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Liban - Le commentaire

Quels mobiles derrière les grondements du Hezbollah ?

Chef du bloc parlementaire du Hezbollah, dont il est l’un des porte-parole, le député Mohammad Raad tonne : « Il en est qui exploitent notre patience et notre tolérance. Mais, là, il y a des limites. Je vais leur en rappeler le plafond général : tant que nous resterons capables, par notre patience, de préserver l’unité et la force de notre pays, nous en ferons usage. Mais si nous voyons que les choses s’étendent du dehors à l’intérieur, cette main, nous la couperons. »
Pourquoi ce coup de gueule ? Certains y voient le signe de la tension, mêlée d’inquiétude, que le Hezbollah subit du fait des événements de Syrie. D’autres pensent lire dans ces déclarations en flèche un message d’avertissement, voire un ultimatum, à caractère purement interne. Le parti voulant signifier à tous qu’au cas où il se retrouverait le dos au mur, par suite des pressions qui s’accumulent, il n’hésiterait pas à recourir aux armes, faute d’une solution politique.
La question est dès lors de savoir à quelle hauteur se situe ce plafond que Raad évoque. Dans quelles conditions la main qui s’étend de l’extérieur pour agiter l’intérieur devrait être coupée. Et, en termes de temps, quand donc le Hezbollah estimerait que la coupe déborde et perdrait patience, comme dit le parlementaire.
Évidemment, l’on s’interroge sur la partie étrangère que le parti cible.
S’il fait allusion à Israël, tous les Libanais sont unis face à cet ennemi. Ils sont déterminés à l’affronter ensemble, pour conforter l’unité nationale et la coexistence qui leur tiennent à cœur.
Mais s’il s’agit des Occidentaux, il ne faut pas oublier qu’ils n’interviennent jamais qu’en amis du Liban. Pour contrer d’autres ingérences nuisant aux Libanais.
Selon certains cercles, si le Hezbollah craint une immixtion extérieure affectant l’unité nationale, il n’a qu’à prendre une initiative de défense très simple : mettre son arsenal à la disposition de l’armée, donc de l’État. Pour n’être plus, comme les autres formations du cru, qu’un parti politique civil, sans milice. En tout cas, ajoutent ces sources, il n’est ni admissible ni envisageable que le Hezbollah reste le seul à être armé. Pour dominer, en gommant le système. En continuant à empêcher la majorité issue des urnes de gouverner seule, comme le veut la règle démocratique numéro un. Et même en la spoliant du pouvoir.

Les normes
Ces sources soulignent ensuite que seule la démocratie bien comprise et bien appliquée peut assurer la stabilité, la viabilité même d’un pays composite comme le Liban. Elle traduit la volonté du peuple souverain, avec alternance possible lors des élections suivantes, concernant la partie qui peut gouverner et la minorité qui doit s’opposer. Alors qu’un pouvoir dictatorial imposé de force, par le chantage des armes miliciennes, ne peut mener qu’à la guerre civile. Donc à l’éclatement du Liban, un jour ou l’autre. Quel que soit le temps que les opprimés prendraient pour s’armer à leur tour.
On peut toujours rêver : les cadres cités souhaitent qu’en sus de la remise de ses armes à l’État de droit, le Hezbollah traite avec le TSL à la lumière de la loi et de la jurisprudence. Qu’il cesse donc de dénier cette Cour, pour contribuer lui aussi à la quête de la vérité, même s’il devait y avoir un arrangement politique pour qu’elle ne soit pas divulguée publiquement. L’essentiel étant de savoir – afin de mettre un terme à l’impunité et de prévenir la reprise des attentats – comment et par qui le président Rafic Hariri et ses compagnons de destin ont été abattus. Comment et par qui a été commis l’effroyable série d’assassinats qui a précédé et suivi ce drame.
Partant de là, précisent encore ces personnalités, le Hezbollah doit, s’il veut protéger et défendre ses militants inculpés, présenter aux juges les preuves les innocentant. Et non vitupérer dans des conférences de presse, ou des déclarations, sans avancer d’argument juridique. Ensuite, la logique commande que l’on n’accuse le TSL d’être politisé ou inique, comme le fait le Hezbollah, qu’à la lumière des verdicts qu’il rendrait. En démontrant, le cas échéant, leur injustice, leur fausseté.
De plus, si la culpabilité de ses militants inculpés est établie, cela ne signifie pas que le Hezbollah est lui-même condamné. Ni, a fortiori, la communauté chiite. Tout comme les partis, ou les communautés, dont relèvent de présumés agents locaux d’Israël ne se retrouvent pas eux-mêmes au banc des accusés...
Finalement, il convient de tourner la page dans les règles. Les événements de 1860 s’étaient terminés sur la formule : « Il faut vite mettre le passé derrière nous. » Le pacte non écrit de 43 s’est fondé sur la devise ni Est ni Ouest. C’est-à-dire que les musulmans renonçaient à la fusion avec la Syrie et les chrétiens à la protection de la France. Toujours le principe du donnant-donnant pour mettre un terme, avec Taëf, devenu Constitution, aux longues guerres intestines entamées en 1975. L’arrangement à l’amiable est toujours vital pour le Liban. Mais il ne peut avoir de sens, ou d’immunité, que s’il s’opère autour de l’impératif d’un toit commun. L’État de droit souverain, seul maître du territoire. Et des armes.
Chef du bloc parlementaire du Hezbollah, dont il est l’un des porte-parole, le député Mohammad Raad tonne : « Il en est qui exploitent notre patience et notre tolérance. Mais, là, il y a des limites. Je vais leur en rappeler le plafond général : tant que nous resterons capables, par notre patience, de préserver l’unité et la force de notre pays, nous en ferons usage. Mais si nous...
commentaires (5)

