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Économie - Conflit

Ianoukovitch en guerre avec le Kremlin sur le prix du gaz russe

Le président ukrainien dénonce la position « inacceptable » de Moscou et menace de contester en justice les contrats en vigueur.
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a choisi la confrontation directe avec Moscou sur les tarifs gaziers, un pari risqué mais aussi un revers pour la Russie qui comptait sur lui pour tourner la page de la révolution orange pro-occidentale de 2004.
M. Ianoukovitch a haussé le ton comme jamais auparavant hier, dénonçant la position « inacceptable » du Kremlin et menaçant de contester en justice les contrats gaziers en vigueur. « La position de la Russie est selon nous tout à fait inacceptable, et si elle ne change pas, nous aurons recours à un arbitrage international », a déclaré M. Ianoukovitch dans un entretien au quotidien russe Kommersant, évoquant le tribunal d’arbitrage de Stockholm (Suède) et celui de La Haye (Pays-Bas).
« Nous avons presque fini de préparer les documents pour le tribunal », a ajouté le chef de l’État, dont le pays tente en vain depuis des mois de renégocier à la baisse le prix du gaz acheté à la Russie.
Avec le prix du gaz actuel, Kiev verse chaque année entre « cinq et six milliards de dollars » de plus que ce qu’elle devrait payer normalement, a dénoncé le président ukrainien.
Une prise de position étonnante pour un homme ouvertement soutenu par le Kremlin lors de la présidentielle de 2004, qu’il avait perdue face au pro-occidental Viktor Iouchtchenko, porté au pouvoir par la révolution orange, un soulèvement populaire sans précédent.
Succédant en 2010 à M. Iouchtchenko, dont les rapports avec Moscou étaient exécrables, M. Ianoukovitch s’est d’abord montré un partenaire accommodant pour la Russie, en mettant fin au projet d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, qui faisait grincer des dents au Kremlin.
Il a aussi accepté de prolonger de 25 ans le stationnement de la flotte russe de la mer Noire dans la péninsule ukrainienne de Crimée, en échange d’une réduction de 30 % du prix du gaz, une décision qualifiée de « haute trahison » par l’opposition pro-occidentale.
Mais la lune de miel a pris fin lorsque la Russie a fermement rejeté sa demande de baisser encore les tarifs du gaz livré à l’Ukraine, à la grande surprise de M. Ianoukovitch.
Les dirigeants ukrainiens « espéraient trouver un accord. Ils se disaient “on est quand même amis”. Mais ils ont vu que non seulement (Moscou) ne les entendait pas, mais qu’il ne voulait même pas les écouter », explique Viktor Tchoumak, directeur de l’Institut de la politique publique à Kiev.
Moscou s’est jusqu’à présent montré peu impressionné par les menaces de Kiev.
Le patron du géant russe Gazprom Alexeï Miller a indiqué hier que son groupe n’avait reçu « aucun document » relatif à une éventuelle action en justice de Kiev. La position actuelle des Ukrainiens « peut les conduire dans une impasse », a-t-il estimé.
Moscou s’est dit prêt à diminuer le prix du gaz à condition que Kiev entre dans l’Union douanière formée par la Russie, le Belarus et le Kazakhstan, et que l’Ukraine cède son groupe énergétique Naftogaz à Gazprom. Kiev a rejeté catégoriquement cette proposition.
Pour l’analyste ukrainien Vadim Karassiov, Kiev espère vraisemblablement être soutenu par l’Europe dans son conflit avec le Kremlin. Plusieurs crises gazières russo-ukrainiennes ont déjà perturbé ces dernières années les approvisionnements européens en gaz russe.
« L’Europe va rester plutôt neutre », estime pourtant M. Karassiov, directeur de l’Institut des stratégies globales à Kiev, qui ajoute que l’Ukraine pourrait finir par céder à la pression de Moscou.
M. Tchoumak est d’un avis différent. « Les Ukrainiens vont résister jusqu’à la fin » pour éviter les pertes économiques liées au prix du gaz élevé, estime-t-il.
             (Source : AFP)
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a choisi la confrontation directe avec Moscou sur les tarifs gaziers, un pari risqué mais aussi un revers pour la Russie qui comptait sur lui pour tourner la page de la révolution orange pro-occidentale de 2004.M. Ianoukovitch a haussé le ton comme jamais auparavant hier, dénonçant la position « inacceptable » du Kremlin et menaçant de...
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