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Liban - TSL

Nasrallah invité par le 14 Mars à collaborer avec le TSL « pour mieux se défendre »

De nombreuses figures du 14 Mars se sont retrouvées pour un sit-in symbolique devant la tombe de Hariri, alors que les appels locaux au Hezbollah, invité à collaborer avec le TSL, ne font qu’augmenter.

Le député Boutros Harb au cours de sa conférence de presse, hier. Photo Dalati et Nohra

Plusieurs députés et partisans du courant du Futur se sont retrouvés hier, après la prière du vendredi, devant la tombe de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, dans le cadre d’une démarche qu’ils ont voulue surtout symbolique. « Nous sommes là pour lui dire qu’une partie de l’acte d’accusation a été publiée, que la vérité a commencé à apparaître et que rien ni personne ne pourront entraver le cours de la justice », a-t-il dit au site d’informations Nowlebanon. Un message également adressé au secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, à qui plusieurs personnalités du 14 Mars ont demandé hier de collaborer avec le TSL.
M. Marwan Hamadé a insisté sur le fait que « tout va finir par se faire connaître : les accusés et les parties obstructrices » au cours de la justice, jugeant « préférable que les accusés comparaissent devant le tribunal pour que la justice prenne son cours, sinon les chefs d’accusation contre eux seront retenus ».
Également présent sur les lieux, le député Ziad Kadri a rappelé que « c’est le militantisme des Libanais qui a permis au TSL de voir le jour », avant de reprocher au gouvernement, dans une déclaration à Nowlebanon, d’« essayer de se dérober à ses responsabilités vis-à-vis du tribunal et de la vérité ». « Il est tout à fait naturel, dès lors, que le peuple libanais poursuive son parcours et use de pressions sur l’exécutif pour l’empêcher de se soustraire à la résolution 1757 du Conseil de sécurité. »
L’ancien député Antoine Andraos a indiqué, toujours à Nowlebanon, que « la vérité est aussi claire que le jour », ajoutant qu’« à travers ses positions, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, s’est montré coupable ».