Il est grand temps que le hezbollah change cette mentalité, cette culture qui est de choisir l’amputation dans les cas complexes au lieu de choisir la diplomatie avec autrui . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

08 h 35, le 08 septembre 2011

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Commentaires (5)

  • Il est grand temps que le hezbollah change cette mentalité, cette culture qui est de choisir l’amputation dans les cas complexes au lieu de choisir la diplomatie avec autrui . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 35, le 08 septembre 2011

  • Fini le droit d’asile sur le Barada ! Leur Arsenal sera réduit au "Réduit alaouito-nusayrî" et les Montagnes Cédraies seront en paix ! Son départ à "l’Assadiot" est pour bientôt avec "sa clique et ses claques" pour ne plus les revoir ! Il était plus que temps après tout ce temps d’années perdues pour l’éternité ! Et les Vrais Sains Syriens et Libanais, bien ancrés sur Qassioun et sur les belles Montagnes Cédraies, ricaneront de leurs malheurs bien mérités sans aucun respect ! Le Tribunal publiera "l’Acte Entier" une fois leurs immunités levées ! Des troubles éclateront aux frontières accompagnés des "diatribes" émanant des mosquées sunnites et Wikileaks révélera leurs "accointances hébraïques". "L’Acte" publiera leurs noms du plus haut au plus "subalterne vendeur de Kaak", les entassant en rang serré dans le box des accusés. Leur astuce pour y échapper agressant les sunnites libanais ne passera plus comme du temps où Damas était toujours alaouite et par eux encore "emprisonnée" ; les sunnites les désarmant, Rassurant par là les Libanais ! La "victoire divine" n’était que le "prélude initiant l’affaiblissement du parti du dieu" ! Et la Syrie post-assadique le parachevant de la même façon "qu’Eux" à l’encontre d’Arafat ! Se déploiera alors dans les steppes du Bilâd el Châm, la chevauchée "pitoyable des Funestes postillons de l’Apocalypse", "cavalant" du Liban, Deraa, Hama, Homs ou Brad, se réfugiant au "Chatt du Hatay". Beyrouth-Damas toute Liberté ! Liban-Syrie toute Vérité !

    KARAMAOUN Antoine-Serge

    08 h 13, le 08 septembre 2011

  • La main est celle de celui qui la tends à l'intérieur vers les collabos sionsito-américains, vers ceux qui sont d'accord pour diviser le pays, vers ceux qui veulent faire fuir les chrétiens d'orient. Alors, ceux qui veulent changer notre équilibre ne trouverons personne pour les aider. Au moins c'est clair net et précis et sans ambiguïté.

    Fadi Yazbeck

    05 h 30, le 08 septembre 2011

  • Belle formule 'l'etat de droit' ,mais elle ne n'a pas été appliquée durant des décennies ; et les milices armées pululaient autant chez les libanais que chez les palestiniens et on a eu droit à des alliances et retournements d'alliances au gré des humeurs des leaders de ces milices qui ont meme voulu depecer ce pays ,allant meme jusqu'à faire venir une armée étrangère qui s'est retournée contre elles.. et sans proner l'idée de 'chacun son tour' je préfère le désir d'un état laic et souverain , mais le problème de notre population soi disant éduquée et tolérante est qu'elle suit aveuglément et sans discernement les directves de leurs leaders ..communautaires .Que ceux qui se targuent d'avoir une influence auprès des instances occidentales fassent le necessaire pour qu'ils fassent pression sur notre ennemi et faire la paix ..mais nous connaissons la réponse!!! Ali Badredinne

    badredinne ali

    02 h 57, le 08 septembre 2011

  • M. coupe-coupe a encore parlé...bon ,on a compris.On laisse nos mains dans nos poches,voire même qu'on croise les doigts.C'est fou quand même cette tendance à l'amputation...un problème freudien mal réglé,peut-être?On ne va pas redétruire le Liban,quand même!

    GEDEON Christian

    19 h 07, le 07 septembre 2011

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