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Cinema- - Entre parenthèses

Bravo l’artiste

Il n’est pas bavard, voire muet (ce qui est rare de nos jours où tout est bruyant, sonore). Il fait des gestes, des mouvements éloquents. Il esquisse un grand sourire et ses yeux brillent de mille étincelles. Il enlace une femme, deux, parfois plusieurs. Il se fait accompagner par un petit chien très sympathique. Qui joue le jeu tout comme lui (mais ce n’est pas Milou et lui n’est pas Tintin). Il est séduisant mais, plus que cela, c’est son jeu qui séduit. Quand il fixe la caméra, c’est soudain le clap. L’action démarre. Il est en scène. C’est un acteur. Mais un acteur au vrai sens du mot. Il « act » (ou joue). Il se met dans la peau du personnage. Il devient un autre personnage dès qu’il franchit la porte d’un studio. Ses sentiments, ses émotions, ses craintes et ses angoisses, il les met de côté. Il les accroche même sur le porte-chapeau en même temps que son manteau et son couvre-chef. Comme tout acteur, il a peur du temps qui court car un acteur n’est jamais bon, millésimé. Il faut qu’il soit neuf, jeune. Qu’il marche avec son temps. Difficile, car au cinéma le temps joue contre vous. Aussitôt la première ride apparue, l’acteur ne peut plus être un jeune premier. Il sera parmi les « oldies ».
Mais il ne s’agit pas de la seule épreuve qui attend un acteur dans le milieu du cinéma. Il y a la technologie qui est en perpétuel combat avec l’acteur. Dès que la voix est apparue sur grand écran, certains comédiens ont disparu. Dès que les effets visuels ont fait leur entrée, d’autres ont été rangés au placard. Enfin, dès que la voix est devenue omniprésente sur l’écran, tels les doublages d’animaux, quelques acteurs ne se sont pas prêtés au jeu. D’autres si. Pour survivre. Elle est difficile la vie d’acteur. Elle n’est pas faite que de paillettes et d’applaudissements. Il faut être un dur à cuire pour surmonter toutes les épreuves.
Jean Dujardin a l’étoffe de ces acteurs-là. De ces héros. Dans The Artist, il accomplit une belle performance qui rend hommage au métier d’acteur. Ne le ratez donc pas dans ce film, qui est programmé actuellement au 18e Festival du film européen. Chapeau l’artiste.
Il n’est pas bavard, voire muet (ce qui est rare de nos jours où tout est bruyant, sonore). Il fait des gestes, des mouvements éloquents. Il esquisse un grand sourire et ses yeux brillent de mille étincelles. Il enlace une femme, deux, parfois plusieurs. Il se fait accompagner par un petit chien très sympathique. Qui joue le jeu tout comme lui (mais ce n’est pas Milou et lui...

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