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Culture - Vient de paraître

« Tout ça pour quoi », le couple face à la maladie, la mort et l’argent

Dans « Tout ça pour quoi », son dernier roman, publié en français aux éditions Belfond, Lionel Shriver dénonce les failles du système de santé américain et fait une radioscopie féroce du comportement du couple et de la famille face à la maladie.

Lionel Shriver.

Comme son prénom ne l’indique pas, Lionel Shriver est une romancière. Une plume américaine qui, pour féminine qu’elle soit, ne verse pas dans les bons sentiments, la guimauve et l’eau de rose. Plutôt du genre incisif – mais à bon escient! –, cette diplômée de Columbia, grande voyageuse, nourrit son inspiration de son observation critique de l’état du monde et, en particulier, de la société américaine.
Dans Il faut qu’on parle de Kevin, un de ses livres les plus marquants, inspiré d’un véritable fait divers (adapté au cinéma, il a valu à Tilda Swinton une performance remarquable et largement applaudie au Festival de Cannes 2011), elle évoquait les relations entre mères et fils criminels. Dans ce roman construit autour de la personnalité d’un adolescent auteur d’une tuerie dans une école – tragédie ayant réellement eu lieu aux États-Unis –, elle explorait les ambivalences du prétendu «inné» amour maternel. Et posait, sans sensiblerie, des questions aussi troublantes que celles de savoir si un enfant peut porter en lui le gène du tueur, ou encore si une mère peut haïr le fruit de ses entrailles?
Dans Tout ça pour quoi, Lionel Shriver s’attaque, avec le même regard sans complaisance, aux failles du système de santé américain, à travers le récit cruellement réaliste de la confrontation à la maladie de deux familles amies. Mais elle s’y livre surtout à une radioscopie incisive et néanmoins émouvante de la famille, du couple et du mariage.
Quitter New York et partir vivre avec sa famille sur une île africaine. Ce rêve de « l’outre-vie» qu’il caresse depuis des années, Shep est enfin sur le point de l’accomplir quand sa femme Glynis lui apprend qu’elle est atteinte d’une maladie rare et mortelle. Il devra désormais tout laisser tomber pour faire face à une situation d’une férocité absolue...
Autour du personnage central de Shep, doux rêveur au sens des responsabilités exacerbé, et de sa femme malade, par conséquent cruelle et irascible, Lionel Shriver fait graviter toute une galerie de personnages terriblement réalistes dans leur humanité. Le casting idéal pour se livrer, une fois de plus, à l’exploration d’un sujet tabou: les liens des êtres face à la maladie, la mort et l’argent. D’une plume aussi claire qu’affûtée (527 pages).
Comme son prénom ne l’indique pas, Lionel Shriver est une romancière. Une plume américaine qui, pour féminine qu’elle soit, ne verse pas dans les bons sentiments, la guimauve et l’eau de rose. Plutôt du genre incisif – mais à bon escient! –, cette diplômée de Columbia, grande voyageuse, nourrit son inspiration de son observation critique de l’état du monde et, en...

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