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Cinema- - Rencontre

Marco Müller, un homme-orchestre en quête de plateformes nouvelles

Marco Müller animant un débat sur l’avenir du cinéma. (Photo Carine Khalaf)

« Excitant, émouvant, que ça vous touche, vous bouge et vous fasse rêver. » C’est en ces termes que Marco Müller décrit sa vision du cinéma.
Et si vous lui demandez quel cinéma il préfère, il vous répondra sans hésiter : « C’est celui qui laisse une porte ouverte pour le hasard, l’imprévu. » « C’est ce qui fait la différence entre les films vivants et les morts vivants », ajoute-t-il en rigolant. « Quoi de plus excitant que de voir le monde avec les yeux de l’autre, comme disait Proust, poursuit-il, car le cinéma c’est d’abord les émotions, le reste suit. »
Invité au Festival international de Beyrouth, Marco Müller ne cesse de nous surprendre par son éternelle curiosité et sa passion des films. Rencontre avec un homme-orchestre du septième art.
Directeur du Festival du film de Venise depuis 2004, Marco Müller, qui a suivi une formation d’anthropologie et d’orientaliste, est aussi historien et critique de cinéma. Il a également réalisé plusieurs documentaires, créé le festival « Ombres électriques » à Turin, dirigé les festivals de cinéma de Pesaro (1982-1989), Rotterdam (1989-2001) et Locarno (1991-2000). Mais encore créé de nombreux fonds. Depuis 1977, il est producteur et possède à son actif une filmographie de 12 titres dont un primé aux oscars, 5 à Cannes, 2 à Venise et 2 à Berlin. Depuis 2001, il a repris l’enseignement universitaire à l’Académie d’architecture de Mendrisio et il est actuellement doyen du Conservatoire des sciences audiovisuelles à Lugano. Ce mi-Suisse, mi-Italien est partout où le cinéma l’appelle. À la rencontre de nouveaux défis.
Souvent invité par Colette Naufal, directrice du Festival international de Beyrouth, Müller a été l’un des plus grands soutiens de cette manifestation qui a clôturé il y a une semaine sa onzième édition. Et pourtant son premier souvenir au Liban n’était pas des plus heureux. Ce qui ne l’a pas empêché de revenir plus tard au pays du Cèdre. « J’étais venu pour la première fois en 1992 pour voir comment les choses se mettaient en place. S’il y a jusqu’à présent beaucoup de difficultés, surtout en matière de production et de financement (car l’Etat est quasi absent dans ce domaine), je continue à croire que les festivals peuvent être une plaque tournante et que les Libanais sont les médiateurs parfaits même au niveau de la coproduction » dit Müller.
Marco Müller ne s’est pas lassé de sa passion pour le septième art. Durant toutes ces années, la flamme est restée intacte et c’est pour la transmettre à d’autres générations qu’il parcourt la planète créant des plateformes et permettant à d’autres cinémas d’être visibles. « Il faudra miser sur un continent euro-asiatique car la variété européenne est devenue limitée. Ce qu’offre Colette Naufal, signale-t-il encore, est un spectre de cinéma qualitatif et quantitatif. »
Pour Marco Müller, qui connaît bien à présent le cinéma libanais, il y a beaucoup d’espoir que celui-ci aille loin. Et même s’il y a un grand circuit de basse fréquence pour les vidéastes libanais, cela ne risque pas de détruire l’expérience de la salle, mais d’encourager les spectateurs libanais à aller à la découverte de leur cinéma si souvent méconnu ».
« Excitant, émouvant, que ça vous touche, vous bouge et vous fasse rêver. » C’est en ces termes que Marco Müller décrit sa vision du cinéma. Et si vous lui demandez quel cinéma il préfère, il vous répondra sans hésiter : « C’est celui qui laisse une porte ouverte pour le hasard, l’imprévu. » « C’est ce qui fait la différence entre les films vivants et les morts...

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