Harb et les trois choix du Hezb
 Loin du mausolée, les positions étaient tout aussi tranchées. Le député Boutros Harb a tenu une conférence de presse à Tannourine, pour commenter l’acte d’accusation, un texte qui, selon lui, « tient compte des principes généraux de la justice, notamment la présomption d’innocence, ne repose sur aucun des témoignages de ceux dont les révélations avaient été jugées suspectes, mais qui se fonde sur des preuves techniques, scientifiques et modernes ne pouvant faire l’objet d’aucune équivoque ou déformation ».
M. Harb a cependant jugé que la publication d’une partie seulement de l’acte d’accusation « n’est pas en elle-même suffisante pour donner une idée globale de l’affaire », avant d’estimer qu’en tout état de cause, celle-ci « représente une victoire pour tous ceux qui demandaient que justice soit faite, non pas au niveau de l’accusation de personnes déterminées, mais au niveau du lancement de la procédure de jugement de personnes sur qui des soupçons sérieux pèsent ».
Estimant que la publication de l’acte d’accusation « représentera un test pour le gouvernement », M. Harb a jugé que celui-ci « se doit de livrer les quatre accusés au TSL (....) et non pas se contenter de rhétorique et de sermons ».
Selon lui, trois choix « inévitables » se présentent au gouvernement : « Ou bien il persuade le Hezbollah de livrer les quatre accusés au tribunal et œuvre avec lui pour garantir les meilleures conditions d’un jugement équitable, ou bien, en cas de refus de la part du parti de Dieu, il doit inviter ses ministres à démissionner, voire à les démettre de leurs fonctions s’ils refusent de prendre eux-mêmes l’initiative, tout en reconnaissant devant l’opinion publique son incapacité à arrêter les quatre accusés, en raison de la situation dans le pays ». Quant au troisième choix, qui est « le pire » selon M. Harb, il s’exprimerait par « une solidarité du gouvernement avec le Hezbollah ».
Le député s’est adressé au parti de Dieu « objectivement et avec amitié », pour lui demander de « réviser sa position, surtout s’il est convaincu que l’acte d’accusation n’est pas sérieux et est fondé sur des présomptions et des théories ». À ses yeux, « les raisons que ce parti avance pour essayer de justifier son refus de collaborer avec le tribunal doivent au contraire l’encourager à livrer les quatre accusés à la justice internationale et à confronter les accusations, grâce aux meilleures techniques de défense, devant l’opinion publique et les juristes du monde entier ».
D’autres députés ont notamment reproché au chef du Hezbollah sa dernière conférence de presse « au cours de laquelle il a semblé mettre toute une communauté, en l’occurrence la communauté chiite, en confrontation avec l’ensemble des Libanais ». C’est le cas notamment de MM. Assem Araji, Ahmad Fatfat, Nidal Tohmé, Amine Wehbé et Dory Chamoun. M. Araji a insisté sur le fait que « ce sont quatre personnes qui sont mises en cause dans l’affaire de l’assassinat de Hariri, et non pas une communauté entière », avant de souligner que « l’objectif de l’enquête et du procès internationaux est de connaître la vérité » sur l’attentat du 14 février 2005.
Pour sa part, M. Fatfat a mis l’accent sur le fait que « non seulement le courant du Futur établit une distinction entre la communauté chiite et le Hezbollah, mais il dissocie également le Hezbollah et les quatre accusés ». Son collègue Nidal Tohmé a reproché à sayyed Nasrallah de « faire fi de la logique de la justice », en notant qu’il « a eu l’occasion de briser le lien entre lui et les quatre accusés mais qu’il l’a ratée ». M. Wehbé a de son côté déploré « un mélange raté entre la religion et la politique », affirmant ne pas croire que le Hezbollah « puisse être en mesure de mettre tous les chiites face aux Libanais ». « Je crains toutefois qu’il ne mette une partie des chiites en situation de confrontation avec une partie des Libanais », a-t-il averti. Un point de vue que le PNL semble également partager, puisque son chef, le député Dory Chamoun, a jugé qu’à travers sa dernière conférence de presse, sayyed Nasrallah « a essayé de jouer sur la fibre communautaire, afin d’attiser la discorde au Liban et de porter ainsi un coup au tribunal ». Il n’a pas exclu le fait que les quatre accusés soient actuellement en Iran et qu’ils soient liquidés plus tard.
Plusieurs députés et partisans du courant du Futur se sont retrouvés hier, après la prière du vendredi, devant la tombe de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, dans le cadre d’une démarche qu’ils ont voulue surtout symbolique. « Nous sommes là pour lui dire qu’une partie de l’acte d’accusation a été publiée, que la vérité a commencé à apparaître et que...

commentaires (1)

Le député Boutros Harb souligne parfaitement que "l'acte d'accusation ne repose sur aucun des témoignages de ceux dont les révélations avaient été jugées suspectes". C'est bien ce que je disais la semaine dernière dans ce forum à propos du retour de cheikh Mohammad Yazbeck, un responsable du Hezbollah dans la Békaa, au refrain "pour connaître la vérité il faut revenir à la question des faux témoins". Espérons que le Hezbollah et ses alliés ont définitivement compris que cette allégation des "faux témoins" n'est plus de mise du tout après la parution de l'acte d'accusation et qu'ils ne s'en serviront plus en insulte à l'intelligence des citoyens.

Halim Abouchakra

04 h 12, le 20 août 2011

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Commentaires (1)

  • Le député Boutros Harb souligne parfaitement que "l'acte d'accusation ne repose sur aucun des témoignages de ceux dont les révélations avaient été jugées suspectes". C'est bien ce que je disais la semaine dernière dans ce forum à propos du retour de cheikh Mohammad Yazbeck, un responsable du Hezbollah dans la Békaa, au refrain "pour connaître la vérité il faut revenir à la question des faux témoins". Espérons que le Hezbollah et ses alliés ont définitivement compris que cette allégation des "faux témoins" n'est plus de mise du tout après la parution de l'acte d'accusation et qu'ils ne s'en serviront plus en insulte à l'intelligence des citoyens.

    Halim Abouchakra

    04 h 12, le 20 août 2011

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