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L’alcool, élixir ou venin ?

Un combat contre soi-même

C’est à travers un témoignage poignant que Samir, 47 ans, ex-alcoolique, essaye de retracer l’abîme dans lequel il s’est engouffré et son inébranlable volonté de s’en sortir. « Je me croyais plus fort que l’alcool », lance-t-il.
« J’ai vécu l’enfer et l’ai fait subir à ma femme, mes enfants, mon entourage. J’ai perdu mon père à l’âge de 8 ans, je suis resté seul avec ma mère jusqu’au jour où elle a refait sa vie avec mon beau-père et ses trois enfants. Cela n’a pas été facile pour moi. C’est à partir de là, je pense, que j’ai glissé et me suis mis à boire un peu plus tous les jours : bière, vin, arak... Les notions de contrôle et de maîtrise commençaient à être balayées. Je cherchais à échapper à des contraintes réelles ou imaginaires qui m’apparaissaient insupportables, d’autant plus que ma vie de couple plus tard se dégradait avec ma prise journalière d’alcool, à table ou en cachette. Je suis devenu violent avec ma femme et mes enfants. Ce fut le divorce. Je m’enfonçais encore davantage. L’alcool provoquait un soulagement temporaire. Il me permettait de mettre “ les voiles ” et de fuir ma propre réalité. J’étais en quête d’un mirage qui s’évanouissait à mesure que je m’en approchais. Je croyais réorganiser ma vie autour “ des brumes ” de l’alcool. En fait, je courais à ma perte, seul et abandonné. J’ai souffert de mépris, de pitié, de crise de conscience, de culpabilité. Un soir de fête, mes enfants m’ont demandé d’arrêter de boire, sous menace de ne plus les voir. C’est là que j’ai eu le déclic dans ma tête. J’avais touché le fond ! J’ai voulu commencer à changer les choses et mettre un terme à mon calvaire. J’avais mal, j’avais honte. Aujourd’hui, après plusieurs rechutes, avec une volonté de fer et un acharnement au quotidien, je me suis tiré d’affaire. Depuis 3 ans, je suis guéri et j’en suis fier. Je ne remercierais jamais assez mes enfants. Nul ne peut mesurer l’ampleur des ravages de l’alcoolisme que celui qui les a vécus et parvenu à s’en sortir », raconte Samir.
La quête de l’alcoolique est donc bien un combat durant lequel il va falloir puiser la force de faire tomber le masque, arracher le voile et désarmer l’adversaire qu’est devenu petit à petit l’alcool. Dans ce tourbillon incessant de plaisir-douleur, de survie-destruction, il s’agit bien là d’une lutte sans merci de l’individu contre lui-même.
C’est à travers un témoignage poignant que Samir, 47 ans, ex-alcoolique, essaye de retracer l’abîme dans lequel il s’est engouffré et son inébranlable volonté de s’en sortir. « Je me croyais plus fort que l’alcool », lance-t-il. « J’ai vécu l’enfer et l’ai fait subir à ma femme, mes enfants, mon entourage. J’ai perdu mon père à l’âge de 8 ans, je...