Finul et les incursions syriennes en territoire libanais sont venus troubler cette année. La visite sera notamment l’occasion pour la France d’insister sur « l’intégrité territoriale du pays ».


En ce qui concerne les obligations internationales, il faudra s’attendre que les responsables français expriment leur satisfaction de voir que M. Mikati a tenu ses engagements notamment en matière de financement du Tribunal spécial pour le Liban, et ce « quel que soit le moyen employé à cette fin, puisque l’important est le résultat », fait remarquer la source.


Quant à la question du renouvellement du protocole, il convient de rappeler que cette décision revient au secrétaire général de l’ONU. Selon le responsable français, il n’est même pas question de ne pas renouveler le mandat du TSL, mais de savoir quelle sera la durée du renouvellement. D’après lui, on s’oriente plutôt vers les trois ans. D’ailleurs, il n’y a pas lieu d’anticiper des difficultés particulières par rapport à cette question, d’autant que « le Liban a un simple avis consultatif en la matière qui ne lie pas le secrétaire général de l’ONU ».


Priée de commenter les propos de M. Mikati à la presse lorsqu’il a dit qu’il refusait de considérer la visite à Paris comme un « prix de consolation », la source a répondu qu’il avait raison. « Il est vrai toutefois que cette visite aurait difficilement pu se concevoir si le Liban n’avait pas rempli ses engagements et si la stabilité n’était pas au rendez-vous ».


Concernant les réformes, « qui sont une affaire strictement libanaise », le responsable français constate cependant « que ces réformes sont difficiles à réaliser parce qu’il y a des divisions gouvernementales profondes ».
C’est indirectement d’ailleurs que la France va intervenir sur ce plan, par le biais de l’annonce, lors de la visite, d’un versement d’une somme de 30 millions d’euros pour la réforme du secteur de l’électricité. Le projet s’inscrit dans le cadre de Paris III, dont l’une des conditions définies pour l’obtention de l’aide – la mise en place d’un plan de réforme – a été remplie par le gouvernement libanais. Cela ne veut pas dire pour autant que la France est totalement satisfaite des résultats du chantier des réformes, laisse entendre la source.


Au cours de la visite, également, d’autres projets seront annoncés, notamment les prochaines signatures d’un accord de financement du réseau d’assainissement de l’eau du Kesrouan par l’Agence française de développement, un projet de 70 millions d’euros pour la part française. Le projet consiste à nettoyer la baie de Jounieh avec la création de deux stations d’épuration de chaque côté de la baie.


Sera également annoncée la signature prochaine d’un accord-cadre qui est prêt avec le ministère de l’Éducation et comprenant un engagement de 5 milliards de dollars pour les prochaines années au bénéfice du ministère.


Dans le domaine militaire, enfin, il est prévu de poursuivre le soutien à l’armée libanaise qui se traduira, d’une part, par un certain nombre de dons et, d’autre part, par l’annonce d’un projet qui date depuis quelque temps et qui est la remise en état de la flotte d’hélicoptères.

C’est vendredi que le Premier ministre, Nagib Mikati, entamera ses rencontres officielles. Il s’entretiendra tour à tour avec le président français Nicolas Sarkozy, son homologue François Fillon qui l’a invité et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui donnera un dîner en son honneur. Il rencontrera également le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, ainsi que les...
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