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Liban

Que faire des déchets industriels ?

Cela fait depuis 1983 que des déchets de toutes sortes parviennent au dépotoir de Hbéline, notamment des déchets industriels. Ceux-ci sont bien visibles dès l’entrée du dépotoir, reconnaissables à leur couleur bleuâtre et à leur forte odeur.
Michel Khalifé, directeur du département technique de la Fédération des municipalités, assure que « malgré leur couleur bizarre et leur odeur, ces déchets ne sont pas dangereux ». Il ajoute qu’ils sont « riches en carbone, parce qu’ils proviennent principalement de la production de couches d’enfants ». Il reconnaît cependant que ces déchets sont un casse-tête. « Ils nous arrivent à l’état liquide, dit-il. Ils ont besoin d’être traités, mais nous n’avons aucune idée de la manière de procéder. Nous étudions actuellement la question avec le ministère de l’Environnement. »
Pas dangereux, ces déchets ? Tel n’est pas du tout l’avis de Fifi Kallab, experte en socio-économie de l’environnement. « Ces matières sont utilisées dans le blanchiment du papier, explique-t-elle. Elles sont de la famille des polluants organiques persistants (POP), interdits par une convention des Nations unies. Le Liban a signé cette convention et devrait les bannir de sa production d’ici à 2025. Le ministre de l’Agriculture a déjà interdit plusieurs pesticides qui en contiennent. Ces déchets sont particulièrement irritants : j’ai moi-même contracté une conjonctivite un jour où je m’en suis approchée, alors qu’une camionnée avait été fraîchement déversée dans le ravin. »
Selon elle, ces déchets ont la particularité d’être très friables. Ils ont déjà recouvert toute une pente et le lit d’un ruisseau. « Malgré tout ce qu’on en dit, il n’y a pas de réhabilitation possible parce qu’on ne peut pas les retirer de là où ils se trouvent, et on ne peut les recouvrir de quoi que ce soit », dit-elle.
Fifi Kallab se dit inquiète d’une potentielle contamination des sources d’eau de la vallée. « Il y a plus de huit puits creusés en contrebas de ce cours d’eau, dit-elle. Des citernes viennent remplir de l’eau et les vendre à plusieurs villages, allant de Amchit jusqu’à Ghadir, à Jounieh. Même si la fédération assure que l’eau n’est pas contaminée, on ne peut jamais être sûr quand elle pourrait le devenir. »
L’experte rappelle que les déchets industriels et certains autres déchets dangereux (piles contenant des métaux lourds, emballages de pesticides, médicaments périmés...), jetés à même la terre sans couche protectrice, ont des conséquences sur la santé humaine, pratiquement sur tout l’organisme : système nerveux, croissance, fertilité... Il faut donc, selon elle, les traiter de manière appropriée sur place.
Cela fait depuis 1983 que des déchets de toutes sortes parviennent au dépotoir de Hbéline, notamment des déchets industriels. Ceux-ci sont bien visibles dès l’entrée du dépotoir, reconnaissables à leur couleur bleuâtre et à leur forte odeur. Michel Khalifé, directeur du département technique de la Fédération des municipalités, assure que « malgré leur couleur...

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